L’étude des textes argumentatifs en 3ème année
secondaire portera sur la mise en évidence des stratégies d’appel
visant à faire agir ou réagir (l’exhortation), ainsi que celle des
textes polémiques (le débat d’idées). On y approfondira l’étude de
l’organisation du type exhortatif. On y verra les éléments inhérents à
la rhétorique de l’appel ainsi que les figures de styles de la
réfutation dans le cadre de l’étude du type polémique.
Structure et rhétorique de l’appel
Dans un texte exhortatif l’émetteur lance un appel à des destinataires pour les pousser à agir.
C’est un type de texte qui contient, en général :
· une partie expositive contenant un constat négatif ou insatisfaisant ;
· une partie argumentative contenant l’idée de la nécessité d’un changement avec des indications sur l’action à entreprendre ;
· l’appel proprement dit qui sera la partie exhortative.
Ce type d’argumentation privilégie, en général, une
énonciation qui évite la neutralité de l’expression. On y pratique
l’injonction qui interpelle le lecteur et sollicite de sa part action
et réaction et on y utilise un style oratoire, destiné à mieux
convaincre.
Ce style s’appuie sur :
l’ anaphore,
répétition à intervalles réguliers d’un terme ou d’une expression qui
provoque un leitmotiv sémantique ou sonore pour attirer l’attention sur
une idée essentielle ;
la période, phrase très longue qui vise à montrer et démontrer la force de conviction de l’auteur/locuteur ;
l’antithèse,
rapprochement de termes de sens opposés indiquant une tonalité
polémique à travers, souvent, deux champs lexicaux opposés pour
valoriser une thèse et discréditer l’autre pour renforçant
l’argumentation grâce à l’effet de contraste.
Les figures de style :
la métaphore,
véritable outil de persuasion qui transfère l’énoncé abstrait dans un
registre imagé et accepté du lecteur, en rapprochant des faits qui ne
résistent pas forcément à l’analyse ;
l’exemple,
fragment de récit dans un discours abstrait qui aide à la compréhension
en fournissant une mise en scène de l’idée pouvant avoir valeur de
preuve et servant à illustrer l’idée ;
le récit, séquence narrative au service de l’argumentation qui prête à l’argument une crédibilité supplémentaire.
S’adapter à l’autre :
Le souci d’agir sur le destinataire est encore plus évident
dans le discours argumentatif à visée exhortative. On doit déterminer
sa « cible » et adapter son langage en fonction de celle-ci. Lorsque
l’on n’adapte son propos au destinateur et à ses attentes que pour
mieux le manipuler, ceci relève de la tromperie
Dans certains discours argumentatifs, l’auteur commence par
une entrée en matière brève et percutante (l’exorde) qui sert à capter
l’attention du destinataire et à lui inspirer de la sympathie. Souvent
ce type de texte se conclut par un résumé des principaux arguments et
un appel aux sentiments (péroraison).
La fonction polémique du texte argumentatif
Tout texte argumentatif défend une prise de position en
s’opposant implicitement ou explicitement à ceux qui pensent le
contraire.
Si le texte ne s’adresse pas directement à l’adversaire lui-même, il vise à discréditer cet adversaire.
Si le texte est directement adressé à l’adversaire, il vise à
réduire l’autre au silence, sans chercher à le convaincre. On peut donc
dire qu’il y a là deux fonctions dominantes :
La fonction persuasive (l’appel)
où l’émetteur cherche à convaincre le lecteur, à lui faire partager ses
vues en faisant appel à ses sentiments (persuader) ou à sa raison
(convaincre).
La fonction polémique (le débat d’idées) où l’objectif est de ridiculiser les parties avec lesquelles on est en désaccord.
Structure et système d’énonciation
- Prendre position ou s’impliquer dans son discours
L’une des constantes de l’argumentation est la conviction de
l’auteur qui revendique la paternité de ses idées notamment à travers :
· Le système d’énonciation
On recourt fréquemment à la première personne, indice de la
présence du locuteur dans les propos tenus. Du fait de cette présence
marquée on peut dire que le texte argumentatif relève du discours qui
est à l’initiative du locuteur par opposition au texte narratif qui est
à l’initiative du narrateur.
Ainsi le locuteur peut se manifester (1ère personne
et présence des marques de jugement, verbes d’opinion) ou ne pas se
manifester (objectivité apparente du texte informatif/explicatif,
utilisation de la 3ème personne et des phrases déclaratives)
pour masquer l’intention de convaincre. Le présent atemporel est le
temps habituel du texte argumentatif, puisque l’argument est valable de
façon générale.
· Le choix du lexique
La modalisation est un des moyens qui permet à l’auteur de prendre position et de s’affirmer.
En argumentant l’auteur use de termes et expressions qui
affirment sa certitude d’être dans le vrai et qui traduisent son
assurance et sa confiance dans ses idées comme « évidemment », « il
est certain que », « assurément », « sans aucun doute », «
indubitablement », « toujours » et « jamais » etc. Cette conviction se
lit aussi à travers l’emploi de verbes d’obligation.
Les stratégies argumentatives
Le texte argumentatif s’élabore en un aller- retour entre idées abstraites et exemples concrets.
La clarté de l’exposition, la progression logique des énoncés
de l’ouverture à la conclusion, sont des éléments participant d’une
bonne stratégie argumentative.
La construction de l’argumentation obéit à des règles, les
unes relevant de la rhétorique ou de « l’art de persuader » les autres
de la logique.
a- Les formes relevant de la rhétorique
- Le dilemme : on enferme la thèse dans un choix impossible.
- L’ironie : on feint d’adopter l’opinion de l’autre pour
mieux la détruire en la ridiculisant. C’est l’un des moyens de la
polémique et il vise à déprécier l’adversaire, sous couvert de son
éloge. On y sollicite la connivence du lecteur/auditeur par le biais de
la raillerie.
-L’ argument de mauvaise foi : il se sert de la propre personnalité de l’adversaire pour réfuter ses idées.
-L’argument d’autorité qui est une affirmation présentée comme
incontestable non pas nécessairement parce qu’elle est vraie, mais
parce quelle émane d’une personnalité qui fait autorité dans le domaine
en question. C’est également un moyen de faire pression sur le
contradicteur.
- La concession : on commence par accorder du crédit au
raisonnement avancé par la partie adverse, pour mieux défendre ensuite
ses propres arguments comme « il est possible que …mais» ;
b- Les formes relevant de la logique
-Le raisonnement inductif permet d’énoncer une vérité
générale induite à partir de l’observation d’un fait particulier, dans
ce sens il est abusif.
Le raisonnement inductif est cependant très utilisé pour sa
force de persuasion car il présente ce fait particulier comme une
preuve.
Exemple : Arsène Lupin est un cambrioleur
Mais c’est aussi un gentlem
Donc, les cambrioleurs sont des gentlemen.
-Le raisonnement par analogie où l’on met les faits dont on
parle en parallèle avec d’autres faits connus. on peut considérer ce
type de raisonnement comme voisin de l’induction car il repose sur
l’assertion selon laquelle telle ou telle chose doit être vraie parce
quelle est semblable à telle autre chose reconnue comme vraie. Ce qui
dans les faits ne fournit jamais de preuve au sens strict, seulement
une probabilité (comparaison n’est pas raison)
-Le raisonnement déductif où l’on part d’une idée générale
pour justifier une conclusion particulière. Cette démarche s’appuie sur
des postulats qui ne sont pas à démontrer pour déduire des
conséquences. Dans ce type de construction chaque affirmation doit
amener nécessairement à la suivante. On l’appelle aussi « syllogisme
nécessaire », qui part d’une vérité générale appelée majeure pour en
déduire une vérité particulière : la conclusion, grâce à une vérité
intermédiaire appelée mineure. Ce type de raisonnement se rencontre
essentiellement dans les textes scientifiques ou philosophiques.
« Le syllogisme probable » ou enthymème est le mode de déduction que l’on retrouve dans les textes argumentatifs littéraires ;
il part non pas de vérités prouvées mais d’affirmations probables pour
obtenir l’adhésion, ce qui donne à la thèse défendue une aura
d’objectivité.
- Le sophisme est une forme de syllogisme qui semble logique
en apparence, mais qui est en fait trompeur car il repose sur une
affirmation erronée, par exemple : -Les animaux sont carnivores,
- la vache est un animal, - donc la vache est carnivore.
Il peut reposer sur les différents sens d’un mot. On arrive ainsi à démontrer une chose et son contraire, par exemple :
-Tous les hommes sont mes frères,
-on ne trahit jamais un frère,
-donc je ne peux trahir personne.
Le sophisme est utilisé quand on veut manipuler l’autre en l’induisant en erreur.
Pour aller plus loin : analyser un texte argumentatif voir le lien du site suivant:
http://www.espacefrancais.com/argumentatif.html
secondaire portera sur la mise en évidence des stratégies d’appel
visant à faire agir ou réagir (l’exhortation), ainsi que celle des
textes polémiques (le débat d’idées). On y approfondira l’étude de
l’organisation du type exhortatif. On y verra les éléments inhérents à
la rhétorique de l’appel ainsi que les figures de styles de la
réfutation dans le cadre de l’étude du type polémique.
Structure et rhétorique de l’appel
Dans un texte exhortatif l’émetteur lance un appel à des destinataires pour les pousser à agir.
C’est un type de texte qui contient, en général :
· une partie expositive contenant un constat négatif ou insatisfaisant ;
· une partie argumentative contenant l’idée de la nécessité d’un changement avec des indications sur l’action à entreprendre ;
· l’appel proprement dit qui sera la partie exhortative.
Ce type d’argumentation privilégie, en général, une
énonciation qui évite la neutralité de l’expression. On y pratique
l’injonction qui interpelle le lecteur et sollicite de sa part action
et réaction et on y utilise un style oratoire, destiné à mieux
convaincre.
Ce style s’appuie sur :
l’ anaphore,
répétition à intervalles réguliers d’un terme ou d’une expression qui
provoque un leitmotiv sémantique ou sonore pour attirer l’attention sur
une idée essentielle ;
la période, phrase très longue qui vise à montrer et démontrer la force de conviction de l’auteur/locuteur ;
l’antithèse,
rapprochement de termes de sens opposés indiquant une tonalité
polémique à travers, souvent, deux champs lexicaux opposés pour
valoriser une thèse et discréditer l’autre pour renforçant
l’argumentation grâce à l’effet de contraste.
Les figures de style :
la métaphore,
véritable outil de persuasion qui transfère l’énoncé abstrait dans un
registre imagé et accepté du lecteur, en rapprochant des faits qui ne
résistent pas forcément à l’analyse ;
l’exemple,
fragment de récit dans un discours abstrait qui aide à la compréhension
en fournissant une mise en scène de l’idée pouvant avoir valeur de
preuve et servant à illustrer l’idée ;
le récit, séquence narrative au service de l’argumentation qui prête à l’argument une crédibilité supplémentaire.
S’adapter à l’autre :
Le souci d’agir sur le destinataire est encore plus évident
dans le discours argumentatif à visée exhortative. On doit déterminer
sa « cible » et adapter son langage en fonction de celle-ci. Lorsque
l’on n’adapte son propos au destinateur et à ses attentes que pour
mieux le manipuler, ceci relève de la tromperie
Dans certains discours argumentatifs, l’auteur commence par
une entrée en matière brève et percutante (l’exorde) qui sert à capter
l’attention du destinataire et à lui inspirer de la sympathie. Souvent
ce type de texte se conclut par un résumé des principaux arguments et
un appel aux sentiments (péroraison).
La fonction polémique du texte argumentatif
Tout texte argumentatif défend une prise de position en
s’opposant implicitement ou explicitement à ceux qui pensent le
contraire.
Si le texte ne s’adresse pas directement à l’adversaire lui-même, il vise à discréditer cet adversaire.
Si le texte est directement adressé à l’adversaire, il vise à
réduire l’autre au silence, sans chercher à le convaincre. On peut donc
dire qu’il y a là deux fonctions dominantes :
La fonction persuasive (l’appel)
où l’émetteur cherche à convaincre le lecteur, à lui faire partager ses
vues en faisant appel à ses sentiments (persuader) ou à sa raison
(convaincre).
La fonction polémique (le débat d’idées) où l’objectif est de ridiculiser les parties avec lesquelles on est en désaccord.
Structure et système d’énonciation
- Prendre position ou s’impliquer dans son discours
L’une des constantes de l’argumentation est la conviction de
l’auteur qui revendique la paternité de ses idées notamment à travers :
· Le système d’énonciation
On recourt fréquemment à la première personne, indice de la
présence du locuteur dans les propos tenus. Du fait de cette présence
marquée on peut dire que le texte argumentatif relève du discours qui
est à l’initiative du locuteur par opposition au texte narratif qui est
à l’initiative du narrateur.
Ainsi le locuteur peut se manifester (1ère personne
et présence des marques de jugement, verbes d’opinion) ou ne pas se
manifester (objectivité apparente du texte informatif/explicatif,
utilisation de la 3ème personne et des phrases déclaratives)
pour masquer l’intention de convaincre. Le présent atemporel est le
temps habituel du texte argumentatif, puisque l’argument est valable de
façon générale.
· Le choix du lexique
La modalisation est un des moyens qui permet à l’auteur de prendre position et de s’affirmer.
En argumentant l’auteur use de termes et expressions qui
affirment sa certitude d’être dans le vrai et qui traduisent son
assurance et sa confiance dans ses idées comme « évidemment », « il
est certain que », « assurément », « sans aucun doute », «
indubitablement », « toujours » et « jamais » etc. Cette conviction se
lit aussi à travers l’emploi de verbes d’obligation.
Les stratégies argumentatives
Le texte argumentatif s’élabore en un aller- retour entre idées abstraites et exemples concrets.
La clarté de l’exposition, la progression logique des énoncés
de l’ouverture à la conclusion, sont des éléments participant d’une
bonne stratégie argumentative.
La construction de l’argumentation obéit à des règles, les
unes relevant de la rhétorique ou de « l’art de persuader » les autres
de la logique.
a- Les formes relevant de la rhétorique
- Le dilemme : on enferme la thèse dans un choix impossible.
- L’ironie : on feint d’adopter l’opinion de l’autre pour
mieux la détruire en la ridiculisant. C’est l’un des moyens de la
polémique et il vise à déprécier l’adversaire, sous couvert de son
éloge. On y sollicite la connivence du lecteur/auditeur par le biais de
la raillerie.
-L’ argument de mauvaise foi : il se sert de la propre personnalité de l’adversaire pour réfuter ses idées.
-L’argument d’autorité qui est une affirmation présentée comme
incontestable non pas nécessairement parce qu’elle est vraie, mais
parce quelle émane d’une personnalité qui fait autorité dans le domaine
en question. C’est également un moyen de faire pression sur le
contradicteur.
- La concession : on commence par accorder du crédit au
raisonnement avancé par la partie adverse, pour mieux défendre ensuite
ses propres arguments comme « il est possible que …mais» ;
b- Les formes relevant de la logique
-Le raisonnement inductif permet d’énoncer une vérité
générale induite à partir de l’observation d’un fait particulier, dans
ce sens il est abusif.
Le raisonnement inductif est cependant très utilisé pour sa
force de persuasion car il présente ce fait particulier comme une
preuve.
Exemple : Arsène Lupin est un cambrioleur
Mais c’est aussi un gentlem
Donc, les cambrioleurs sont des gentlemen.
-Le raisonnement par analogie où l’on met les faits dont on
parle en parallèle avec d’autres faits connus. on peut considérer ce
type de raisonnement comme voisin de l’induction car il repose sur
l’assertion selon laquelle telle ou telle chose doit être vraie parce
quelle est semblable à telle autre chose reconnue comme vraie. Ce qui
dans les faits ne fournit jamais de preuve au sens strict, seulement
une probabilité (comparaison n’est pas raison)
-Le raisonnement déductif où l’on part d’une idée générale
pour justifier une conclusion particulière. Cette démarche s’appuie sur
des postulats qui ne sont pas à démontrer pour déduire des
conséquences. Dans ce type de construction chaque affirmation doit
amener nécessairement à la suivante. On l’appelle aussi « syllogisme
nécessaire », qui part d’une vérité générale appelée majeure pour en
déduire une vérité particulière : la conclusion, grâce à une vérité
intermédiaire appelée mineure. Ce type de raisonnement se rencontre
essentiellement dans les textes scientifiques ou philosophiques.
« Le syllogisme probable » ou enthymème est le mode de déduction que l’on retrouve dans les textes argumentatifs littéraires ;
il part non pas de vérités prouvées mais d’affirmations probables pour
obtenir l’adhésion, ce qui donne à la thèse défendue une aura
d’objectivité.
- Le sophisme est une forme de syllogisme qui semble logique
en apparence, mais qui est en fait trompeur car il repose sur une
affirmation erronée, par exemple : -Les animaux sont carnivores,
- la vache est un animal, - donc la vache est carnivore.
Il peut reposer sur les différents sens d’un mot. On arrive ainsi à démontrer une chose et son contraire, par exemple :
-Tous les hommes sont mes frères,
-on ne trahit jamais un frère,
-donc je ne peux trahir personne.
Le sophisme est utilisé quand on veut manipuler l’autre en l’induisant en erreur.
Pour aller plus loin : analyser un texte argumentatif voir le lien du site suivant:
http://www.espacefrancais.com/argumentatif.html