Les parents crient au scandale. Le poids des affaires, la surcharge des classes, le volume horaire, le niveau... sont les thèmes à la Une ces derniers jours.
Chacun y va de sa version pour porter ses jugements sur l'état de l'Ecole algérienne. Dans ces critiques diversifiées, une partie, les enseignants, est quelques fois montrée du doigt. Oui, les enfants portent des cartables pesants, oui, les classes sont surchargées, oui, le niveau des élèves est inadapté au contenu des livres... ces réalités sont le fruit de plusieurs reformes souvent superficielles qui n'ont jamais associé les hommes de terrain dans leur élaboration. Les enseignants, qu'on accuse à tort d’être des personnes sans conscience, ont leur mot à dire. Si certains les jalousent pour leurs vacances, personne ne leur rend l'hommage qu'ils méritent. Nous sommes tous le fruit du travail de ces enseignants. Le professeur qui dispense un cours doit, pendant des heures, le préparer. Si un fonctionnaire rentre chez lui après le travail pour se reposer, l'enseignant, lui continuera à travailler chez lui. Sa situation sociale l'oblige parfois à donner des cours supplémentaires. Ce n'est pas le profit qui l'intéresse mais seulement l'érosion du pouvoir d'achat. Les parents oublient que l'astreinte et l'obligation d'être là, à l'heure, chaque jour représente à elle seule un lourd fardeau. L'enseignant n'a de temps que pour ses élèves. Comme dans tous les secteurs, il y a les brebis galeuses. Ce n'est pas une raison pour faire le procès d'intention à toute la corporation. Quel est l'enseignant qui n'aimerait pas voir toute sa classe réussir? Pour atteindre cet objectif, l'effort doit être partagé.Rares sont les parents qui suivent leurs enfants. Ils se manifestent en fin d'année qui pour demander une aide, qui pour quémander des notes... et remettre, avec la complicité de certaines administrations, les décisions des conseils de classe. La déperdition des valeurs, la dégradation de la société ont touché de plein fouet le secteur de l'éducation. Ne sachant plus s'il faut enseigner ou éduquer, les enseignants sont pris dans un dilemme. Les restrictions pédagogiques obligent le professeur à dispenser un programme tracé à des apprenants dont le niveau est hétérogène. Dans la même classe on a des élèves nuls, moyens et quelquefois bons. Pour les inspecteurs, seuls les formalités comptent. Il en est de même pour les administrations. Personne ne se soucie des difficultés journalières de l'enseignant amené à se «débrouiller» pour sauver les meubles. Précisons que dans cette situation, chaque partie tente de tirer la couverture sur elle. Quand un enseignant revendique ses droits, tente d'améliorer les conditions de travail, on l'accuse d'être un perturbateur. Laissé pour compte, il subit les méfaits de la rue, la lourdeur des programmes, l'inéquation et les écarts entre les deux dans une société en mouvement perpétuel. Les parents qui se succèdent sur les plateaux télé pour exprimer leur grogne, devraient peut-être s'impliquer davantage dans cette noble mission qu'est l'éducation des générations futures. Les associations des parents d'élèves ne sont que des structures fictives sur papier. La remise à niveau de l'école passe par l'association des idées et des actes de toutes les parties concernées. L'arrivée d'un nouveau ministre à la tête du département peut constituer des prémices à de vraies réformes. Le retour à l'école traditionnelle où l'élève apprend d'abord à écrire, lire et compter reste une alternative pour faire aimer l'école à l'enfant. Tant que l'apprenant n'aimera pas sa classe, que l'enseignant sentira des pressions multiples l'acte pédagogique restera une occupation identique à tout autre acte alors que la fonction a de tout temps été une noble mission.
http://www.lexpressiondz.com/actualite/160551-et-les-enseignants-dans-tout-ca.html
ps: Enfin !!!un journaliste qui a tout compris !