ENSEIGNEMENT DES LANGUES ETRANGERES EN ALGERIE

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APPRENTISSAGE: FRANCAIS ET ANGLAIS AUX TROIS CYCLES: PRIMAIRE-MOYEN-SECONDAIRE

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3 participants

    Mon poème préféré

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    belkis


    Date d'inscription : 05/01/2010

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    Message par belkis Mar 19 Jan - 13:30

    Alphonse de Lamartine (1790-1869), Méditations poétiques (1820)

    « Le Lac »

    Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
    Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
    Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges
    Jeter l’ancre un seul jour ?

    Ô lac ! l’année à peine a fini sa carrière,
    Et près des flots chéris qu’elle devait revoir,
    Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierre
    Où tu la vis s’asseoir !

    Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
    Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
    Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondes
    Sur ses pieds adorés.

    Un soir, t’en souvient-il ? nous voguions en silence ;
    On n’entendait au loin, sur l’onde et sous les cieux,
    Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
    Tes flots harmonieux.

    Tout à coup des accents inconnus à la terre
    Du rivage charmé frappèrent les échos ;
    Le flot fut attentif, et la voix qui m’est chère
    Laissa tomber ces mots :

    "Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
    Suspendez votre cours :
    Laissez-nous savourer les rapides délices
    Des plus beaux de nos jours !

    "Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
    Coulez, coulez pour eux ;
    Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
    Oubliez les heureux.

    "Mais je demande en vain quelques moments encore,
    Le temps m’échappe et fuit ;
    Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l’aurore
    Va dissiper la nuit.

    "Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive,
    Hâtons-nous, jouissons !
    L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;
    Il coule, et nous passons !"

    Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse,
    Où l’amour à longs flots nous verse le bonheur,
    S’envolent loin de nous de la même vitesse
    Que les jours de malheur ?

    Eh quoi ! n’en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
    Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
    Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
    Ne nous les rendra plus !

    Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
    Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
    Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
    Que vous nous ravissez ?

    Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
    Vous, que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir,
    Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
    Au moins le souvenir !

    Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,
    Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux,
    Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
    Qui pendent sur tes eaux.

    Qu’il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
    Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
    Dans l’astre au front d’argent qui blanchit ta surface
    De ses molles clartés.

    Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
    Que les parfums légers de ton air embaumé,
    Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire,
    Tout dise : Ils ont aimé !
    Administrateur
    Administrateur
    Admin


    Date d'inscription : 03/11/2009
    Localisation : Algérie

    Mon poème préféré Empty Re: Mon poème préféré

    Message par Administrateur Mar 19 Jan - 18:00

    Bonsoir
    c'est sans doute un très bon poème , merci bien pour cette qualité de gout et merci pour le bon choix aussi.
    chany
    chany


    Date d'inscription : 24/02/2010
    Localisation : Algérie

    Mon poème préféré Empty Je ne dirais pas mon préféré, mais que j'aime bien.

    Message par chany Dim 7 Mar - 20:03

    Les enfants

    Vos enfants ne sont pas vos enfants.
    Ils sont les fils et les filles
    de l'appel de la Vie à la Vie.
    Ils viennent à travers vous
    mais non de vous.
    Et bien qu'ils soient avec vous,
    ils ne sont pas à vous.
    Vous pouvez leur donner votre amour,
    mais pas vos pensées.
    Car ils ont leurs propres pensées.
    Vous pouvez héberger leurs corps,
    mais pas leurs âmes.
    Car leurs âmes résident dans la maison de demain
    que vous ne pouvez visiter,
    pas même dans vos rêves.
    Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux,
    mais ne cherchez pas à les faire à votre image.
    Car la vie ne marche pas à reculons,
    ni ne s'attarde avec hier.
    Vous êtes les arcs desquels
    vos enfants sont propulsés,
    tels des flèches vivantes.
    L'Archer vise la cible sur le chemin de l'Infini,
    et Il vous tend de Sa puissance
    afin que Ses flèches volent vite et loin.
    Que la tension que vous donnez
    par la main de l'Archer vise la joie.
    Car de même qu'Il aime la flèche qui vole,
    Il aime également l'arc qui est stable.

    Khalil GIBRAN, Le Prophète
    chany
    chany


    Date d'inscription : 24/02/2010
    Localisation : Algérie

    Mon poème préféré Empty Re: Mon poème préféré

    Message par chany Jeu 27 Mai - 21:19

    Si

    "Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
    Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
    Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
    Sans un geste et sans un soupir,
    Si tu peux être amant sans être fou d’amour ;
    Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
    Et , te sentant haï, sans haïr à ton tour,
    Pourtant lutter et te défendre ;
    Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
    Travesties par des gueux pour exciter des sots,
    Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles,
    Sans mentir toi-même d’un mot ;
    Si tu peux rester digne en étant populaire,
    Si tu peux rester peuple en conseillant les Rois
    Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
    Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
    Si tu sais méditer, observer et connaître,
    Sans jamais devenir sceptique ou destructeur
    Rêver, sans laisser ton rêve être ton maître,
    Penser, sans n’être qu’un penseur ;
    Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
    Si tu peux être brave et jamais imprudent,
    Si tu peux être bon, si tu sais être sage,
    Sans être moral ni pédant ;
    Si tu peux rencontrer triomphe après défaite
    Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
    Si tu peux conserver ton courage et ta tête
    Quand tous les autres les perdront ;
    Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
    Seront à tout jamais tes esclaves soumis
    Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
    Tu seras un Homme, mon fils."

    Rudyard KIPLING

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