http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2013/03/19/article.php?sid=146634&cid=49Des débats sur les contenus d'une énième réforme de l'école viennent d'être lancés par le tout frais ministre de l'Education. Mais d'ores et déjà, des balises sont dressées : pas question de toucher aux éternelles constantes à cause desquelles, sans le dire par orgueil et hypocrisie, cette réforme a lieu.
Comme son nom l'indique, la réforme veut dire qu'il y a échec. Des réformes, on en a connu. Depuis la fameuse ordonnance de 1976 portant arabisation de l'école, le niveau avance à reculons. Une question très simple, me semble-t-il, mérite d'être posée : la vieille école, c'est-à-dire lorsque le français était langue d'enseignement, était-elle, oui ou non, meilleure que celle que nous connaissons aujourd'hui, sujette à des turbulences politiciennes ? De l'école primaire et du collège, nous sommes passés à l'école fondamentale avec ses lots de déperdition scolaire, de l'oisiveté, de la tolérance de l'échec, de l'exclusion de l'effort et de l'aliénation de l'intelligence. Au passage, quelle école ont fréquenté les jeunes terroristes ? Ensuite on s'est soucié de ramener la durée de scolarisation de 4 à 3 années au moyen pour revenir, une autre fois, aux 4. Puis c'est au tour du primaire de se voir imposer une scolarisation de 5 années au lieu de 6. On a vu changer combien de programmes, de livres, de manuels, d'horaires sans aller à l'essentiel ; assurer un enseignement de qualité. Aujourd'hui encore, les enseignants sont invités à discuter sur une réforme balisée, donc orientée. Le seul volet que le pouvoir refuse d'ouvrir au débat, au moins au débat, est celui de la langue d'enseignement. La langue arabe, dans l'esprit de nos gouvernants est sacrée, comme si, si on y touchait, l'Algérie s'écroulerait. Pourquoi, plutôt que de s'écrouler, nos étudiants, partis en France, réussissent, et dans la langue de Molière ? Pourquoi, et c'est de notoriété publique, la progéniture de nos gouvernants étudie-t-elle en France ou ailleurs? Le repli linguistique, le rejet, le nationalisme chauvin et revanchard est ce qui a fait atrocement mal à l'école algérienne. Les islamistes d'ici ne s'offusquent que lorsqu'ils entendent un simple et lointain chuchotement ou bruissement sur la langue française. Nos intellectuels, eux, font le dos rond dans ce débat qui est essentiel, celui de l'avenir de l'école, le pilier sans lequel rien ne pourrait être bâti. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si ces islamistes et les tenants d'une arabisation pure et dure taxent les francophones de hizb França, le parti de la France. Alors si eux sont fiers de garder une école qui régresse, me concernant, je revendique mon appartenance à ce hizb França. Je suis francophone et j'en suis fier ! Seulement qu'ils continuent à nous taxer de hizb França même lorsqu'ils tombent malades ou pour des besoins personnels, car à ce moment-là, et à ce moment-là seulement, ils laissent de côté leur haine du hizb França, du français et de la France. Ils y tombent assommés, oublieux de leur haine et de leurs constantes. Non, nul n'a le droit de sacrifier des générations au motif que la France a colonisé l'Algérie. Nul n'a le droit de persister sur une voie qui nous a menés vers l'échec. Oui, il s'agit d'une destruction de l'école, sinon pourquoi former des élèves pendant plusieurs années en arabe pour les envoyer à l'université où leur langue de formation est impuissante ? A l'université, le français est la langue des sciences, du savoir et de travail. Il appartient à monsieur le ministre d'oser, car oser c'est faire preuve de clairvoyance et de courage. Il appartient aussi mais surtout à ceux qui affirment que l'école est sinistrée de s'afficher, maintenant et rapidement, sinon l'histoire retiendra que, par leur silence, l'obscurantisme pour certains, la lâcheté pour d'autres a eu raison de ce qui reste de l'école. Toute occasion est bonne à saisir. La langue est le vecteur du savoir, alors où trouver ce savoir ?
Achour Boufetta
4 participants
Le français est-il le mal de l'école ?
kantara- Date d'inscription : 04/02/2010
Localisation : Constantine
- Message n°1
Le français est-il le mal de l'école ?
Si ahmed Djaffard- Date d'inscription : 28/04/2011
Age : 65
Localisation : Alger
- Message n°2
Re: Le français est-il le mal de l'école ?
Enfin! un algérien qui a le courage de dire hautement ce que les lâches se disent tout bas. Merci Monsieur Achour Boufetta
kiki1964- Date d'inscription : 13/10/2012
Localisation : L'est algérien
- Message n°3
Re: Le français est-il le mal de l'école ?
En effet,excellent article: des vérités sur la politisation de l'école algérienne depuis 1976,
beaucoup de clairvoyance,du franc-parler...!
C'est qu' en Algérie,on est ni francophiles ni francophobes mais on revendique simplement et légitimement cette appartenance -plus ou moins appuyée -à la francophonie.
beaucoup de clairvoyance,du franc-parler...!
C'est qu' en Algérie,on est ni francophiles ni francophobes mais on revendique simplement et légitimement cette appartenance -plus ou moins appuyée -à la francophonie.
kantara- Date d'inscription : 04/02/2010
Localisation : Constantine
- Message n°4
Re: Le français est-il le mal de l'école ?
"le français est un butin de guerre" kateb Yacine
ahmedine- Date d'inscription : 11/01/2013
Age : 59
Localisation : biskra
- Message n°5
Re: Le français est-il le mal de l'école ?
langue d enseignement, lgue étrangère, bilinguisme, ''monolinguisme'' francophonie, francophone, hizb frança...trop d'inflation de mots et de vocables, liés à une réalité complexe due en grande partie au mutisme et à la non transparence politique.
Pour hizb frança, nous savons que tous les appels à la révolte contre le joug colonialiste, et notamment l'appel du 1-11- 1954, furent rédigés en français, par une élite nationaliste, imprégnée des valeurs progressistes(et aussi du peuple français): on n'a jamais parlé ni entendu d'émirat à établir en Algérie dans la période d'avant l'indépendance, il s'agissait de bâtir un Etat moderne ouvert à toutes les cultures... l'enseignement durant les premières années de notre indépendance était resté à l'écart de ttes les mêlées, loin des aventures politiciennes...
Ce n'est que durant les années 70 ou juste avant alors que notre pays misait à fond sur la démocratisation de l'enseignement pour offrir les mêmes chances à tous nos enfants, que la France officielle (pour on ne sait quel dessein) refusa d'envoyer "des contingents d'enseignants" en Algérie, arguant que ce nombre était trop élevé et qu'elle ne pourrait satisfaire cette demande. Réaction immédiate (et peut être légitime) du pouvoir: voir ailleurs. La seule alternative faire appel aux contingents arabes qui arrivèrent certes en renfort mais de qualité médiocre. La position française ne fléchit pas devant cette menace et jour après jour l'école s'arabisa. Ajoutons aussi que c'est L'Algérie, plus que tout autre pays au monde, qui a investi des sommes considérables pour le rayonnement de la langue française. Me demande t- on de faire partie de la francophonie? Non messieurs, c'est le refus français qui a porté un coup dur et désastreux à l'école algérienne.
La suite, tant de cadres se sont sacrifiés pour sauver ce qui peut l'être: le pouvoir ne pouvait lui aussi revenir sur la démocratisation de l'enseignement et c'est tant mieux: les contingents des pays frères furent de eux aussi remplacés par des recalés du bac , du BEG qui furent recrutés et la médiocrité fit son nid. L’enseignant devient sous payé, le métier perd son charme achevé -paradoxalement- par l'école fondamentale qui fit de lui l'exécutant qui applique des fiches officielles (teintées d'idéologie socialiste) sans broncher (pourtant de par la documentation offerte, elle visait aussi à rehausser le niveau des enseignants pour former des générations acquises à l'idéologie d'alors)- l'échec macroéconomique et la chute du mur de Berlin accélèrent sa mise en placard. L’approche par objectifs puis par compétences, les conditions réunies, ont fait leurs preuves ailleurs. Qu'en est-il chez nous, l'enseignant, juste libéré de l'emprise de l'autoritarisme idéologique et étatique se trouve à mi chemin entre une pensée obscurantiste facile à manier et à courtiser pour lui appartenir et une pensée universelle, moderne qu'il saisit comme un mirage, tant sa formation est insuffisante. Il la refuse. Ce refus est partagé aussi par les parents qui croient au ‘’parcoeurisme’’ et au savoir recettes faciles, propres aux charlatans.
il est cependant des questions légitimes qu'on doit se poser: en tant qu'Algériens aux origines diverses et brassées, quelle langue adopter: vandale, romaine, byzantine, arabe ou française? Elles sont ttes étrangères à notre milieu et ne conviennent pas à nos réalités ni à notre terroir culturel, elles ne nous appartiennent pas. Nous n’en serons que des locataires. Le plus proche, l'arabe n'a pas pu être domestiqué dans nos maisons, comme le turc....on n'a pas d'académie d'arabe et les TV orientales ne comprennent pas le franc parler de nos belles demoiselles. Pour le bilingue, la situation est désastreuse: il est muet dans les 2 langues! le tamazigh, bien de chez nous, mais minoritaire, divisé, sans écriture valable et sans héritage (bibliothèques) ne peut prétendre à lui seul être la langue de tous les Algériens. Ne doit on pas alors développer cet algérien véhiculaire fait de tous les meilleurs mots qui nous conviennent un très beau bouquet de fleurs qui fait frémir les autres nations du monde, garant de nos diversités et de notre liberté. On en fera ce que bon nous semblerait et nos gosses rivaliseront en spontanéité et en ingéniosité plutôt que subir ‘’les langues de l’école et de la TV’’ sans emprise sur le réel de notre société. On pourrait parler alors de langue maternelle condition sin qua none de l’apprentissage des langues étrangères- car c’est bien sur sa structure que se grefferont les lgs étrangères
Pourquoi des textes d’auteurs français et autres pour les premières années du primaire alors qu’un tout petit texte bien écrit reflétant notre milieu et reprenant nos ‘’glottophagies’ (mots empruntés) ferait bien l’affaire. L’enfant s’apercevra que la langue française n’est pas aussi étrange et saura qu’elle aussi a domestiqué nos mots. Quelques mots de la deuxième et troisième année de français m’obligent à consulter le dictionnaire ! bonsoir à tous
Pour hizb frança, nous savons que tous les appels à la révolte contre le joug colonialiste, et notamment l'appel du 1-11- 1954, furent rédigés en français, par une élite nationaliste, imprégnée des valeurs progressistes(et aussi du peuple français): on n'a jamais parlé ni entendu d'émirat à établir en Algérie dans la période d'avant l'indépendance, il s'agissait de bâtir un Etat moderne ouvert à toutes les cultures... l'enseignement durant les premières années de notre indépendance était resté à l'écart de ttes les mêlées, loin des aventures politiciennes...
Ce n'est que durant les années 70 ou juste avant alors que notre pays misait à fond sur la démocratisation de l'enseignement pour offrir les mêmes chances à tous nos enfants, que la France officielle (pour on ne sait quel dessein) refusa d'envoyer "des contingents d'enseignants" en Algérie, arguant que ce nombre était trop élevé et qu'elle ne pourrait satisfaire cette demande. Réaction immédiate (et peut être légitime) du pouvoir: voir ailleurs. La seule alternative faire appel aux contingents arabes qui arrivèrent certes en renfort mais de qualité médiocre. La position française ne fléchit pas devant cette menace et jour après jour l'école s'arabisa. Ajoutons aussi que c'est L'Algérie, plus que tout autre pays au monde, qui a investi des sommes considérables pour le rayonnement de la langue française. Me demande t- on de faire partie de la francophonie? Non messieurs, c'est le refus français qui a porté un coup dur et désastreux à l'école algérienne.
La suite, tant de cadres se sont sacrifiés pour sauver ce qui peut l'être: le pouvoir ne pouvait lui aussi revenir sur la démocratisation de l'enseignement et c'est tant mieux: les contingents des pays frères furent de eux aussi remplacés par des recalés du bac , du BEG qui furent recrutés et la médiocrité fit son nid. L’enseignant devient sous payé, le métier perd son charme achevé -paradoxalement- par l'école fondamentale qui fit de lui l'exécutant qui applique des fiches officielles (teintées d'idéologie socialiste) sans broncher (pourtant de par la documentation offerte, elle visait aussi à rehausser le niveau des enseignants pour former des générations acquises à l'idéologie d'alors)- l'échec macroéconomique et la chute du mur de Berlin accélèrent sa mise en placard. L’approche par objectifs puis par compétences, les conditions réunies, ont fait leurs preuves ailleurs. Qu'en est-il chez nous, l'enseignant, juste libéré de l'emprise de l'autoritarisme idéologique et étatique se trouve à mi chemin entre une pensée obscurantiste facile à manier et à courtiser pour lui appartenir et une pensée universelle, moderne qu'il saisit comme un mirage, tant sa formation est insuffisante. Il la refuse. Ce refus est partagé aussi par les parents qui croient au ‘’parcoeurisme’’ et au savoir recettes faciles, propres aux charlatans.
il est cependant des questions légitimes qu'on doit se poser: en tant qu'Algériens aux origines diverses et brassées, quelle langue adopter: vandale, romaine, byzantine, arabe ou française? Elles sont ttes étrangères à notre milieu et ne conviennent pas à nos réalités ni à notre terroir culturel, elles ne nous appartiennent pas. Nous n’en serons que des locataires. Le plus proche, l'arabe n'a pas pu être domestiqué dans nos maisons, comme le turc....on n'a pas d'académie d'arabe et les TV orientales ne comprennent pas le franc parler de nos belles demoiselles. Pour le bilingue, la situation est désastreuse: il est muet dans les 2 langues! le tamazigh, bien de chez nous, mais minoritaire, divisé, sans écriture valable et sans héritage (bibliothèques) ne peut prétendre à lui seul être la langue de tous les Algériens. Ne doit on pas alors développer cet algérien véhiculaire fait de tous les meilleurs mots qui nous conviennent un très beau bouquet de fleurs qui fait frémir les autres nations du monde, garant de nos diversités et de notre liberté. On en fera ce que bon nous semblerait et nos gosses rivaliseront en spontanéité et en ingéniosité plutôt que subir ‘’les langues de l’école et de la TV’’ sans emprise sur le réel de notre société. On pourrait parler alors de langue maternelle condition sin qua none de l’apprentissage des langues étrangères- car c’est bien sur sa structure que se grefferont les lgs étrangères
Pourquoi des textes d’auteurs français et autres pour les premières années du primaire alors qu’un tout petit texte bien écrit reflétant notre milieu et reprenant nos ‘’glottophagies’ (mots empruntés) ferait bien l’affaire. L’enfant s’apercevra que la langue française n’est pas aussi étrange et saura qu’elle aussi a domestiqué nos mots. Quelques mots de la deuxième et troisième année de français m’obligent à consulter le dictionnaire ! bonsoir à tous
kantara- Date d'inscription : 04/02/2010
Localisation : Constantine
- Message n°6
Re: Le français est-il le mal de l'école ?
Bonjour ...vous devriez monsieur , envoyer cet avis à "vox populi" en guise de réponse ...il le publieront j'en suis sure ..
J'ai particulièrement apprécié : (...) " Ne doit on pas alors développer cet algérien véhiculaire fait de tous les meilleurs mots qui nous conviennent un très beau bouquet de fleurs qui fait frémir les autres nations du monde, garant de nos diversités et de notre liberté. " (...)
Merci encore !
J'ai particulièrement apprécié : (...) " Ne doit on pas alors développer cet algérien véhiculaire fait de tous les meilleurs mots qui nous conviennent un très beau bouquet de fleurs qui fait frémir les autres nations du monde, garant de nos diversités et de notre liberté. " (...)
Merci encore !
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