« Je suis né d'une mère folle très géniale. Elle était généreuse,
simple, et des perles coulaient de ses lèvres. Je les ai recueillies
sans savoir leur valeur. Après le massacre (8 mai 1945), je l'ai vue
devenir folle. Elle, la source de tout. Elle se jetait dans le feu,
partout où il y avait du feu. Ses jambes, ses bras, sa tête, n'étaient
que brûlures. J'ai vécu ça, et je me suis lancé tout droit dans la
folie d'un amour, impossible pour une cousine déjà mariée.»
Kateb Yacine
« Mais quand on parle au peuple dans sa langue, il ouvre grand les
oreilles. On parle de l'arabe, on parle du français, mais on oublie
l'essentiel, ce qu'on appelle le berbère. Terme faux, venimeux même qui
vient du mot 'barbare'. Pourquoi ne pas appeler les choses par leur
nom? ne pas parler du 'Tamazirt', la langue, et d''Amazir', ce mot qui
représente à la fois le lopin de terre, le pays et l'homme libre ? »
Kateb Yacine
il a fallu attendre 1956 pour que Nedjma vienne, par la complexité de sa quête et la superbe échevelée de son
écriture, fonder une vraie maturité littéraire. Pour la première fois
dans la littérature maghrébine, l'expression de l'intérieur fracture la
syntaxe qui la porte et fait éclater du même coup cet 'indigénisme' qui
soustend jusqu'aux meilleures œuvres des années 1950. (…) Depuis, Nedjma
demeure un texte sans doute inégalé dans la littérature maghrébine - il
demeure, en tout cas, le texte le plus inépuisable. (…) Jusqu'au jour
où l'auteur décide de changer de cap littéraire et de langue
d'expression, s'attelant en Algérie à un immense travail théâtral en
langue populaire dont Mohammed, prends ta valise et La Guerre de deux mille ans constituent les jalons les plus appréciables."
Tahar Djaout,
simple, et des perles coulaient de ses lèvres. Je les ai recueillies
sans savoir leur valeur. Après le massacre (8 mai 1945), je l'ai vue
devenir folle. Elle, la source de tout. Elle se jetait dans le feu,
partout où il y avait du feu. Ses jambes, ses bras, sa tête, n'étaient
que brûlures. J'ai vécu ça, et je me suis lancé tout droit dans la
folie d'un amour, impossible pour une cousine déjà mariée.»
Kateb Yacine
« Mais quand on parle au peuple dans sa langue, il ouvre grand les
oreilles. On parle de l'arabe, on parle du français, mais on oublie
l'essentiel, ce qu'on appelle le berbère. Terme faux, venimeux même qui
vient du mot 'barbare'. Pourquoi ne pas appeler les choses par leur
nom? ne pas parler du 'Tamazirt', la langue, et d''Amazir', ce mot qui
représente à la fois le lopin de terre, le pays et l'homme libre ? »
Kateb Yacine
il a fallu attendre 1956 pour que Nedjma vienne, par la complexité de sa quête et la superbe échevelée de son
écriture, fonder une vraie maturité littéraire. Pour la première fois
dans la littérature maghrébine, l'expression de l'intérieur fracture la
syntaxe qui la porte et fait éclater du même coup cet 'indigénisme' qui
soustend jusqu'aux meilleures œuvres des années 1950. (…) Depuis, Nedjma
demeure un texte sans doute inégalé dans la littérature maghrébine - il
demeure, en tout cas, le texte le plus inépuisable. (…) Jusqu'au jour
où l'auteur décide de changer de cap littéraire et de langue
d'expression, s'attelant en Algérie à un immense travail théâtral en
langue populaire dont Mohammed, prends ta valise et La Guerre de deux mille ans constituent les jalons les plus appréciables."
Tahar Djaout,