ENSEIGNEMENT DES LANGUES ETRANGERES EN ALGERIE

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APPRENTISSAGE: FRANCAIS ET ANGLAIS AUX TROIS CYCLES: PRIMAIRE-MOYEN-SECONDAIRE

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    Nouvelle: "L'omlette"

    Administrateur
    Administrateur
    Admin


    Date d'inscription : 03/11/2009
    Localisation : Algérie

    Nouvelle: "L'omlette" Empty Nouvelle: "L'omlette"

    Message par Administrateur Sam 23 Jan - 18:08

    Par
    cette matinée de printemps où le soleil brillait dans un ciel
    bleu et où les colombes bombardaient les bâtiments de leurs
    déjections avec une précision redoutable, qui aurait pensé qu'une
    terrible menace se profilait pour l'humanité ? Rien ne laissait
    prévoir qu'un malheur, une imminente catastrophe, une indicible
    horreur allait faire de cette journée un cauchemar.
    C'est par cette belle matinée que Juan s'éveilla.
    Rien ne pressait. C'était jour férié. Il resta quelques heures
    dans son lit à paresser. Puis la faim le décida à se lever.
    Il alla préparer son petit déjeuner.
    Il entra dans la cuisine en chantonnant, esquissa
    quelques pas de danse maladroits au son de Thriller,
    de Michael Jackson, qu'il sifflait faux. En même temps, il disposait
    tout ce dont il avait besoin pour déjeuner.
    Il plaça une poêle contenant de l'huile sur
    la plaque de vitrocéramique qu'il alluma. Pendant qu'elle chauffait,
    Juan, avec une précision de chirurgien, cassa deux œufs, les
    battit, ajouta une pincée de sel et versa le tout dans la poêle.
    La masse commença à croître. Juan la répartit sur toute la surface
    du récipient.
    La masse continuait à croître.
    Juan tapa dessus avec une cuillère.
    La masse continuait à croître.
    Intrigué, il vit l'omelette déborder de la
    poêle. Il éteignit la plaque.
    La masse continuait à croître.
    Il essaya de l'arrêter en tapant dessus. Mais
    elle avait désormais sa vie propre. Elle bougeait, palpitait,
    rampait dans sa direction, croissait irrésistiblement. Les coups
    restaient sans effet.
    Il recula, horrifié, tremblant, livide, devant
    l'horreur qui se formait sous ses yeux.
    L'Omelette palpitait, augmentait de volume,
    émettait un gargouillis sinistre. Elle se répandit à travers
    la cuisine jusqu'au frigo où elle s'arrêta. Elle mesurait maintenant
    un mètre de diamètre et semblait ne plus évoluer. De son centre
    commença à s'élever une protubérance qui, ensuite, se dédoubla.
    Puis les grosseurs s'ouvrirent et firent apparaître deux yeux
    énormes et méchants qui, après avoir jeté un regard circulaire,
    se fixèrent sur Juan.
    Nouvelle: "L'omlette" Omelette Il
    décida que le moment était venu de prendre la fuite. Mais l'Omelette
    lui sauta dessus. Juan essaya de se dégager en tournant sur
    lui lui-même et se cognant contre les murs. En vain. La masse
    lui couvrait vicieusement la tête, et elle continua à bouger
    jusqu'à ce qu'elle l'ait complètement enveloppé. Juan et l'Omelette
    tombèrent sur le sol. Durant quelques minutes interminables,
    angoissantes, il se convulsa, puis il cessa de bouger.
    L'Omelette resta sur le corps immobile et
    continua de se développer en assimilant les sucs et les tissus
    de Juan. Quelques minutes plus tard, une Omelette de 80 kilos
    laissa derrière elle un tas de vêtements et d'os nettoyés. Elle
    avait désormais pris conscience d'elle-même. Elle s'aperçut
    qu'elle avait très faim et, étirant une partie d'elle-même pour
    former un tentacule, elle se mit à la recherche d'autres substances
    nutritives. Il lui fallait trouver de quoi répondre à ses attentes.
    Elle se dirigea vers la porte de la cuisine. Elle sortit dans
    le couloir et se déroula en ondulant jusqu'à l'endroit où ses
    sens lui indiquaient la présence de nourriture. Aussitôt , 50
    kilos de chair canine se précipitèrent sur elle en aboyant.
    C'était Rusky, la mascotte de Juan. L'Omelette était dépourvue
    d'organe de l'ouïe, et, par conséquent, peu lui importaient
    les efforts fébriles déployés par l'animal pour lui faire peur
    ; ce qui l'embêtait, c'était de savoir qu'elle risquait de laisser
    sous ses crocs une partie d'elle-même. Mais elle ne s'inquiéta
    pas vraiment , parce qu'en fait elle n'en avait guère la possibilité.
    Elle enveloppa le chien et le dévora. Quelques minutes plus
    tard, elle poursuivit son chemin, laissant derrière elle un
    collier portant une plaque sur laquelle était gravé le mot Rusky.
    Cent trente kilos d'Omelette parvinrent à
    la porte de la maison. Ils furent traversés par cette pensée
    élémentaire : « Porte » suivie d'une
    autre, un peu plus compliquée : « Ouvrir ».
    La masse projeta un tentacule, ouvrit la porte et sortit, puis
    elle déploya des prolongements en forme de vrilles qu'elle agita
    dans l'air. Son odorat lui fournit deux indications : le
    monde était très grand et il était plein de choses à manger.
    Dans un état d'âme apparenté à la félicité, l'Omelette se déroula
    le long de l'escalier. Quand elle sortit dans la rue, elle avait
    dévoré six voisins, deux chiens, un chat, le canari de la vieille
    dame du deuxième – la vieille dame était un peu racornie,
    et elle l'avait laissée de côté – un vendeur d'assurances
    à domicile ainsi que le facteur. Maintenant, elle pesait 580
    kilos, elle avait des idées assez claires et puis elle disposait
    d'un projet pour l'avenir : dévorer toutes ces créatures
    délicieuses, tous les êtres à deux pattes qu'il y avait dans
    le monde, après quoi elle penserait à autre chose.

    FINNouvelle: "L'omlette" Omelette_fond

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