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    Alerte! L'école se clochardise

    Administrateur
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    Admin


    Date d'inscription : 03/11/2009
    Localisation : Algérie

    Alerte! L'école se clochardise Empty Alerte! L'école se clochardise

    Message par Administrateur Ven 8 Jan - 17:57

    Alerte! L'école se clochardise

    Alerte! L’école se
    clochardise!
    Par
    Kamel BOUDJADI Journal L'Expression du 27/05/2009


    Les victimes de la décadence sociale

    Agressions, bagarres, vulgarités et obscénités sont le lot quotidien de nos établissements scolaires.

    Les enseignants ont peur. Les établissements scolaires ne sont plus
    sécurisés. Les parents craignent pour leurs enfants. Les élèves ont une
    crainte viscérale des bonnes notes. Ils risquent, en les obtenant,
    d’être la cible des mauvais élèves. Cette fin d’année a connu des cas
    de violence inqualifiable dans les écoles. L’insécurité dans le milieu
    scolaire s’amplifie à une vitesse vertigineuse. Le phénomène ne se
    limite pas à une seule wilaya. Il est national. La situation est
    alarmante. Une virée dans l’enceinte des établissements et des
    discussions avec les écoliers, les enseignants, les responsables
    renseignent, s’il en est besoin, sur l’état de déliquescence atteint. A
    l’issue de nos pérénigrations dans le milieu scolaire, il s’avère
    qu’une réflexion profonde doit réunir tous les segments de la société
    et dans les plus brefs délais.
    La semaine dernière à Makouda, les enseignants d’un CEM ont dû se
    mobiliser pour quitter l’établissement et échapper aux jets de pierres
    des élèves qui partaient en vacances. A Boudjima, des surveillants ont
    été contraints d’en arriver aux mains avec des délictueux qui se sont
    introduits dans l’école. Dans le lycée de la même commune, des bandes
    de délinquants vendent et consomment de la drogue devant le portail au
    vu et au su des responsables dépourvus de moyens d’intervention.
    Quelques centaines de mètres plus loin, dans un CEM à Yafadjen, les
    bagarres entre bandes rivales font le quotidien. Pour un petit
    problème, des jeunes issus de différents villages ont préféré le régler
    avec des barres de fer au sein de l’établissement. A Timizart, une
    école a connu des affrontements d’une rare violence à la suite d’une
    autre altercation entre des élèves. Dans la ville de Tigzirt, le lycée
    Toumi n’a pas échappé à cette vague de violence où l’on assiste effarés
    à des batailles rangées qui s’étendent jusque dans la ville. Au lycée
    Amirouche de Tizi Ouzou, un élève a été poignardé en plein cours et
    devant ses camarades. Les cas sont nombreux. Leur récurrence mène,
    selon un psychologue sollicité, à la banalisation de la violence. Ce
    qui est en soi le plus grand danger et qu’il faut combattre.

    Quand la violence entre en classe
    A quelques jours des vacances, nous avons demandé à un enseignant de
    nous réaliser une petite enquête auprès des élèves de son
    établissement. La question était simple: écrire sur une feuille ce
    qu’ils pensent de leur établissement. Les réponses ont révélé un état
    d’esprit très en deçà des objectifs de l’école.
    «Ouf! enfin on ne reviendra plus ici», «Cela ne sert à rien d’étudier,
    les diplômes n’ont aucune valeur, l’argent se gagne autrement.» Toutes
    les réponses des garçons se résument ainsi. «Il n’y a plus de respect
    dans cette école.» C’est là la tendance générale chez les filles. Si
    les garçons ont exprimé ce qui est déjà dit sur l’école, les filles,
    par contre, révèlent un nouveau phénomène: le manque de respect, la
    vulgarité, les agressions verbales et les obscénités quotidiennes d’une
    catégorie d’élèves.
    Le corps enseignant est gagné par la peur. Devant les dépassements de
    certains élèves, les enseignants, voire les surveillants, observent la
    loi de l’omerta par crainte de représailles. Dehors, ils n’ont aucune
    immunité. Dans bien des cas, ils se sont fait tabasser même dans les
    classes. Dans certaines régions de la wilaya de Tizi Ouzou, ces
    derniers affirmaient que l’absence de corps de sécurité a fait que les
    élèves agressifs vous menacent ouvertement en toute impunité. Il y en a
    qui fument, qui consomment de l’alcool et même certaines drogues. Les
    agressions contre leurs camarades filles sont légion. C’est en fait, ce
    dont parlaient les filles qui évoquaient le manque de respect.
    «Voyez-vous, on n’est même pas capables de faire porter la blouse aux
    garçons et pourtant c’est une obligation», révélera un enseignant.
    Il y a une grande majorité d’élèves au niveau moyen qui continuent à
    suivre les cours avec une assiduité exemplaire. Il y a également une
    proportion d’écoliers qui ont un niveau excellent mais qui sont devenus
    dans bien des cas la risée des cancres. «Nous ne pouvons pas avoir de
    bonnes notes, les autres nous considèrent comme des filles», confiera
    un excellent élève. Au fil de la discussion, il s’est avéré que les
    enseignants font face à chaque début d’année au même phénomène. «Ce
    sont toujours les élèves exclus et réintégrés qui sèment le trouble
    dans les établissements», déplore un autre enseignant. «S’ils ont été
    exclus, c’est bien parce qu’ils n’ont rien à voir avec l’école»
    martèle-t-il excédé par cette pratique. Nous avons tenté de joindre la
    tutelle pour des explications, en vain.

    Les trouble-fêtes
    Toutefois, dans tous les établissements visités, les enseignants comme
    les responsables fuient ce sujet «tabou». Mais, existe-t-il une loi qui
    prend en charge le dossier des exclus? Nous n’avons eu comme réponse
    que la note obligatoire de passage fixée à 10/20. «Cette loi est en soi
    une agression», considère un enseignant à la retraite. D’autres
    intervenants ont insisté sur la nécessité de rétablir la souveraineté
    du conseil de classe. «Quand un élève est certain de ne pas avoir cette
    note et qui sait aussi que le jugement de son enseignant est
    insuffisant pour le racheter, que voulez-vous qu’il fasse?»
    s’interrogeait un directeur d’école. En fait, le phénomène des
    réintégrations est tellement répandu qu’il est banalisé. Tout le monde
    recourt à une connaissance pour réintégrer un fils ou un frère.
    Certains nous ont même informé qu’il y en a qui ont payé pour ce
    service occulte.
    Les élèves réintégrés ainsi que d’autres qui ont été entraînés dans la
    spirale souvent par force, n’ont pas d’autre moyen de s’affirmer que
    par la violence envers leurs enseignants et leurs camarades. C’est la
    conclusion que nous avons recueillie de la majorité des enseignants
    mais, est-ce vraiment suffisant? D’autres affirmeront qu’il existe des
    cas de réussite parmi cette catégorie et la volonté juvénile
    d’affirmation de soi est largement tributaire de son environnement.

    Quel environnement?
    La violence, la drogue, le travail des enfants, le gain facile et bien d’autres phénomènes.
    «Dans la rue comme au sein des foyers, la majeur partie des discussions
    tourne autour de l’argent» soutiendra le père d’un lycéen qui a obtenu
    son baccalauréat avec une excellente moyenne. En effet, un grand nombre
    de collégiens et de lycéens sous-estiment le pouvoir d’un diplôme dans
    la vie professionnelle. Regardez autour de vous, les gens quittent
    l’école dès le premier palier et deviennent très riches, «mes amis qui
    ont quitté l’école et se sont mis à la vente de cigarettes sont
    aujourd’hui plus aisés que moi.» Nous avons même recueilli le
    témoignage d’un élève harcelé par sa mère pour qu’il quitte l’école.
    «Nos voisins ne sont pas des diplômés supérieurs mais ils possèdent
    tous des véhicules alors que mon père qui est enseignant nous emmène à
    la plage dans un fourgon de transport», avoue-t-il.
    En dehors du cadre familial, la situation confirme le constat. L’homme,
    exemple pour le commun des mortels, aujourd’hui, est celui qui a une
    belle voiture et beaucoup d’argent. C’est l’avis général qui se dégage
    des conversations que nous avons engagées dans les cafés et tous les
    espaces publics. «Comptez le nombre de restaurants et celui des
    librairies dans la ville de Tizi Ouzou et revenez me parler de ça»,
    lance un vieux retraité.
    Les causes sont tellement imbriquées que la recherche de solutions
    n’est pas du seul ressort de la tutelle du secteur. L’apport de
    l’enseignant dans la formation d’un citoyen équilibré est anéanti par
    la tendance générale de l’éducation familiale d’aujourd’hui. Le rêve
    d’un enfant se réalise dans la rue alors que des jeunes qui se sont
    enrichis dans la rue regrettent un peu tard ce savoir qu’ils n’ont pas
    acquis. «Vous ne pouvez pas savoir à quel point je veux acquérir le
    savoir.» C’est là le témoignage d’un jeune commerçant grossiste en
    électroménager.
    Enfin, si l’école est victime d’une vague de violence inouïe, doit-on
    l’imputer à la société ou doit-elle revoir sa copie pour avoir failli
    dans sa mission de former un bon citoyen?

    Kamel BOUDJADI Journal L'Expression du 27/05/2009

      La date/heure actuelle est Mar 7 Mai - 18:26