sujet 01
Texte :
J'étais arrivé en 1954 en Alsace à l'âge de 25 ans. J'avais travaillé dans les chemins de fer. En 1960, j'habitais à la place de l'Eglise de Pantin. J'avais accumulé plusieurs petits emplois.. Je cotisais pour le FLN comme tout Algérien. J'assistais aux réunions une fois par mois. On ne se réunissait jamais au même endroit.
J'avais entendu parler des manifestations du 17 octobre, une semaine avant l'événement, la première fois à la radio française, et ensuite à la réunion. Il était évident pour moi que cela allait se dérouler en toute pacificité. Il était impensable de s'armer ni même de riposter.
Le 17 octobre 1961, je pris le métro à l'Eglise de Pantin seul vers 17h00 pour me rendre à Opéra. A la Gare de l'Est, je devais prendre la correspondance en direction d'Ivry.
Arrivé à Opéra vers 18h30, des policiers armés nous attendaient matraque à la main pour nous forcer à longer un long tunnel qui reliait le métro au commissariat. Nous n'avions même pas eu le temps de manifester. Nous pénétrions dans le commissariat les mains sur la tête doucement en silence sous une pluie de coups, on nous avait parqués dans le couloir où des fourches avaient été installées au sol et où l'eau ruisselait pour nous éviter de nous asseoir. La police n'avait pas été prise de court par les événements, au contraire elle paraissait s'être bien organisée. Nous avions peur et d'autant plus peur qu'au loin nous entendions des hurlements de souffrance. Personne n'osait s'adresser la parole. Personne ne savait ce qu'il allait nous arriver. Quand soudain vers 24h00, les policiers sont venus nous chercher. Nous embarquions toujours en silence les mains sur la tête baissée dans les camions. Certains avaient été sauvagement amochés par la police, d'autres courbaient le dos ou traînaient la jambe. Je ne savais pas où on nous emmenait. Nous étions terrifiés, mais nous ne l'extériorisions pas.
Nous étions arrivés enfin au centre de tri de Vincennes, ce que je sus par la suite. L'endroit était aussi immense qu'un stade ou 13 un parc, couvert de zinc. Le spectacle qui s'offrait à nous était impressionnant, il y avait des centaines et des centaines d'hommes, certains plus " démolis " que d'autres, qui étaient serrés comme des sardines.
J'étais resté trois jours au centre de tri sans manger et sans dormir. J'appréhendais l'intoxication alimentaire. Aux rares distributions de sandwichs au chocolat, certains réussissaient à se procurer des bouts de carton sur lesquels on s'asseyait à tour de rôle.
Il faisait très froid alors il fallait impérativement se mouvoir.L’endroit était immense.
Vendredi, 17h00, on m'appela. On me fit rentrer dans un bureau. Les policiers procédaient à une vérification d'identité: prise d'empreinte de tous les doigts de chaque main et photographie des quatre faces du visage. Seuls ceux, qui étaient fichés suspects FLN, devaient subir un "interrogatoire torture". Ceux qui, étaient tout juste majeurs, (21 ans à l’époque) étaient envoyés au bled pour se battre contre leurs propres frères. On me relâcha. Je rentrai en métro presque sans marque à la maison. J'avais eu de la chance.
Je n’éprouve aucun regret d'avoir manifesté car la foi m’avait fièrement guidé. Je ne peux être amer envers les Français car beaucoup d’entre eux nous ont soutenus...
El watan le 24/08/2008.
Entretien avec M.Aouaz, Propos recueillis par Samira Mesbah.
I/ COMPREHENSION :
1/ Ce texte est-il l’œuvre d’un :
• historien.
• journaliste.
• témoin de l’événement.
Choisissez la bonne réponse.
02/ De quel événement s’agit-t-il dans ce texte ?
03/ Relevez du texte deux expressions qui renvoient à la condition sociale du narrateur.
04/ Complétez le tableau suivant :
Dates. Evénements vécus par le narrateur.
10 octobre. …………………………………………………………
17 octobre.
18h30. …………………………………………………………
…………………………………………………… Ils embarquaient dans les camions.
20 octobre. ………………………………………………………….
…………………………………………………………. On lui relâcha.
05/ « j’étais sûr que la manifestation se déroulera dans l’ordre et le calme »
Relevez du texte une expression qui a le même sens que la phrase ci-dessus.
06/ « …il y avait des centaines et des centaines d'hommes. »
« …On me fit rentrer dans un bureau. »
A qui renvoie chacun des pronoms soulignés ?
07/« Certains avaient été sauvagement amochés par la police. »
Le mot souligné veut dire :
• Blessés.
• Traités.
• Assassinés.
Choisissez la bonne réponse.
08/ « Je n’éprouve aucun regret d'avoir manifesté car la foi m’avait fièrement guidé. » disait-il
Réécrivez la phrase ci-dessus en commençant ainsi :
Il disait que…………………………………………………………….
09/ proposez un titre au texte et justifiez votre choix par une phrase du texte.
II/ EXPRESSIONECRITE:
Traitez l’un des sujets suivants :
01/ Vous décidez d’informer vos camarades du contenu de ce texte à travers le journal du lycée, faites le compte rendu objectif du texte.
02/Rédigez un texte dans lequel vous exposerez certains des crimes commis par les français durant la colonisation de notre pays et que vous afficherez dans la cour du lycée à l’occasion de la commémoration de la fête de l’indépendance.
Texte :
J'étais arrivé en 1954 en Alsace à l'âge de 25 ans. J'avais travaillé dans les chemins de fer. En 1960, j'habitais à la place de l'Eglise de Pantin. J'avais accumulé plusieurs petits emplois.. Je cotisais pour le FLN comme tout Algérien. J'assistais aux réunions une fois par mois. On ne se réunissait jamais au même endroit.
J'avais entendu parler des manifestations du 17 octobre, une semaine avant l'événement, la première fois à la radio française, et ensuite à la réunion. Il était évident pour moi que cela allait se dérouler en toute pacificité. Il était impensable de s'armer ni même de riposter.
Le 17 octobre 1961, je pris le métro à l'Eglise de Pantin seul vers 17h00 pour me rendre à Opéra. A la Gare de l'Est, je devais prendre la correspondance en direction d'Ivry.
Arrivé à Opéra vers 18h30, des policiers armés nous attendaient matraque à la main pour nous forcer à longer un long tunnel qui reliait le métro au commissariat. Nous n'avions même pas eu le temps de manifester. Nous pénétrions dans le commissariat les mains sur la tête doucement en silence sous une pluie de coups, on nous avait parqués dans le couloir où des fourches avaient été installées au sol et où l'eau ruisselait pour nous éviter de nous asseoir. La police n'avait pas été prise de court par les événements, au contraire elle paraissait s'être bien organisée. Nous avions peur et d'autant plus peur qu'au loin nous entendions des hurlements de souffrance. Personne n'osait s'adresser la parole. Personne ne savait ce qu'il allait nous arriver. Quand soudain vers 24h00, les policiers sont venus nous chercher. Nous embarquions toujours en silence les mains sur la tête baissée dans les camions. Certains avaient été sauvagement amochés par la police, d'autres courbaient le dos ou traînaient la jambe. Je ne savais pas où on nous emmenait. Nous étions terrifiés, mais nous ne l'extériorisions pas.
Nous étions arrivés enfin au centre de tri de Vincennes, ce que je sus par la suite. L'endroit était aussi immense qu'un stade ou 13 un parc, couvert de zinc. Le spectacle qui s'offrait à nous était impressionnant, il y avait des centaines et des centaines d'hommes, certains plus " démolis " que d'autres, qui étaient serrés comme des sardines.
J'étais resté trois jours au centre de tri sans manger et sans dormir. J'appréhendais l'intoxication alimentaire. Aux rares distributions de sandwichs au chocolat, certains réussissaient à se procurer des bouts de carton sur lesquels on s'asseyait à tour de rôle.
Il faisait très froid alors il fallait impérativement se mouvoir.L’endroit était immense.
Vendredi, 17h00, on m'appela. On me fit rentrer dans un bureau. Les policiers procédaient à une vérification d'identité: prise d'empreinte de tous les doigts de chaque main et photographie des quatre faces du visage. Seuls ceux, qui étaient fichés suspects FLN, devaient subir un "interrogatoire torture". Ceux qui, étaient tout juste majeurs, (21 ans à l’époque) étaient envoyés au bled pour se battre contre leurs propres frères. On me relâcha. Je rentrai en métro presque sans marque à la maison. J'avais eu de la chance.
Je n’éprouve aucun regret d'avoir manifesté car la foi m’avait fièrement guidé. Je ne peux être amer envers les Français car beaucoup d’entre eux nous ont soutenus...
El watan le 24/08/2008.
Entretien avec M.Aouaz, Propos recueillis par Samira Mesbah.
I/ COMPREHENSION :
1/ Ce texte est-il l’œuvre d’un :
• historien.
• journaliste.
• témoin de l’événement.
Choisissez la bonne réponse.
02/ De quel événement s’agit-t-il dans ce texte ?
03/ Relevez du texte deux expressions qui renvoient à la condition sociale du narrateur.
04/ Complétez le tableau suivant :
Dates. Evénements vécus par le narrateur.
10 octobre. …………………………………………………………
17 octobre.
18h30. …………………………………………………………
…………………………………………………… Ils embarquaient dans les camions.
20 octobre. ………………………………………………………….
…………………………………………………………. On lui relâcha.
05/ « j’étais sûr que la manifestation se déroulera dans l’ordre et le calme »
Relevez du texte une expression qui a le même sens que la phrase ci-dessus.
06/ « …il y avait des centaines et des centaines d'hommes. »
« …On me fit rentrer dans un bureau. »
A qui renvoie chacun des pronoms soulignés ?
07/« Certains avaient été sauvagement amochés par la police. »
Le mot souligné veut dire :
• Blessés.
• Traités.
• Assassinés.
Choisissez la bonne réponse.
08/ « Je n’éprouve aucun regret d'avoir manifesté car la foi m’avait fièrement guidé. » disait-il
Réécrivez la phrase ci-dessus en commençant ainsi :
Il disait que…………………………………………………………….
09/ proposez un titre au texte et justifiez votre choix par une phrase du texte.
II/ EXPRESSIONECRITE:
Traitez l’un des sujets suivants :
01/ Vous décidez d’informer vos camarades du contenu de ce texte à travers le journal du lycée, faites le compte rendu objectif du texte.
02/Rédigez un texte dans lequel vous exposerez certains des crimes commis par les français durant la colonisation de notre pays et que vous afficherez dans la cour du lycée à l’occasion de la commémoration de la fête de l’indépendance.