T’kout : Les symboles sous les cailloux
«Yerya U suggas, youdfed U suggas, rabba r’ n yhenna».
Une année s’achève, une année commence, que Dieu nous apporte le bonheur. C’est par cette formule que les gens de T’kout accueillent le nouvel an qui correspond au 14 janvier du calendrier julien,
en décalage de deux jours par rapport au calendrier grégorien.
Dans ce village du sud de Batna, comme partout ailleurs en terre chaouie, Yennayer, le nouvel an amazigh, renferme une symbolique particulière, illustrée par la fête et l’activité des femmes.
En plus du nettoyage général des maisons, le changement des trois pierres du fourneau et la cueillette de l’herbe verte, symbole de richesse, les femmes accomplissent un rituel particulier au cours de leur sortie dans les bois.
Il s’agit de renverser les gros cailloux pour les déchiffrer selon des codes traditionnels. Ainsi, une pierre au-dessous de laquelle la femme découvre des fourmis veut dire qu’elle aura une année financière abondante. Une pierre qui contient plusieurs trous signifie que l’année qui commence apportera un nouveau toit. Le mariage a ses symboles aussi. Un caillou auquel est accroché un insecte veut dire que l’année sourira à la femme si elle est célibataire et lui apportera mariage et foyer. La mère qui découvre un joli insecte peut s’attendre à marier son fils dans les mois qui suivent.
Nouri Nesrouche