ENSEIGNEMENT DES LANGUES ETRANGERES EN ALGERIE

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    Qu’est-ce que Yennayer ?

    Administrateur
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    Admin


    Date d'inscription : 03/11/2009
    Localisation : Algérie

    Qu’est-ce que Yennayer ? Empty Qu’est-ce que Yennayer ?

    Message par Administrateur Ven 22 Jan - 5:02

    Qu’est-ce que Yennayer

    Yennayer est la fête célébrant le passage au nouvel an par les
    Imazighen. Ce jour correspond au 12 janvier du calendrier grégorien,
    devenu universel. À l’instar des autres civilisations dans le Monde
    (russes, chinoise, celtes, arabes, ottomanes etc.), les Imazighen
    avaient donc leur propre calendrier bien ancien, basé à la fois sur les
    changements de saisons et les différents cycles de la végétation qui
    déterminent les moments cruciaux à l’agriculture, et sur les
    positionnements des astres comme la lune et le soleil. À l’Arrivée des
    Romains, un autre calendrier (le calendrier Julien), allait se
    substituer au calendrier autochtone, qui ne répondait plus aux
    nouvelles saisons nées des innovations agricoles. Le 12 janvier du
    calendrier Julien (institué en 45 av. J.-C. par l’Empereur Jules César)
    correspond donc au 1er janvier du calendrier grégorien actuel (instauré
    par le pape Grégoire XIII en 1582).

    Pourquoi le 12 janvier 2959

    L’avènement de Yennayer de l’an 951 avant Jésus-Christ du calendrier
    grégorien correspond à un événement politique de portée incommensurable
    pour les Imazighen. Nombreux dans les différentes armées des Pharaons,
    les Imazighen allaient peu à peu s’affirmer et influencer les Rois
    Pharaons. C’est ainsi qu’ils réussirent à arracher leur droit à
    observer leur propres rites comme les cultes funéraires, pratique
    spirituelle d’importance capitale à l’époque. Il en fut une qui ne
    pouvait passer inaperçue, le rite funéraire organisé à la mort de
    Namart, père de Sheshonq I qui allait bientôt être le fondateur de la
    XXIIème dynastie pharaonique. En effet, en l’an 950 av. J.-C., à la
    mort du Pharaon Psoussenes II, un amazigh répondant au nom de Sheshnaq
    accède au statut de Pharaon d’Egypte en soumettant tout le Delta du Nil
    (berbère fondateur de la XXIIe dynastie en Egypte), ainsi que la grande
    prêtrise égyptienne sous son autorité, et fonda sa capitale à Bubastis.
    Auparavant, Chechonq I régnait sur un territoire allant de la partie
    orientale de la Libye actuelle jusqu’au delta du Nil. Il régna sur
    l’Egypte en tant que Pharaon de 950 jusqu’à 929 av. J.-C. Soucieux de
    respecter la tradition pharaonique, son fils épousa la princesse
    Makara, fille du défunt Pssossenes II. En commémorant cet événement,
    Yennayer devient également le symbole des retrouvailles entre les
    Imazighen et leur histoire plusieurs fois millénaire, de laquelle ils
    ont été injustement spoliés depuis maintenant deux millénaires.

    La célébration de Yennayer

    Pour les Imazighen, Yennayer est d’abord une porte qui s’ouvre sur le
    nouvel an et appelée ’tabburt useggwass’ (la porte de l’année). Sa
    célébration s’explique par l’importance accordée aux rites et aux
    superstitions de l’époque dont certaines subsistent encore de nos
    jours. La période en question attire particulièrement l’attention car
    la saison correspond à l’approche de la rupture des provisions gardées
    pour l’hiver. Il convient donc de renouveler ses forces spirituelles en
    faisant appel aux rites. À cette époque de l’année, le rite doit
    symboliser la richesse. Ainsi, pour que la nouvelle année entamée soit
    plus fructifiante et la terre plus fertile, il convient de se purifier
    et de nettoyer les lieux. On obéit également aux lois rituelles tel que
    le sacrifice d’un animal (Asfel) sur le seuil de l’année, comme on le
    fait encore de nos jours sur les fondations d’une nouvelle bâtisse. Le
    rituel asfel symbolise l’expulsion des forces et des esprits maléfiques
    pour faire place aux esprits bénéfiques qui vont nous soutenir l’année
    durant. Si les moyens le permettent, seront sacrifiés autant de bêtes
    qu’il y a de membres de famille. La tradition a retenu le sacrifice
    d’un coq par homme, une poule par femme et les deux ensembles pour les
    femmes enceintes afin de ne pas oublier le futur bébé. A défaut de
    viande, chaque membre de famille sera représenté par un oeuf surmontant
    une couronne de pâtes. Le dîner ce jour là sera servi tard e t se doit
    d’être copieux, ce qui aux yeux des Imazighens augurera une année
    abondante. La viande de l’animal sacrifié y sera servie conformément au
    rite. Certains ne pouvant se permettre un tel sacrifice, servent de la
    viande sèche, comme acedluh, gardée pour de pareilles occasions : un
    Yennayer sans la viande fût-elle sèche n’en était pas un ! Lors du
    dîner, une cérémonie est prononcée afin de préserver les absents et de
    faire que l’année soit bonne. Les absents ne seront pas les oubliés du
    repas : des cuillers disposées par la mère symbolisent leur présence et
    une proportion symbolique leur sera laissée dans le plat collectif,
    sensé rassembler toutes les forces de la famille. Après le repas il
    convient de vérifier si tout le monde a mangé à sa fin. C’est la
    maîtresse des lieux internes (la grand-mère ou la mère) qui pose la
    question aux enfants pour savoir s’ils ont mangé à leur faim : la
    réponse est necca nerwa (oui nous avons mangé et sommes rassasiés). La
    maîtresse des lieux n’oublie pas non plus les proches ou les voisins,
    lesquelles lui rendent également des aliments différents : il n’est pas
    de coutume de laisser balader des ustensiles vides le jour de laawachar
    (jour béni). La fête garde de sa saveur pendant les quelques jours qui
    suivent l’événement. Les nouveaux ustensiles rangés après la dernière
    célébration vont redescendre de tareffit (étagère), on prépare lesfenj
    (des beignets), tighrifin (crêpes), et tous autres plats et gâteaux
    rappelant une saveur rare fût-elle importée. Seront également au
    rendez-vous les fruits secs amassés ou achetés le reste de l’année,
    figues sèches, amandes, noisettes, dattes, etc.
    Un autre rite est pratiqué : le carnaval. Les enfants se masquent à
    l’aide d’une courge évidée, percée de trous pour les yeux et la
    bouche ; on colle des fèves qui seront des dents et des poils de chèvre
    pour la barbe et les moustaches. Ils vont par petits groupes à travers
    les ruelles et font des collectes.
    Source CBF

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