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APPRENTISSAGE: FRANCAIS ET ANGLAIS AUX TROIS CYCLES: PRIMAIRE-MOYEN-SECONDAIRE

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    Chronique du jour : ICI MIEUX QUE LA-BAS Rouge pétrole, colère noire…

    Administrateur
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    Admin


    Date d'inscription : 03/11/2009
    Localisation : Algérie

    Chronique du jour : ICI MIEUX QUE LA-BAS Rouge pétrole, colère noire… Empty Chronique du jour : ICI MIEUX QUE LA-BAS Rouge pétrole, colère noire…

    Message par Administrateur Dim 21 Fév - 4:05

    Chronique du jour : ICI MIEUX QUE LA-BAS
    Rouge pétrole, colère noire…
    Par Arezki Metref
    arezkimetref@free.fr




    Les dinosaures de ma génération,
    peu nombreux, heureusement pour les autres, se souviennent de ce qui, à
    l’époque, leur sautait immanquablement aux yeux, de la «Une» d’ El
    Moudjahid tous les 24 février. Barrant la première page, la manchette
    tonitruait : «Naissance de l’UGTA en 1956», «Nationalisation des
    hydrocarbures en 1971». Puis suivait un de ces titres ronflant comme on
    savait en forger dans les secrétariats de rédaction de la révolution en
    papier.
    D’accord ou pas avec la ligne de Boumediene, impossible de
    couper à cette incantation. Le soir, au JT de 20 h, gaâda nationale
    autour de la direction révolutionnaire pour une partie de franche
    rigolade, la voix affectée du présentateur convertissait en bande
    sonore ce que le journal du matin, étalait, en encre baveuse. Toute
    misère et libertés cessantes, nous étions sommés d’écouter en boucle,
    véritable lasso, cette emphase vigoureuse et tonitruante, ponctuée de
    superlatifs révolutionnaires. Pour tout dire, on en avait ras les
    tympans de ce chewing- gum régénérable. Plus tu essayais de t’en
    dépêtrer, plus tu en avais sur toi. C’était «proprement » désespérant !
    Aujourd’hui, dans le pluralisme de la presse écrite et audiovisuelle
    obtenu grâce aux antennes satellitaires et à Internet, on a du mal à
    imaginer quelle était la pesanteur d’un discours unique martelé comme
    la vérité révélée. Matin et soir, tous les jours, et encore chaque
    jour, c’était la même rengaine : la propagande avalait l’information et
    gare à ceux qui avaient l’outrecuidance de ricaner. Si cette technique
    impitoyable d’occupation de l’espace de l’information par la propagande
    a disparu avec le système de parti unique qui lui était propice, elle
    ne l’a fait que partiellement. On peut encore s’en faire une idée avec
    notre télé nationale. C’est le dernier musée où on peut écouter
    pareilles sornettes. Si les noms et les dates ont changé, le principe
    reste le même : décalage frisant le grotesque ! Le 24 février qui nous
    était servi comme plat du jour, unique et non échangeable au temps de
    «marche avec moi ou crève», a besoin pourtant aujourd’hui d’être
    rappelé. Autre temps, autre sens ! Tu vois bien que si le décor n’est
    pas le même, les acteurs, eux, n’ont pas beaucoup changé même s’ils
    tiennent des rôles opposés aux petits jeux de soldats de la révolution
    qu’ils affectionnaient alors. Souvent, ceux-là mêmes qui nous
    rebattaient les oreilles avec le nécessaire combat contre les forces de
    l’argent et de la domination des masses nous serinent à présent, à
    partir d’autres tribunes, plus huppées, combien c’est ringard d’exiger
    que l’UGTA revienne aux travailleurs, défendant leurs droits. Tu parles
    encore de syndicats, c’est de la préhistoire, ça ! Préhistorique aussi
    ceci : la nationalisation des hydrocarbures, c’est le recouvrement
    d’une souveraineté aussi indiscutable que l’était — et le demeure —
    l’indépendance nationale. C’est comme si la débâcle du socialisme
    devant le néo-libéralisme belliqueux, débridé et triomphant devait
    entraîner une plus grande paupérisation de ceux qui sont déjà pauvres,
    conséquence de l’arbitrage de l’Etat en faveur de la prédation. Elle
    devait aussi faire tomber en désuétude les instruments syndicaux,
    politiques, institutionnels et même conceptuels, garants de la justice
    sociale et de la souveraineté, sans lesquelles, une société vit sous
    l’épée de Damoclès de la violence, et un pays, de la désagrégation.
    C’est maintenant que l’Algérie dérive comme cette «arche à vau-l’eau»
    décrite par Tahar Djaout, sans cap et sans capitaine, flottant au
    hasard des intérêts des requins, que des repères comme le 24 février
    recouvrent toute leur force symbolique. Il faut juste rappeler qu’en
    1956, Aïssat Idir et ses camarades créaient une organisation syndicale
    dans le but de défendre les intérêts des travailleurs. C’était, à
    l’époque, un acte d’une grande signification puisque le nationalisme en
    guerre contre le colonialisme se souciait d’associer les travailleurs
    au combat pour une double libération, la leur et celle du pays, dans le
    but d’instaurer une république sociale. Si aujourd’hui la glorieuse
    UGTA n’est plus qu’une caricature obéissant au doigt et à l’œil au
    maître œuvrant dans le sens des intérêts contraires à ceux des
    travailleurs, c’est que le fleuve a été détourné. Si ça massacre
    l’image de ses dirigeants actuels, ça rehausse d’autant plus celle
    d’Aïssat Idir et ses compagnons dont il faut célébrer la qualité de
    l’engagement et le courage. Kif kif pour les hydrocarbures ! Le rappel
    de la décision courageuse prise par Boumediene le 24 février 1971
    devant les militants de l’UGTA (le symbole est évident) est d’autant
    plus indispensable que nous avons frôlé, il y a quelques mois, la
    dénationalisation, c'est-à-dire tout simplement l’abandon par l’Algérie
    d’une partie de cette souveraineté âprement arrachée. La corruption
    morale et politique du nationalisme grimé a atteint ce paroxysme
    lorsqu’un président de l’APN est allé jusqu’à comparer aux
    moudjahidine, les députés qui votent la vente du sous-sol de leur pays
    aux Américains. Non, tu ne rêves pas ! La décision de Boumediene, outre
    qu’elle flattait la dignité nationale, ce qui n’était pas forcément une
    mauvaise chose, renforçait les intérêts de l’Algérie par rapport aux
    grandes compagnies pétrolières exploitant nos réserves en hydrocarbures
    comme s’il s’agissait de leur bien. Elle redessina, en interaction avec
    les autres pays producteurs, une autre approche des relations
    internationales autour des questions de l’énergie. Le pétrole devenait
    une arme. Pas toujours entre de bonnes mains, certes, mais nos pays
    cessaient d’être de simples gisements où les autres venaient puiser
    comme bon leur semblait en abandonnant des clopinettes aux autochtones.
    Alors, oui, le 24 février a du sens. Tant que l’UGTA restera un
    instrument domestique entre les mains de qui tu sais, tant que des
    marchands insatiables voudront brader jusqu'à notre sous-sol, il faudra
    rappeler qu’il n’en a pas toujours été de même dans ce pays. Il fut un
    temps où seul le pouvoir parlait, fort et sans être contredit, un temps
    où on entendait au point d’en avoir la nausée, les mêmes slogans, mais
    au moins, le pays avait une colonne vertébrale. Te souviens-tu de cette
    formule de Boumediene qualifiant le pétrole algérien de rouge à cause
    du sang de nos martyrs ? La formule était, à l’époque, forte de café.
    Mais avec les prédateurs qui se trouvent aux commandes aujourd’hui,
    d’où qu’ils viennent, en interne comme à l’internationale, elle revêt
    toute sa couleur.
    A. M.

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