Journal Liberté : Actualité (Samedi 13 Février 2010)
LES EFFETS DE LA BOMBE FRANÇAISE SE FONT ENCORE SENTIR SUR LA POPULATION
Reggane : 50 ans et toujours des victimes
Par : L. AÏT TIMOUCHE
L’explosion nucléaire continue de faire des victimes dont la plupart sont des enfants de la région de Reggane.Il
y a 50 ans jour pour jour, le général de Gaulle et président alors de
la Ve République française reçoit un appel téléphonique en provenance
d’Algérie de la part du capitaine Miclon lui annonçant la réussite des
essais nucléaires dans le Sud algérien. Les essais ont fait entrer la
France par la grande porte dans le club des nations détenant l’arme
nucléaire.
Et depuis, ces essais à travers l’opération
Gerboise-Bleue, ont fait et continuent de faire des victimes dont la
plupart sont des enfants de la région de Reggane.
50 ans plus tard,
la population de Reggane vit encore sous l’onde de choc des retombées
dramatiques de ces essais. La localité continue à compter encore un
taux important de cancéreux, d’hypertendus et d’innombrables cas
pathologiques liés à cette catastrophe que la France coloniale a
réalisée au vu et au su de toutes les puissances de l’époque.
Avant
les essais, les militaires français œuvraient en sorte que la région de
Reggane soit une localité où il sera difficile d’y vivre. En un temps
record, la quatrième puissance militaire de l’époque construit une
caserne, un aérodrome et réunit tous les moyens nécessaires pour les
essais nucléaires. Il était 6 heures du matin, ce jour 13 février 1960,
les militaires français somment les habitants de Reggane à accrocher à
leur cou des pendentifs en forme de clichés. Quelques instants plus
tard, une violente déflagration a été entendue. Ce fut le premier tir
nucléaire de la France.
Ce tir a eu un retentissement particulier
puisque les retombées radioactives de l’opération ont été signalées
même dans des États africains voisins tels que le Mali, le Niger, le
Soudan et le Sénégal.
Des fuites de rayons gamma et X ont été
observées, phénomène qui a facilité la contamination des populations
locales. Et plus de cette propagation, l’armée française après son
forfait n’a même pas pris le soin de décontaminer la zone
d’El-Hamoudia, à 15 km de la ville de Reggane, scène de ces essais,
mais elle a laissé tout le matériel que les habitants par ignorance ont
récupéré chez eux, des outils qui enfermaient eux aussi des quantités
considérables de radioactivité.
La présence de ces effets imbus de
radioactivité a provoqué plusieurs maladies parmi la population de
Reggane, des cancers de la peau, des leucémies, des malformations chez
les nouveau-nés et des hémorragies internes pour les femmes.
En plus
des dégâts humains que ces essais ont engendrés, il y a lieu de
signaler la catastrophe naturelle et écologique que la France coloniale
a provoquée dans cette localité : la région d’El-Hamoudia ne verra pas
pousser une plante sur son sol avant les
24 000 ans à venir, les
ressources hydriques ont été touchées et même les chameaux n’ont été
épargnés par les leucémies et les différents cancers. Au lieu de
reconnaître ses erreurs historiques et son passé colonial, la France
persiste à travers ses décisions de tri sélectifs des victimes. Puisque
les vétérans des essais nucléaires et les populations de la Polynésie
sont reconnus en tant que tels, alors que les victimes de Reggane ont
été d’ailleurs moins nombreux dans plusieurs projets de loi qu’Hervé
Morin, ministre de la Défense français qu’a introduits à l’Assemblée
nationale.
Après une réaction de la part des membres de
l’association 13-Février-1960 et de la presse nationale, le ministre
français a fini par introduire les victimes algériennes, mais seulement
après une opération de recensement des victimes qui étaient présentes
au moment des essais. Chose que les militants des droits des victimes
ont rejeté en bloc puisque leur soucis est la prise en charge de tous
les malades causés par ces essais pas seulement ceux qui étaient
vivants en 1960. Les animateurs de l’association insistent beaucoup
plus sur la reconnaissance et pas sur les indemnités financières. “Les
indemnités financières destinées à des individus n’intéressent pas
l’association, mais nous demandons une indemnité pour toute la localité
puisque c’est toute la région qui en fait les frais de ces essais”.
À
rappeler que plusieurs commissions médicales françaises ont fait le
déplacement dans la région afin de s’enquérir de la situation des
enfants de Reggane.
La dernière commission s’est déplacée en novembre 2009 afin de procéder au recensement des victimes.
LES EFFETS DE LA BOMBE FRANÇAISE SE FONT ENCORE SENTIR SUR LA POPULATION
Reggane : 50 ans et toujours des victimes
Par : L. AÏT TIMOUCHE
L’explosion nucléaire continue de faire des victimes dont la plupart sont des enfants de la région de Reggane.Il
y a 50 ans jour pour jour, le général de Gaulle et président alors de
la Ve République française reçoit un appel téléphonique en provenance
d’Algérie de la part du capitaine Miclon lui annonçant la réussite des
essais nucléaires dans le Sud algérien. Les essais ont fait entrer la
France par la grande porte dans le club des nations détenant l’arme
nucléaire.
Et depuis, ces essais à travers l’opération
Gerboise-Bleue, ont fait et continuent de faire des victimes dont la
plupart sont des enfants de la région de Reggane.
50 ans plus tard,
la population de Reggane vit encore sous l’onde de choc des retombées
dramatiques de ces essais. La localité continue à compter encore un
taux important de cancéreux, d’hypertendus et d’innombrables cas
pathologiques liés à cette catastrophe que la France coloniale a
réalisée au vu et au su de toutes les puissances de l’époque.
Avant
les essais, les militaires français œuvraient en sorte que la région de
Reggane soit une localité où il sera difficile d’y vivre. En un temps
record, la quatrième puissance militaire de l’époque construit une
caserne, un aérodrome et réunit tous les moyens nécessaires pour les
essais nucléaires. Il était 6 heures du matin, ce jour 13 février 1960,
les militaires français somment les habitants de Reggane à accrocher à
leur cou des pendentifs en forme de clichés. Quelques instants plus
tard, une violente déflagration a été entendue. Ce fut le premier tir
nucléaire de la France.
Ce tir a eu un retentissement particulier
puisque les retombées radioactives de l’opération ont été signalées
même dans des États africains voisins tels que le Mali, le Niger, le
Soudan et le Sénégal.
Des fuites de rayons gamma et X ont été
observées, phénomène qui a facilité la contamination des populations
locales. Et plus de cette propagation, l’armée française après son
forfait n’a même pas pris le soin de décontaminer la zone
d’El-Hamoudia, à 15 km de la ville de Reggane, scène de ces essais,
mais elle a laissé tout le matériel que les habitants par ignorance ont
récupéré chez eux, des outils qui enfermaient eux aussi des quantités
considérables de radioactivité.
La présence de ces effets imbus de
radioactivité a provoqué plusieurs maladies parmi la population de
Reggane, des cancers de la peau, des leucémies, des malformations chez
les nouveau-nés et des hémorragies internes pour les femmes.
En plus
des dégâts humains que ces essais ont engendrés, il y a lieu de
signaler la catastrophe naturelle et écologique que la France coloniale
a provoquée dans cette localité : la région d’El-Hamoudia ne verra pas
pousser une plante sur son sol avant les
24 000 ans à venir, les
ressources hydriques ont été touchées et même les chameaux n’ont été
épargnés par les leucémies et les différents cancers. Au lieu de
reconnaître ses erreurs historiques et son passé colonial, la France
persiste à travers ses décisions de tri sélectifs des victimes. Puisque
les vétérans des essais nucléaires et les populations de la Polynésie
sont reconnus en tant que tels, alors que les victimes de Reggane ont
été d’ailleurs moins nombreux dans plusieurs projets de loi qu’Hervé
Morin, ministre de la Défense français qu’a introduits à l’Assemblée
nationale.
Après une réaction de la part des membres de
l’association 13-Février-1960 et de la presse nationale, le ministre
français a fini par introduire les victimes algériennes, mais seulement
après une opération de recensement des victimes qui étaient présentes
au moment des essais. Chose que les militants des droits des victimes
ont rejeté en bloc puisque leur soucis est la prise en charge de tous
les malades causés par ces essais pas seulement ceux qui étaient
vivants en 1960. Les animateurs de l’association insistent beaucoup
plus sur la reconnaissance et pas sur les indemnités financières. “Les
indemnités financières destinées à des individus n’intéressent pas
l’association, mais nous demandons une indemnité pour toute la localité
puisque c’est toute la région qui en fait les frais de ces essais”.
À
rappeler que plusieurs commissions médicales françaises ont fait le
déplacement dans la région afin de s’enquérir de la situation des
enfants de Reggane.
La dernière commission s’est déplacée en novembre 2009 afin de procéder au recensement des victimes.