[b]De nos jours, quel est le parent qui ne se plaint pas des difficultés à assurer son devoir en tant que tel ? Cette question n'est posée que pour recadrer les débats sur l'école algérienne. Si les parents se plaignent tant, que dire de l'enseignant qui voit son autorité se rétrécir et la démission s'installer ?
Jadis, on disait ceci de l'éducation : «Qui aime bien, châtie bien !» L'école ou la vieille école, où professait le Maître d'école, assurait l'éducation et l'enseignement à la fois. Le maître, dans son impeccable tenue, n'avait pas besoin d'intermédiaire pour asseoir une discipline dans sa classe. Ses élèves, obéissants, respectueux, studieux et ponctuels ne connaissaient point le confort dans lequel baignent nos jeunes d'aujourd'hui. Les résultats étaient, de très loin, meilleurs. C'était le temps où, chaque matin, du moins dans les montagnes, le maître aidé de quelques élèves, préparait les bûches pour allumer la légendaire poêle à bois. Les parents ne voyaient aucun inconvénient à ce que leurs enfants aidassent leur maître. Pas seulement ! L'administration ne se souciait que de la qualité. Le directeur ne connaissait pas toute cette charge administrative et bureaucratique qui éloigne de plus en plus l'administration de ses responsabilités pédagogiques. Aussi, le directeur était choisi parmi les meilleurs non pas pour services rendus. En tout cas, un enseignant ayant fait l'objet d'une sanction, ne pouvait pas être directeur. L'inspecteur ne se souciait pas trop de l'affichage, juste ce qu'il fallait. Il ne demandait pas à ce que le plan de la classe fut accroché au mur, comme c'est le cas aujourd'hui. La permissivité n'avait pas droit de cité. Les comportements contraires à l'éthique étaient vite corrigés. Les responsables hiérarchiques, non seulement collaboraient, mais mieux encore, ils servaient d'exemple. Les expressions «ça arrive, normal, c'est pas grave, c'est un gagne-pain, ils ont viré ?» étaient inconnues. Les interdictions de frapper, de renvoyer, de punir, de gronder étaient étrangères à l'école. Le sens du devoir passait bien avant celui du droit. Les enseignants ne se plaignaient jamais de retards de versement de salaires, ni de régularisation de leurs situations administratives. Les échelons ne traînaient guère dans les tiroirs des académies. A cette époque, ils n'avaient pas besoin de demander l'avoir pour savoir si leurs salaires étaient versés. D'ailleurs, il n'y avait point d'ORDINATEUR, lequel aujourd'hui, plutôt que de faire gagner du temps, crée du retard et complique davantage la situation. La sixième, aujourd'hui cinquième... !? était un véritable examen. Les rachats, devenus une mode, n'existaient pas. Il n'y avait point de quotas à faire passer d'un niveau à un autre. Les bons passaient, les médiocres repassaient. Déjà, au CM2, on arrivait à lire le journal. C'était une autre époque, où il n'y avait d'yeux que pour le travail, le vrai. L'époque, aussi mais surtout, où l’enseignant ne s’empressait pas de partir à la retraite et les ministres ne connaissaient pas le langage des chiffres... Révélateur !
Achour Boufetta
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/11/25/article.php?sid=141857&cid=49
Tout est dit ! ou ...presque ...