la prise de notes
Extrait de l'ouvrage Techniques de l’Expression, Kais (A), éd. EL-Amel,T.O (autorisation de l'auteur)
La
prise de notes est une technique qui permet à l’utilisateur de la
langue (élève, étudiant ou journaliste ) de saisir l’information
contenue dans un discours oral, de façon instantanée, condensée et
simple. L’objectif principal de cette technique est de capter, puis de
fixer noir sur blanc, sans tarder, les propos d’un locuteur. Il s’agit
de noter le maximum d’informations, dans un minimum de temps et
d’espace, sur un calepin ou un bloc-notes, par exemple.
On peut
utiliser des signes et des abréviations qui doivent être complétés en
mots et en énoncés, dans un premier temps, puis une synthèse de
l’essentiel de l’information doit être rédigée, le plutôt possible,
sous forme de texte ou d’article cohérent, en faisant appel, bien
entendu, à la mémoire pour inclure ce qui a échappé lors de
l’inscription des notes.
Cette technique se fait essentiellement à
base d’oral : un cours, une conférence, un débat, une réunion, un
stage, un colloque, une émission, etc.
Pour pouvoir prendre des notes convenablement, on doit respecter un certain nombre de conditions pratiques :
Une bonne audition :
lorsqu’on
prend des notes, on doit s’installer là où on peut voir surtout
entendre suffisamment le locuteur qui, de son côté, doit prononcer et
articuler convenablement ses paroles et structurer clairement ses idées
afin de ne pas dérouter l’assistance dans son analyse. Il doit
progresser de façon cohérente, répéter certains passages déterminants
et dicter parfois certaines phrases essentielles ou certaines citations
ou chiffres importants. La parole de l’intervenant doit être audible et
si la situation nécessite l’utilisation de matériel sonorisant,
celui-ci doit être réglé de manière optimale afin de permettre à
l’assistance de bénéficier d’un confort sonore et de la totalité des
informations que comprend l’intervention du locuteur.
Le calme :
l’atmosphère qui doit régner dans la salle ou l’amphithéâtre où se
déroule le cours ou la réunion doit bénéficier d’un calme suffisant
pour permettre à l’assistance d’entendre pour pouvoir prendre des
notes. L’assistance ne doit pas interrompre le locuteur, en lui posant
des questions par exemple, avant la fin de son intervention. Les
sonneries de téléphone ainsi que les mouvements de personnes à
l’intérieur de la salle (photographes, caméramans, etc.) doivent être
limités durant l’intervention afin de ne pas ralentir, perturber, voire
empêcher la progression de la prise de notes.
La langue employée :
l’intervenant
doit utiliser un code accessible à son auditoire tant sur le plan
linguistique (structures grammaticales, lexicales, les
niveaux de langue) que culturel (inférences socioculturelles) car on ne
peut noter que de ce que l’on comprend. Donc, le code doit être partagé
entre celui qui prend des notes et le locuteur.
La continuité :
Si
une information a échappé au preneur de notes, il ne doit pas s’en
préoccuper outre mesure car il doit suivre de façon continue, dans une
sorte de course parallèle, le locuteur qui, du reste, n’est pas tenu de
temporiser ou d’attendre son assistance. Il doit garder un rythme de
parole facile à suivre par l’assistance. Lorsqu’on prend des notes, on
doit rester continuellement concentré sur le propos du locuteur, de
telle sorte que la progression des notes peut déboucher instantanément
sur une synthèse des idées générales. Il faut veiller à laisser un
petit espace à droite de la page afin de porter d’éventuels
commentaires ou impressions personnels, une fois l’intervention achevée.
Quand
on est appelé à prendre des notes, on ne peut pas transcrire
l’intégralité du discours ni les mots en entier. Aussi, doit-on se
contenter de l’essentiel de l’information et du minimum de lettres d’un
mot. Pour ce faire, on doit recourir à un certain nombre d’astuces
pratiques qui peuvent nous permettre de retenir, sans perdre de temps,
les grandes lignes de ce discours :
1. Les mots génériques :
On
peut employer le mot générique à la place d’une énumération de mots
spécifiques ou d’une succession de notions ou de concepts. Le terme
générique « nature » peut se substituer à une énumération telle que
(rivière, forêt, faune, flore, etc.) et le mot « faune » peut très bien
représenter la succession de mots spécifiques (animaux, oiseaux,
insectes, reptiles, etc.). Le mot générique peut donc prendre en charge
le sens des mots qui s’inscrivent dans son champ lexical (ou lexique
thématique) et permet de comprendre par sous-entendu interposé le sens
de tous ces mots.
2. Les Anaphores :
Le
pronom personnel, le pronom relatif, l’adjectif possessif (il, elle,
en, y, qui, que, son, leur, etc.) sont des mots grammaticaux courts
qui permettent de reprendre un mot ou un ensemble de mots lexicaux sans
risquer de déformer le sens du discours. Ils peuvent aussi éviter la
répétition ou la réécriture du même thème un grand nombre de fois.
3. La Nominalisation :
Ce procédé permet de nominaliser la structure verbale et permet
d’éviter ainsi d’écrire des énoncés longs et compliqués. Ce qui
facilite aussi de fixer toute une idée sous forme de sous-titre qui
tient dans une seule ligne.
4. Les sigles et les symboles :
Il s’agit de noter les initiales d’un organisme ou le logo qui
représente un concept afin d’éviter de recopier toute l’enseigne ou
toute l’idée qui les désignent. Exemples de sigles : O.N.U.,
U.N.I.C.E.F., O.N.G., O.G.M., S.I.D.A., O.V.N.I., etc.
5. Les signes mathématiques :
Il
existe une panoplie de signes et de symboles mathématiques qui peuvent
permettre de prendre des notes de façon brève et précise. Il y a par
exemple : =, +, -, % , : , x, , =>, etc. De même que les signes
typographiques de la ponctuation : ( ), ?, « », /, etc.
6. Les Abréviations :
Généralement,
Il s’agit d’inscrire la première syllabe du mot ou alors quelques
consonnes qui composent celui-ci, de telle sorte que l’aspect de ce qui
est écrit soit compréhensible. En revanche, il faut veillez à signaler,
à l’aide d’un point, l’endroit de rupture de la syllabe avec ce qui a
disparu du mot source, afin d’indiquer qu’il s’agit bien là d’une
abréviation et non d’autre chose.
Voici un inventaire non exhaustif des signes et des abréviations qui peuvent être utilisés lors de la prise de notes :
: quelque. qun quelqu’un. qch : quelque chose. qfs : quelques
fois. pt : point. tps : temps. qd : quand. pdt: pendant. Cpdt
: cependant. ms : mais. h : homme. f : femme. tjs :
toujours. txt : texte. tt : tout. ts : tous. ns : nous.
vs : vous. ds : dans. fréq. : fréquent. svt : souvent. ^c :
comme. ê : être. ^m : même. + : plus. - : moins. càd :
c’est-à-dire. Mvmt : mouvement. évnmt : événement. ph. :
phrase. lgtps : longtemps.
Tous ces signes et ces
abréviations doivent être lisibles et conventionnels, c’est-à-dire
communs à tous, de sorte que, tout lecteur peut les exploiter
facilement. Mais l’utilisation de ces signes doit être personnelle et
en aucun cas, ils ne doivent être utilisés dans un texte à publier
ou à afficher ou lors d’un examen ou d’une correspondance
officielle.