Essais nucléaires français au Sahara
Quel impact sur l’environnement ?
La
France avait aménagé à Reggane et à In Ikker des installations
scientifiques et expérimentales pour perfectionner sa bombe atomique.
Entre le 13 février 1960 et le 25 avril 1961, elle a réalisé quatre
essais nucléaires dans l’atmosphère au-dessus du polygone de tir
d’Hammoudia avec des noms de code adaptés au désert : Gerboise bleue,
Gerboise blanche, Gerboise rouge et Gerboise verte. Entre le 7 novembre
1961 et le 16 février 1966, elle a effectué treize essais souterrains
dans la montagne granitique du Taourirt Tan Afella située au pied du
massif du Hoggar. Ce site a été choisi sans tenir compte des règles
élémentaires de santé publique, selon un chercheur français. Dans les
années 1980, le défunt Azzedine Meddour, cinéaste algérien, avait fait
ressortir, le premier, dans un documentaire diffusé par la télévision
algérienne, consacré à l’occupation coloniale, la dimension de ces
expériences et les risques qui l’accompagnent. A l’aide d’images
d’archives, appuyées par un commentaire admirablement interprété par le
regretté Abdelkader Alloula, Azzedine Meddour avait été le premier à
révéler à l’opinion publique algérienne l’utilisation de prisonniers de
guerre comme cobayes au cours de ces essais. Plus de vingt ans après
cette révélation et cinquante ans après les faits, un dossier militaire
français confidentiel reconnaît que l’armée française aurait utilisé
des soldats français comme cobayes en les exposant délibérément aux
radiations lors d’essais nucléaires, baptisés « Gerboise rouge et verte
» réalisés à Reggane, au Sahara. Selon la presse française qui a repris
ce document, l’objectif visé était d’étudier grâce à ces cobayes «les
effets physiologiques et psychologiques produits sur l’homme par l’arme
atomique ».
A propos des retombées de ces essais nucléaires français au Sahara (en
février et avril 1960, janvier et mai 1961 et même en mars 1963)
effectués à In Ikker et Reggane, un responsable au Comena avait
déclaré, en août 2005, qu’une équipe d’experts nationaux et
internationaux a travaillé sur cette question et a remis un rapport à
l’AIEA (Agence internationale pour l’énergie atomique), affirmant qu’il
n’y a pas de danger de radioactivité. Les zones concernées seraient
protégées. Des articles de la presse algérienne consacrés à ces essais
soutiennent le contraire et insistent sur les séquelles laissées par
les explosions dans la population environnante du fait de conditions de
protection insuffisantes et sur l’environnement. On parle d’un nombre
de cancers anormalement élevé, de cas de malformations, d’un impact
dévastateur sur les cultures, sur le cheptel, sur la faune et la flore
d’une manière générale et d’atteintes aux ressources en eau. Un
véritable climat de psychose règne dans les zones où ont eu lieu les
expériences. Toutefois, cela reste, semble-t-il, au niveau des
impressions, aucune étude approfondie concernant l’impact de ces essais
sur la population et l’environnement n’ayant été faite. M’hamed Rebah
22-02-2010
Quel impact sur l’environnement ?
La
France avait aménagé à Reggane et à In Ikker des installations
scientifiques et expérimentales pour perfectionner sa bombe atomique.
Entre le 13 février 1960 et le 25 avril 1961, elle a réalisé quatre
essais nucléaires dans l’atmosphère au-dessus du polygone de tir
d’Hammoudia avec des noms de code adaptés au désert : Gerboise bleue,
Gerboise blanche, Gerboise rouge et Gerboise verte. Entre le 7 novembre
1961 et le 16 février 1966, elle a effectué treize essais souterrains
dans la montagne granitique du Taourirt Tan Afella située au pied du
massif du Hoggar. Ce site a été choisi sans tenir compte des règles
élémentaires de santé publique, selon un chercheur français. Dans les
années 1980, le défunt Azzedine Meddour, cinéaste algérien, avait fait
ressortir, le premier, dans un documentaire diffusé par la télévision
algérienne, consacré à l’occupation coloniale, la dimension de ces
expériences et les risques qui l’accompagnent. A l’aide d’images
d’archives, appuyées par un commentaire admirablement interprété par le
regretté Abdelkader Alloula, Azzedine Meddour avait été le premier à
révéler à l’opinion publique algérienne l’utilisation de prisonniers de
guerre comme cobayes au cours de ces essais. Plus de vingt ans après
cette révélation et cinquante ans après les faits, un dossier militaire
français confidentiel reconnaît que l’armée française aurait utilisé
des soldats français comme cobayes en les exposant délibérément aux
radiations lors d’essais nucléaires, baptisés « Gerboise rouge et verte
» réalisés à Reggane, au Sahara. Selon la presse française qui a repris
ce document, l’objectif visé était d’étudier grâce à ces cobayes «les
effets physiologiques et psychologiques produits sur l’homme par l’arme
atomique ».
A propos des retombées de ces essais nucléaires français au Sahara (en
février et avril 1960, janvier et mai 1961 et même en mars 1963)
effectués à In Ikker et Reggane, un responsable au Comena avait
déclaré, en août 2005, qu’une équipe d’experts nationaux et
internationaux a travaillé sur cette question et a remis un rapport à
l’AIEA (Agence internationale pour l’énergie atomique), affirmant qu’il
n’y a pas de danger de radioactivité. Les zones concernées seraient
protégées. Des articles de la presse algérienne consacrés à ces essais
soutiennent le contraire et insistent sur les séquelles laissées par
les explosions dans la population environnante du fait de conditions de
protection insuffisantes et sur l’environnement. On parle d’un nombre
de cancers anormalement élevé, de cas de malformations, d’un impact
dévastateur sur les cultures, sur le cheptel, sur la faune et la flore
d’une manière générale et d’atteintes aux ressources en eau. Un
véritable climat de psychose règne dans les zones où ont eu lieu les
expériences. Toutefois, cela reste, semble-t-il, au niveau des
impressions, aucune étude approfondie concernant l’impact de ces essais
sur la population et l’environnement n’ayant été faite. M’hamed Rebah
22-02-2010