Avoir un chat dans la gorge
Message par fleurette le Jeu 29 Avr 2010 - 18:34
Être enroué.
Drôle d'image, quand même !
Comment le fait d'être enroué a-t-il pu être comparé au fait d'avoir un félin dans la gorge, pauvre bête forcément paniquée, griffant et mordant pour s'échapper de ce lieu étroit et inhospitalier ?
Eh bien la seule explication qu'on ait de cette métaphore est proposée par Pierre Guiraud, en 1961 dans son "les locutions françaises" : il semble que cela vienne d'une confusion ou jeu de mots entre 'matou', le fameux chat qui s'incruste dans la gorge, et 'maton'.
Ce dernier terme, désignait à l'origine du lait caillé ou les grumeaux de ce lait. Par extension, cela a aussi désigné des amas de poils, de laine, de fibre de papier qui peuvent obstruer des orifices.
Or, lorsqu'on a la voix enrouée, c'est souvent qu'on est malade et qu'on a des glaires dans la gorge, glaires que, par comparaison aux grumeaux du lait caillé ou aux choses qui bouchent des conduits, on peut appeler un maton ou, par erreur ou jeu de gru-mot, un matou donc un chat.
« Y'a pas photo »
Message par fleurette le Jeu 29 Avr 2010 - 18:43
Il y a une nette différence.
Il n'y a aucun doute.
Cette expression récente ne date que des années 80 (du XXe siècle, bien sûr !).
Les turfistes, ceux qui espèrent gagner beaucoup d'argent en pariant sur les courses de chevaux ou courses hippiques[1], savent que, parfois, le suspense est à son comble lorsque deux chevaux ont passé la ligne d'arrivée si près l'un de l'autre qu'il est nécessaire de faire appel à des moyens techniques particuliers pour réussir à déterminer le vainqueur.
Dans ce cas, la seule possibilité est d'analyser les photographies qui ont été automatiquement prises à l'arrivée, pour repérer quelle paire de naseaux a passé la ligne en premier.
Autrement, dit, quand y'a pas photo, c'est qu'il n'y a aucun doute sur le vainqueur, donc qu'il y a un net écart entre les deux animaux.
Voilà qui suffit amplement à expliquer la naissance de cette expression ainsi que ses deux sens.
fleurette
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Message n°1
« Etre dans les bras de Morphée »
Message par fleurette le Jeu 29 Avr 2010 - 18:54
Dormir (profondément)
Dans la mythologie grecque, Morphée est le dieu des songes. Comme ses 999 frères et soeurs, il est l'enfant de la Nuit et d'Hypnos, le dieu du sommeil.
Morphée endort les mortels en les effleurant d'une feuille de pavot (le nom 'morphine', alcaloïde aux propriétés soporifiques tiré du pavot, vient de Morphée, lui-même venant de 'morphé' qui, en grec, signifie 'forme' -pensez à 'morphologie', par exemple), les plongeant ainsi dans un sommeil propice aux rêves.
L'enlacement des corps pour le sommeil (être "dans les bras" de Morphée) est depuis longtemps une image classique dans notre littérature.
Malgré les effets conjugués d'Hypnos et de Morphée, certains esprits restés bien éveillés se demanderont pourquoi ce dieu a eu le nom de Morphée ou, indirectement de 'forme'. Eh bien à ceux-là, on répondra que c'était parce que Morphée pouvait prendre pour chacun des formes différentes, chacun étant libre de choisir les bras dans lesquels il souhaitait s'endormir.
« Avoir un coeur d'artichaut »
Message par fleurette le Mar 4 Mai 2010 - 13:55
Tomber facilement et souvent amoureux.
Le coeur désigne ici le centre du végétal, le fond d'artichaut duquel se détachent de nombreuses feuilles, une pour chaque personne présente, tout comme quelqu'un qui a un coeur d'artichaut donne un peu d'amour à chaque personne qui lui semble digne d'intérêt.
Cette expression qui date de la fin du XIXe siècle vient de la forme proverbiale "coeur d'artichaut, une feuille pour tout le monde".
Re: « Avoir un coeur d'artichaut »
Message par belkis le Mer 5 Mai 2010 - 8:48
Tomber dans les pommes
S’évanouir.
Perdre connaissance.
L’expression “tomber dans les pommes” date de 1889 et son origine a été controversée. En effet on pensait au début que cette locution venait d’une déformation de pâmer ou pasmer(= s’évanouir) soit “tomber dans les pâmes (ou pasmes)” mais cette origine a été abandonnée n’étant en réalité qu’un jeu de mots.
Les auteurs s’accordent pour dire que l’origine de cette expression viendrait plutôt de la phrase employée par George Sand dans une lettre à Madame Dupin disant “être dans les pommes cuites” c’est à dire être dans un état de fatigue extrême, être usé.
Notons qu’au XIXe siècle les pommes cuites sont l’arme de prédilection des spectateurs au théâtre pour huer et mettre dehors des acteurs qu’ils ont trouvé mauvais (en effet la tomate est alors un fruit trop luxueux pour servir à cet usage). Le vice étant poussé parfois jusqu’à jeter des pommes non cuites peut-être pour que l’humiliation n’en soit que plus douloureuse
Tchin ou Tchin-tchin
Message par fleurette le Mer 30 Juin 2010 - 19:38
Tchin ou Tchin-tchin
La coutume qui consiste à choquer un verre contre un autre est très ancienne.
Elle serait issue du désir d'associer les cinq sens au plaisir de boire en agréable compagnie.
On voyait le verre (vue), on le touchait (toucher), on sentait le vin (odorat), on goûtait la boisson (goût) ; il ne manquait que l'audition.
Et c'est ainsi qu'on se mit à trinquer en heurtant les deux verres l'un contre l'autre : "tchin !" (ou "tchin-tchin").
La coutume qui consiste à choquer un verre contre un autre est très ancienne.
Elle serait issue du désir d'associer les cinq sens au plaisir de boire en agréable compagnie.
On voyait le verre (vue), on le touchait (toucher), on sentait le vin (odorat), on goûtait la boisson (goût) ; il ne manquait que l'audition.
Et c'est ainsi qu'on se mit à trinquer en heurtant les deux verres l'un contre l'autre : "tchin !" (ou "tchin-tchin").
Message par fleurette le Jeu 29 Avr 2010 - 18:34
Être enroué.
Drôle d'image, quand même !
Comment le fait d'être enroué a-t-il pu être comparé au fait d'avoir un félin dans la gorge, pauvre bête forcément paniquée, griffant et mordant pour s'échapper de ce lieu étroit et inhospitalier ?
Eh bien la seule explication qu'on ait de cette métaphore est proposée par Pierre Guiraud, en 1961 dans son "les locutions françaises" : il semble que cela vienne d'une confusion ou jeu de mots entre 'matou', le fameux chat qui s'incruste dans la gorge, et 'maton'.
Ce dernier terme, désignait à l'origine du lait caillé ou les grumeaux de ce lait. Par extension, cela a aussi désigné des amas de poils, de laine, de fibre de papier qui peuvent obstruer des orifices.
Or, lorsqu'on a la voix enrouée, c'est souvent qu'on est malade et qu'on a des glaires dans la gorge, glaires que, par comparaison aux grumeaux du lait caillé ou aux choses qui bouchent des conduits, on peut appeler un maton ou, par erreur ou jeu de gru-mot, un matou donc un chat.
« Y'a pas photo »
Message par fleurette le Jeu 29 Avr 2010 - 18:43
Il y a une nette différence.
Il n'y a aucun doute.
Cette expression récente ne date que des années 80 (du XXe siècle, bien sûr !).
Les turfistes, ceux qui espèrent gagner beaucoup d'argent en pariant sur les courses de chevaux ou courses hippiques[1], savent que, parfois, le suspense est à son comble lorsque deux chevaux ont passé la ligne d'arrivée si près l'un de l'autre qu'il est nécessaire de faire appel à des moyens techniques particuliers pour réussir à déterminer le vainqueur.
Dans ce cas, la seule possibilité est d'analyser les photographies qui ont été automatiquement prises à l'arrivée, pour repérer quelle paire de naseaux a passé la ligne en premier.
Autrement, dit, quand y'a pas photo, c'est qu'il n'y a aucun doute sur le vainqueur, donc qu'il y a un net écart entre les deux animaux.
Voilà qui suffit amplement à expliquer la naissance de cette expression ainsi que ses deux sens.
fleurette
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Message n°1
« Etre dans les bras de Morphée »
Message par fleurette le Jeu 29 Avr 2010 - 18:54
Dormir (profondément)
Dans la mythologie grecque, Morphée est le dieu des songes. Comme ses 999 frères et soeurs, il est l'enfant de la Nuit et d'Hypnos, le dieu du sommeil.
Morphée endort les mortels en les effleurant d'une feuille de pavot (le nom 'morphine', alcaloïde aux propriétés soporifiques tiré du pavot, vient de Morphée, lui-même venant de 'morphé' qui, en grec, signifie 'forme' -pensez à 'morphologie', par exemple), les plongeant ainsi dans un sommeil propice aux rêves.
L'enlacement des corps pour le sommeil (être "dans les bras" de Morphée) est depuis longtemps une image classique dans notre littérature.
Malgré les effets conjugués d'Hypnos et de Morphée, certains esprits restés bien éveillés se demanderont pourquoi ce dieu a eu le nom de Morphée ou, indirectement de 'forme'. Eh bien à ceux-là, on répondra que c'était parce que Morphée pouvait prendre pour chacun des formes différentes, chacun étant libre de choisir les bras dans lesquels il souhaitait s'endormir.
« Avoir un coeur d'artichaut »
Message par fleurette le Mar 4 Mai 2010 - 13:55
Tomber facilement et souvent amoureux.
Le coeur désigne ici le centre du végétal, le fond d'artichaut duquel se détachent de nombreuses feuilles, une pour chaque personne présente, tout comme quelqu'un qui a un coeur d'artichaut donne un peu d'amour à chaque personne qui lui semble digne d'intérêt.
Cette expression qui date de la fin du XIXe siècle vient de la forme proverbiale "coeur d'artichaut, une feuille pour tout le monde".
Re: « Avoir un coeur d'artichaut »
Message par belkis le Mer 5 Mai 2010 - 8:48
Tomber dans les pommes
S’évanouir.
Perdre connaissance.
L’expression “tomber dans les pommes” date de 1889 et son origine a été controversée. En effet on pensait au début que cette locution venait d’une déformation de pâmer ou pasmer(= s’évanouir) soit “tomber dans les pâmes (ou pasmes)” mais cette origine a été abandonnée n’étant en réalité qu’un jeu de mots.
Les auteurs s’accordent pour dire que l’origine de cette expression viendrait plutôt de la phrase employée par George Sand dans une lettre à Madame Dupin disant “être dans les pommes cuites” c’est à dire être dans un état de fatigue extrême, être usé.
Notons qu’au XIXe siècle les pommes cuites sont l’arme de prédilection des spectateurs au théâtre pour huer et mettre dehors des acteurs qu’ils ont trouvé mauvais (en effet la tomate est alors un fruit trop luxueux pour servir à cet usage). Le vice étant poussé parfois jusqu’à jeter des pommes non cuites peut-être pour que l’humiliation n’en soit que plus douloureuse
Tchin ou Tchin-tchin
Message par fleurette le Mer 30 Juin 2010 - 19:38
Tchin ou Tchin-tchin
La coutume qui consiste à choquer un verre contre un autre est très ancienne.
Elle serait issue du désir d'associer les cinq sens au plaisir de boire en agréable compagnie.
On voyait le verre (vue), on le touchait (toucher), on sentait le vin (odorat), on goûtait la boisson (goût) ; il ne manquait que l'audition.
Et c'est ainsi qu'on se mit à trinquer en heurtant les deux verres l'un contre l'autre : "tchin !" (ou "tchin-tchin").
La coutume qui consiste à choquer un verre contre un autre est très ancienne.
Elle serait issue du désir d'associer les cinq sens au plaisir de boire en agréable compagnie.
On voyait le verre (vue), on le touchait (toucher), on sentait le vin (odorat), on goûtait la boisson (goût) ; il ne manquait que l'audition.
Et c'est ainsi qu'on se mit à trinquer en heurtant les deux verres l'un contre l'autre : "tchin !" (ou "tchin-tchin").