COMPOSITION n°1 de français / 1er trimestre/3as Année scolaire : 2016/2017
Texte :
J'étais arrivé en 1954 en Alsace à l'âge de 25 ans. J'avais travaillé dans les chemins de fer. En 1960, j'habitais à la place de l'Église de Pantin. J'avais accumulé plusieurs petits emplois. Je cotisais pour le FLN comme tout Algérien. J'assistais aux réunions une fois par mois. On ne se réunissait jamais au même endroit. J'avais entendu parler des manifestations du 17 octobre, une semaine avant l'événement, la première fois à la radio française, et ensuite à la réunion. Il était évident pour moi que cela allait se dérouler dans le calme. Il était impensable de s'armer ni même de riposter. Le 17 octobre 1961, je pris le métro à l'Eglise de Pantin seul vers 17h00 pour me rendre à Opéra. A la Gare de l'Est, je devais prendre la correspondance en direction d'Ivry.
Arrivé à Opéra vers 18h30, des policiers armés nous attendaient matraque à la main pour nous forcer à longer un long tunnel qui reliait le métro au commissariat. Nous n'avions même pas eu le temps de manifester. Nous pénétrions dans le commissariat les mains sur la tête doucement en silence sous une pluie de coups, on nous avait parqués dans le couloir où des fourches avaient été installées au sol et où l'eau ruisselait pour nous éviter de nous asseoir. La police n'avait pas été prise de court par les événements, au contraire elle paraissait s'être bien organisée. Nous avions peur et d'autant plus peur qu'au loin nous entendions des hurlements de souffrance. Personne n'osait parler. Personne ne savait ce qu'il allait nous arriver. Quand soudain vers 24h00, les policiers sont venus nous chercher. Nous embarquions toujours en silence les mains sur la tête baissée dans les camions. Certains avaient été sauvagement amochés par la police, d'autres courbaient le dos ou traînaient la jambe. Je ne savais pas où on nous emmenait. Nous étions terrifiés, mais nous ne l'extériorisions pas.
Nous étions arrivés enfin au centre de tri de Vincennes. L'endroit était aussi immense qu'un stade. Le spectacle qui s'offrait à nous était impressionnant ; il y avait des centaines et des centaines d'hommes, certains plus " démolis " que d'autres, qui étaient serrés comme des sardines. J'étais resté trois jours au centre de tri sans manger et sans dormir. J'appréhendais l'intoxication alimentaire. Aux rares distributions de sandwichs au chocolat, certains réussissaient à se procurer des bouts de carton sur lesquels on s'asseyait à tour de rôle.
Vendredi, 17h00, on m'appela. On me fit rentrer dans un bureau. Les policiers procédaient à une vérification d’identité : prise d'empreinte de tous les doigts de chaque main et photographie des quatre faces du visage. Seuls ceux, qui étaient supposés appartenir au FLN, devaient subir un "interrogatoire torture". Ceux qui, étaient tout juste majeurs, (21 ans à l’époque) étaient envoyés au bled pour se battre contre leurs propres frères. On me relâcha. Je rentrai en métro presque sans marque à la maison. J'avais eu de la chance. Je n’éprouve aucun regret d'avoir voulu manifester car la foi m’avait fièrement guidé. Je ne peux être amer envers tous les Français car beaucoup d’entre eux nous ont soutenus...
Entretien avec Mr A ouaz , Propos recueillis par Samira Mesbah EL Waten le 24/08/2008.
I/ COMPREHENSION :
1/ Ce texte est-il l’oeuvre d’un :
- historien.
-journaliste.
-témoin de l’événement
Choisissez la bonne réponse.
2/ De quel événement s’agit-t-il dans ce texte ?
3/A qui s’adresse le narrateur ?
4/ Quelle était la condition sociale du narrateur ?
5/ Complétez le tableau suivant :
Indicateurs temporels
Evénements vécus par l’auteur (phrases nominales)
Le 17 octobre vers 18h30 .
Le 17 octobre vers 24 heures.
Vendredi, 17 heures. ………………………………………..
………………………………………………….
…………………………………………………
6/ Relevez du texte une expression qui montre que le narrateur et ses compagnons étaient courageux.
7/ « … elle paraissait s'être bien organisée. »
« …On me fit rentrer dans un bureau. »
« ...il y avait des centaines et des centaines d'hommes. »
A qui et à quoi renvoie chacun des pronoms soulignés ?
8/« J'appréhendais l'intoxication alimentaire. » L’expression soulignée veut dire :
• j’acceptais.
• je voulais.
• Je craignais.
Choisissez la bonne réponse.
9) « Le spectacle qui s’offrait à nous était impressionnant ; il y avait des centaines et des centaines d’hommes serrés comme des sardines. »
a) Quel est le rapport logique exprimé dans cette phrase ?
b) Réécrivez la phrase à l’aide d’un articulateur choisi dans la liste suivante : parce que – si bien que – pour que – bien que
10/ « Je n’éprouve aucun regret d'avoir manifesté car la foi m’avait fièrement guidé. » disait-il Réécrivez la phrase ci-dessus en commençant ainsi : Il disait que………………………………………….
11/ Proposez un titre au texte.
II/ EXPRESSIONECRITE: Traitez l’un des sujets suivants :
1/ Vous décidez d’informer vos camarades du contenu de ce texte à travers le journal du lycée, faites le compte rendu objectif du texte.
1- 2/ Votre région a bien connu des personnages qui ont participé à la guerre contre le colonisateur français ; votre professeur d’histoire vous demande de faire un exposé pour les portes ouvertes sur la guerre d’Algérie.
Rédigez un document dans lequel vous répondez à ce travail.
Texte :
J'étais arrivé en 1954 en Alsace à l'âge de 25 ans. J'avais travaillé dans les chemins de fer. En 1960, j'habitais à la place de l'Église de Pantin. J'avais accumulé plusieurs petits emplois. Je cotisais pour le FLN comme tout Algérien. J'assistais aux réunions une fois par mois. On ne se réunissait jamais au même endroit. J'avais entendu parler des manifestations du 17 octobre, une semaine avant l'événement, la première fois à la radio française, et ensuite à la réunion. Il était évident pour moi que cela allait se dérouler dans le calme. Il était impensable de s'armer ni même de riposter. Le 17 octobre 1961, je pris le métro à l'Eglise de Pantin seul vers 17h00 pour me rendre à Opéra. A la Gare de l'Est, je devais prendre la correspondance en direction d'Ivry.
Arrivé à Opéra vers 18h30, des policiers armés nous attendaient matraque à la main pour nous forcer à longer un long tunnel qui reliait le métro au commissariat. Nous n'avions même pas eu le temps de manifester. Nous pénétrions dans le commissariat les mains sur la tête doucement en silence sous une pluie de coups, on nous avait parqués dans le couloir où des fourches avaient été installées au sol et où l'eau ruisselait pour nous éviter de nous asseoir. La police n'avait pas été prise de court par les événements, au contraire elle paraissait s'être bien organisée. Nous avions peur et d'autant plus peur qu'au loin nous entendions des hurlements de souffrance. Personne n'osait parler. Personne ne savait ce qu'il allait nous arriver. Quand soudain vers 24h00, les policiers sont venus nous chercher. Nous embarquions toujours en silence les mains sur la tête baissée dans les camions. Certains avaient été sauvagement amochés par la police, d'autres courbaient le dos ou traînaient la jambe. Je ne savais pas où on nous emmenait. Nous étions terrifiés, mais nous ne l'extériorisions pas.
Nous étions arrivés enfin au centre de tri de Vincennes. L'endroit était aussi immense qu'un stade. Le spectacle qui s'offrait à nous était impressionnant ; il y avait des centaines et des centaines d'hommes, certains plus " démolis " que d'autres, qui étaient serrés comme des sardines. J'étais resté trois jours au centre de tri sans manger et sans dormir. J'appréhendais l'intoxication alimentaire. Aux rares distributions de sandwichs au chocolat, certains réussissaient à se procurer des bouts de carton sur lesquels on s'asseyait à tour de rôle.
Vendredi, 17h00, on m'appela. On me fit rentrer dans un bureau. Les policiers procédaient à une vérification d’identité : prise d'empreinte de tous les doigts de chaque main et photographie des quatre faces du visage. Seuls ceux, qui étaient supposés appartenir au FLN, devaient subir un "interrogatoire torture". Ceux qui, étaient tout juste majeurs, (21 ans à l’époque) étaient envoyés au bled pour se battre contre leurs propres frères. On me relâcha. Je rentrai en métro presque sans marque à la maison. J'avais eu de la chance. Je n’éprouve aucun regret d'avoir voulu manifester car la foi m’avait fièrement guidé. Je ne peux être amer envers tous les Français car beaucoup d’entre eux nous ont soutenus...
Entretien avec Mr A ouaz , Propos recueillis par Samira Mesbah EL Waten le 24/08/2008.
I/ COMPREHENSION :
1/ Ce texte est-il l’oeuvre d’un :
- historien.
-journaliste.
-témoin de l’événement
Choisissez la bonne réponse.
2/ De quel événement s’agit-t-il dans ce texte ?
3/A qui s’adresse le narrateur ?
4/ Quelle était la condition sociale du narrateur ?
5/ Complétez le tableau suivant :
Indicateurs temporels
Evénements vécus par l’auteur (phrases nominales)
Le 17 octobre vers 18h30 .
Le 17 octobre vers 24 heures.
Vendredi, 17 heures. ………………………………………..
………………………………………………….
…………………………………………………
6/ Relevez du texte une expression qui montre que le narrateur et ses compagnons étaient courageux.
7/ « … elle paraissait s'être bien organisée. »
« …On me fit rentrer dans un bureau. »
« ...il y avait des centaines et des centaines d'hommes. »
A qui et à quoi renvoie chacun des pronoms soulignés ?
8/« J'appréhendais l'intoxication alimentaire. » L’expression soulignée veut dire :
• j’acceptais.
• je voulais.
• Je craignais.
Choisissez la bonne réponse.
9) « Le spectacle qui s’offrait à nous était impressionnant ; il y avait des centaines et des centaines d’hommes serrés comme des sardines. »
a) Quel est le rapport logique exprimé dans cette phrase ?
b) Réécrivez la phrase à l’aide d’un articulateur choisi dans la liste suivante : parce que – si bien que – pour que – bien que
10/ « Je n’éprouve aucun regret d'avoir manifesté car la foi m’avait fièrement guidé. » disait-il Réécrivez la phrase ci-dessus en commençant ainsi : Il disait que………………………………………….
11/ Proposez un titre au texte.
II/ EXPRESSIONECRITE: Traitez l’un des sujets suivants :
1/ Vous décidez d’informer vos camarades du contenu de ce texte à travers le journal du lycée, faites le compte rendu objectif du texte.
1- 2/ Votre région a bien connu des personnages qui ont participé à la guerre contre le colonisateur français ; votre professeur d’histoire vous demande de faire un exposé pour les portes ouvertes sur la guerre d’Algérie.
Rédigez un document dans lequel vous répondez à ce travail.