ENSEIGNEMENT DES LANGUES ETRANGERES EN ALGERIE

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    Réforme du système éducatif…Où va l’école algérienne ?

    Administrateur
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    Admin


    Date d'inscription : 03/11/2009
    Localisation : Algérie

    Réforme du système éducatif…Où va l’école algérienne ? Empty Réforme du système éducatif…Où va l’école algérienne ?

    Message par Administrateur Mer 9 Déc - 7:11

    Article de presse apparu au journal "La dépêche de kabylie"

    “L’école algérienne est sinistrée”, des années apres, cette phrase de Mohamed Boudiaf est toujours d’actualité.

    Le constat est déjà fait, avalé mais non digéré. L’arrivée au pouvoir du président Abdelaziz Bouteflika allait apporter du nouveau dans le système éducatif. D’ailleurs, la lettre de mission dont il a fait part à la Commission nationale de la réforme du système éducatif confiée à Benzaghou était tout de même une volonté réelle de remédier au marasme dans lequel était embrigadée cette institution.
    La Commission avait initié de grands changements. L’introduction précoce de l’enseignement des langues étrangères a été prise. Mais, vraisemblablement, des courants n’auraient pas accepté cette donne, si bien que l’enseignement du français débuté en deuxième année primaire s’est vu décalé en troisième année dès l’année scolaire prochaine. Ce revirement de situation suscite de nombreuses interrogations aussi bien au sein de la famille de l’éducation qu’au sein des parents.
    “Nos enfants sont des cobayes”, pense un parent d’élève. Quant à cet enseignant du français au primaire, il n’arrive pas à avaler cette décision. “Dire simplement que nos enfants n’apprennent pas une langue étrangère à ce niveau relève beaucoup plus du domaine politique que du pédagogique. Nous avons constaté que les élèves en classe de deuxième année apprennent beaucoup plus vite et avec aisance les contenus que lorsqu’on leur dispensait cette langue en 4e AF. Pour décaler cet enseignement en troisième année, il était impératif de demander nos avis. Et puis, c’est une commission qui avait analysé les besoins de l’enfant algérien et je pense que c’est uniquement ladite commission qui devrait en principe trancher ce problème. Mais, chez nous, tout se fait dans la précipitation”, tel est l’avis de cet enseignant en poste depuis vingt-cinq ans. Un autre point de la réforme qui piétine encore, reste sans doute l’enseignement de tamazight.
    Pour les enseignants de cette langue de statut national, sa généralisation se fera peut-être dans un siècle si l’on se contente de dire qu’il faudrait attendre la formation d’un personnel qualifié. “En tout cas, cela ne reste que des propositions démagogiques. Onze années après son introduction dans le système éducatif, cet enseignement n’a fait l’objet d’aucune évaluation. A quand la fin de cette expérimentation ?”, s’est interrogé un enseignant de tamazight en poste depuis 1995.
    Ce qui a soulevé aussi des interrogations dans les milieux familiaux et dans la corporation est indubitablement ces erreurs relevées dans au moins trois sujets dans l’examen du bac, entendre par là le sujet de mathématiques pour les scientifiques, l’erreur dans la première question du sujet de français concernant de retrouver à qui renvoyaient les mots soulignés “les” et “leur” désignés de pronoms alors que le deuxième mot n’était qu’un adjectif possessif. “Et pourtant, dans les programmes du secondaire, cette catégorie de mots ne sont que des substituts grammaticaux”, remarque ce professeur du secondaire.
    D’aucuns se demandent si des commissions des choix des sujets étaient préalablement installées. “On ne doit pas minimiser ce genre d’erreurs. Elles ont tout de même causé chez les candidats des blocages psychologiques”, pense un parent d’élève qui considère la bonification de deux points au sujet de maths comme une fuite en avant. Pour cette année, grande fut la surprise des enseignants à qui on demande de faire des cours de soutien à des catégories d’élèves dont la moyenne annuelle est comprise entre 9 et 9,99. “C’est une pure démagogie. Si on veut faire du social qu’on retourne aux années où le taux de passage d’un niveau à un autre est fixé d’avance. Sinon, il n’échappe à aucun pédagogue qu’on ne peut faire rattraper un élève faible en quelques cours dispensés à la fin du mois de juin”, tel est l’avis d’un professeur dans un collège. Au primaire, où l’examen de sixième est organisé en deux sessions, les élèves admis n’auraient pas eu leurs relevés de notes comme l’année dernière. Selon un parent d’élève, on lui aurait répondu admis lors de la première session.
    On croit savoir aussi que les élèves n’étaient pas classés selon l’ordre de mérite. “J’ai fait des pieds et des mains pour voir la moyenne de mes élèves, en vain. Et pourtant, ce n’est pas seulement un droit mais un devoir. Car j’aimerais bien voir où les élèves à qui j’ai enseigné durant quatre ans avaient piétiné”, nous a déclaré une enseignante d’arabe, Madame Hadj Arab Nacéra, à l’école primaire Frères Yahiatène à Boghni, folle de rage, qui n’a pas voulu requérir l’anonymat. D’ailleurs, notre interlocutrice s’est retrouvée entièrement courroucée à cause de cette situation. Dans un système éducatif fiable, l’enseignant doit être alerté dès l’affichage des résultats pour qu’il puisse redéfinir son action pédagogique. Mais de nos jours, on dénie à l’enseignant cette noblesse et ce, en l’enfonçant davantage à même de devenir le miséreux fonctionnaire classé en bas de l’échelle. N’oublions pas aussi de rapporter ce choix sélectif même pour les corrections des examens où des professeurs compétents ont été carrément mis hors liste pour les remplacer par d’autres soi-disant non “perturbateurs”. En 1963, Mohamed Boudiaf a écrit : “Où va l’Algérie ?”, aujourd’hui c’est plutôt “Où va l’école algérienne ?”. En attendant des réponses, laissons la “gestion socialiste de la pédagogie”, une autre expression que nous avons pu arracher à un proviseur de lycée, continuer son petit bout de chemin comme l’avait fait pendant des décennies “la gestion socialiste des entreprises”. Et peut-être aussi, ce n’est pas l’ère de la mondialisation qui va contrer nos décideurs.

    - La Depeche de Kabylie

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