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    De l’évaluation de l’apprenant dans le système éducatif

    kantara
    kantara


    Date d'inscription : 04/02/2010
    Localisation : Constantine

    De l’évaluation de l’apprenant dans le système éducatif Empty De l’évaluation de l’apprenant dans le système éducatif

    Message par kantara Mar 4 Mai - 19:28

    De l’évaluation de l’apprenant dans le système éducatif



    « En toute chose, l’on ne reçoit qu’en raison de ce que l’on donne. »

    Balzac

    Les
    procédures d’évaluation constituent l’une des lacunes dans le système
    éducatif algérien, alors que l’évaluation est un concept ne recouvrant
    pas la même réalité pour tous, y compris au sein d’éducateurs d’un même
    cycle. Selon une définition, évaluer un système c’est « recueillir sous
    des formes différentes et à des moments divers, des informations sur ce
    système, en vue de prendre une décision ». Evaluer, c’est aussi
    « mesurer l’écart entre un objectif et un résultat au cours d’une
    situation donnée ». Autrement dit, l’évaluation consiste à savoir quels
    sont les objectifs que l’on se donne, et déterminer ensuite si ces
    derniers ont été réalisés. Précisons également que pour évaluer un
    système quelconque, il est nécessaire d’évaluer tous les éléments qui
    le composent, sachant, d’après une définition sommaire, qu’un système
    est un ensemble d’éléments en interaction dynamique, organisés en
    fonction d’un but.
    Pour tout système de formation, il faudrait donc
    évaluer chacun des éléments, tels le contenu des programmes, les
    méthodes d’enseignement, les apprenants, les formateurs,
    l’infrastructure, le personnel administratif...

    Cette contribution va aborder uniquement l’évaluation de l’un des
    éléments du système éducatif, c’est-à-dire les apprenants (élèves ou
    étudiants) qui constituent la raison d’être de toute organisation
    éducative. Faisant partie intégrante du métier d’enseignant,
    l’évaluation constitue un acte pédagogique essentiel. Il est donc
    impossible de parler d’enseignement sans parler d’apprentissage, comme
    il est impossible de parler d’apprentissage sans cerner l’évaluation de
    cet apprentissage. A cet effet, mentionnons qu’une discipline
    scientifique et, à part entière, la docimologie, est consacrée à
    l’étude du déroulement des évaluations en pédagogie.
    Plus récemment,
    une autre discipline, l’édumétrie s’occupe des « questions théoriques,
    méthodologiques et techniques relatives aux pratiques d’évaluation et
    de mesure en éducation ». Mais il est vrai que face à une « gestion »
    d’une « urgence durable » et de flux ininterrompus, la didactique et la
    pédagogie font figure de parents pauvres dans notre système éducatif.


    D’autre part, l’évaluation est essentiellement confinée, dans la
    pratique, aux devoirs et aux examens, donc à des notes
    . En outre, il
    faudrait rappeler que dans certains pays plus avancés que le nôtre, les
    notes sont moins pointilleuses et sont exprimées parfois, sinon
    souvent, à l’aide de cinq à six lettres.
    Sachant maintenant que chez
    nous, et notamment dans les disciplines scientifiques, la correction
    des copies se fait jusqu’au quart de point près, il est aisé de
    remarquer que pour une copie notée sur vingt, nous n’avons pas moins de
    quatre-vingts notes possibles situées entre zéro et vingt. Quelle
    superbe précision dans les subdivisions pour une « procédure » appelée
    évaluation ! Quatre-vingts nombres dans nos écoles et universités,
    contre six lettres dans des systèmes éducatifs les plus performants du
    monde. « La précision numérique est souvent une émeute de chiffres »,
    dixit l’épistémologue Gaston Bachelard.


    Selon plusieurs auteurs, et au vu des pratiques largement adoptées,
    l’apprenant est soumis à quatre types d’évaluation : initiale,
    formative, formatrice et sommative. L’évaluation initiale est une
    procédure préliminaire qui conduit le formateur à dresser un bilan des
    connaissances et capacités nécessaires pour aborder de nouvelles
    notions. Il s’agit dans cette procédure de ne pas adopter une position
    inflexible, où l’on estime que sans tel ou tel prérequis, l’apprenant
    ne pourra pas progresser. Intervenant avant le début d’un enseignement
    donné, cette évaluation est un diagnostic qui n’est pas sanctionné par
    une note. Elle permet d’identifier les connaissances acquises ou
    requises, aussi bien pour l’enseignant que pour les apprenants
    .

    Ces derniers devraient être ainsi amenés à revoir des notions déjà
    vues ; le praticien réorganisera alors ses enseignements en fonction
    des observations tirées de cette évaluation diagnostique.
    L’évaluation
    formative est, selon la définition formulée par B. Bloom, « l’ensemble
    des procédures utilisées par le formateur afin de situer la progression
    des apprenants face aux objectifs assignés, en vue de diagnostiquer les
    difficultés éventuelles et d’y apporter les ‘‘remédiations’’
    pédagogiques adéquates ». C’est une démarche « intégrée à un
    apprentissage » où l’apprenant peut mesurer le chemin parcouru et celui
    restant à parcourir.

    L’erreur est positive, elle fait partie de l’acte d’apprendre ; elle
    n’est plus considérée comme objet de sanction ou source de
    « différenciation », mais élément de diagnostic et indicateur de
    réorganisation des tâches éducatives en vue de rectifier le processus
    d’apprentissage.

    L’évaluation formative, qui est orientée vers une aide
    pédagogique immédiate, est aussi un temps de réassurance et de mise en
    confiance de celui qui apprend. Cette forme d’évaluation, qui a pour
    but d’informer les apprenants et l’enseignant sur le degré d’atteinte
    des objectifs de l’apprentissage, s’effectue au début, durant ou à la
    fin d’une séquence d’apprentissage.


    Elle tend à réguler les activités d’apprentissage, soutenir les
    efforts des apprenants et vérifier leurs acquis à diverses étapes. Elle
    permet également d’assurer la progression continue des enseignements
    par le biais « d’activités correctives, d’activités de renforcement ou
    d’activités d’enrichissement des connaissances ». Une forme importante
    de ce type d’évaluation (Bloom parle de procédures dans sa définition
    citée plus haut) consiste à utiliser, autant que possible, ce qui est
    appelé le feed-back, c’est-à-dire l’interactivité. Il s’agit donc de
    faire participer activement les apprenants aux séances d’enseignement.


    Concernant l’évaluation formatrice dont le but est d’impliquer
    l’apprenant en dehors des séances d’enseignement, elle demeure
    toutefois le résultat d’un apprentissage sous l’impulsion du
    formateur-accompagnateur. L’évaluation formatrice permet à l’apprenant
    de gérer son travail personnel, de favoriser une autogestion des
    erreurs et de s’approprier les critères d’évaluation. Dès lors, nous
    pouvons éliminer certains conflits, sinon les atténuer, car il arrive
    souvent, par exemple, que des étudiants n’arrivent pas à comprendre la
    « réalité » des notes qui leur ont été attribuées.

    Après un ensemble de tâches d’apprentissage, après une formation
    constituant un tout, correspondant à un chapitre de cours ou à
    l’ensemble des cours d’une période donnée, il s’agit pour l’enseignant
    de sonder son auditoire au moyen d’interrogations orales et écrites, de
    tests ou d’examens. Cet inventaire des connaissances acquises est
    appelé évaluation sommative et met l’accent sur les performances (les
    productions réalisées) évaluées en fonction des critères de réussite,
    et relève ainsi du contrôle. C’est donc à ce niveau et à cette forme
    d’évaluation que nous pouvons enfin parler de notes. Nous devons
    signaler, pour cette dernière forme d’évaluation — celle qui détermine
    le sort de l’apprenant — que la validité du jugement chiffré de
    l’enseignant se heurte à l’arbitraire, qui caractérise inévitablement
    tout système de notation.


    En dépit des efforts entrepris pour limiter cet arbitraire, nombreux
    sont les facteurs qui continuent d’influencer, plus ou moins
    consciemment, le jugement du formateur-évaluateur. La note dépend, en
    outre, de la « disposition » de l’enseignant et des critères variables
    d’un enseignant à l’autre, sur lesquels il fonde son jugement.
    Pour
    illustrer ce qui vient d’être mentionné, des auteurs ont montré, lors
    de l’évaluation sommative d’une classe de terminale, qu’une copie de
    philosophie nécessite 127 évaluations, c’est-à-dire 127 correcteurs
    différents pour que nous soyions en mesure d’avoir la note la plus
    objective. Et même pour une copie de mathématiques, une discipline
    censée être rigoureuse, ces mêmes auteurs estiment qu’il faudrait 13
    évaluateurs pour pouvoir obtenir une note objective de la copie
    corrigée. Ainsi, parmi les quatre formes d’évaluation mentionnées,
    seule la dernière appelée sommative consiste à « jauger » l’apprenant
    par une ou plusieurs notes.

    Si le contrôle, en tant que processus extérieur à l’apprenant, qui
    est régi par des critères de conformité et de logique, vérifie pour
    valider ou rejeter, donc sanctionner, l’évaluation, quant à elle, qui
    englobe et dépasse le contrôle, privilégie le qualitatif sur le
    quantitatif. L’apprenant participe, alors, à l’élaboration des
    procédures d’évaluation. Au vu des considérations exprimées ci-dessus,
    la communauté éducative ne peut que se poser un certain nombre de
    questions. Appliquons-nous toutes les formes d’évaluation requises ?
    Les enseignants ont-ils une idée précise du contenu, des méthodologies
    et des programmes actuels des cycles antérieurs, pour pouvoir porter un
    jugement impartial sur leurs étudiants ou leurs élèves ?


    Les notes sont-elles des preuves irréfutables des acquis de
    l’apprenant ? Les effectifs dans les salles d’enseignement, le temps
    imparti lorsqu’il ne subit pas un rétrécissement significatif dû à de
    multiples facteurs et les divers moyens, tels qu’ils sont gérés, nous
    permettent-ils d’appliquer les différentes formes d’évaluation ?
    Et
    puis, avant tout autre chose, les enseignants, tous cycles confondus,
    eux qui ont généralement bon dos, sont-ils pourvus de connaissances et
    d’outils se rapportant à l’évaluation, celle-ci nécessitant une
    formation initiale, suivie d’une autre qui est continue et qui consiste
    en une réactualisation de diverses connaissances ? Les réponses à cette
    batterie de questions ont de quoi engendrer les appréhensions les plus
    franches.

    En guise de conclusion, comme tout système, le système éducatif
    algérien ne peut prétendre à sa « santé », et encore moins à sa
    performance, qu’à la condition sine qua non de mieux asseoir, dans la
    transparence, l’équité et la constance des procédures d’évaluation
    concernant tous ses éléments.


    R. B. : Université d’OranPar Rachid Brahmi
    http://www.elwatan.com/De-l-evaluation-de-l-apprenant
    kantara
    kantara


    Date d'inscription : 04/02/2010
    Localisation : Constantine

    De l’évaluation de l’apprenant dans le système éducatif Empty Re: De l’évaluation de l’apprenant dans le système éducatif

    Message par kantara Mar 4 Mai - 19:45

    les commentaires des lecteurs de cet article sont ....."intéressants " à lire jusqu'à la dernière ligne ...enfin si vous avez le courage pour ....
    je cite :
    Avis des lecteurs...





    Le 4.05.2010 à 10h53



    De l’évaluation de l’apprenant dans le système éducatif


    Merci
    Mr rachid pour cet précieux article , vous m’avez
    rappelé une journée d"etude consacree à l"evaluation il
    y’a quelque années , en vue de sensibiliser sur la question. après les
    exposés ,le petit test ,la correction ,
    les calculs et les comparaisons avec excel ....
    conclusion -non déclarée bien sur - : ce n"est pas pour nous tout ça ,
    ce n"est pas pour notre école à l"etat ou elle est .nous n’avons pas
    les moyens de votre théorie.
    1 - classes bandées ,ce qui fausse meme une évaluation sommative à
    cause du copiage qui reste le dilème de l"ecole Algerienne
    2 - aucune formation a part une ou deux journées avec l’inspecteur
    ,c"est de l’auto formation bien sur ,l’inspecteur est notre égal quand
    meme , il ne reçoit pas des révélations divines ,il reste loin d"egaler
    les spécialistes... 3- aspect quantitative de nos programmes avec la
    pression que nous connaissons tous ( c"est avec un logiciel qu’on
    controle maintenant l’avancement dans l’execution des différents
    programmes comme vous le savez surement)et gare au retardataires . Je
    me demande souvent ce que je suis venu foutre dans ce corps gangreneux
    que quelqu’un prétend qu’il va bientot le faire décoler


    ex... institut lettres arabes .oran





    Le 4.05.2010 à 08h37



    De l’évaluation de l’apprenant dans le système éducatif


    l’évaluation
    du système éducatif devrait etre loin des transactions politiques et du
    prix à payer pour réussir . vous avez parlé de formation,d’enseignant
    et d’enseigné puis de l’évaluation.si Rachid,c’est comme un problème en
    arithmétique :vous avez les données,l’hypothèse qu’on doit prendre en
    considération ,classer les opérations à faire suivant une logique
    progressive et arriver au résultat final.
    ce n’est qu’après qu’on corrige ou plutot :on évalue ce problème. donc
    ,avant de parler de cela il faut parler des des moyens humains qui est
    l’enseignant.pour ne pas tarder à vous dire que l’enseignant des années
    60-70-80-90 était formé dans les institutions spécialisées (les
    I.T.E)mais de nos jours,il sont recrutés dans le tas et ne savent pas
    ce qu’ils font en face l’élève. pour terminer,pour évaluer il faut
    s’évaluer d’abords et apprendre ce qu’est la pédagogie de l’enfant et
    surtout la pédagogie spéciale (la technique d’enseigner) j’espère que
    je n’ai dérangé personne mais il y a beaucoup de choses à corriger
    avant de juger.




    Le 4.05.2010 à 08h02



    Savoir, temps et moyens gaspillés


    Le
    résultat se constate durant les vacances d’été. On retrouve
    pratiquement tous les cahiers déchirés et jetés aux ordures. C’est une
    façon de se révolter contre l’école qui représente pour l’élève un lieu
    de "prison" dépourvu de tout épanouissement pédagogique. On leur offre
    des contenus pas pour comprendre mais pour permettre leur admission aux
    classes supérieures. La réussite quelque soit la démarche à suivre
    prime sur la compréhension et l’application. Même l’université est
    contaminée. On retrouve aussi des plycopiés de médecine de différentes
    spécialités jetés à la poubelle après des examens. Les parents aussi à
    leur tour font tout pour que leurs enfants réussissent au lieu de
    chercher s’ils vont rééllement bénificier de ce qu’il ont noté,
    "appris" ou "acquis" suivant leurs résultats. Faut-il réformer l’école
    ou bien les mentalités et les esprits ? Compétence n’est pas synonyme
    de competition.

    /
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