Les ..."larmes silencieuses "... d'une prof qui part à la retraite :article paru sur le soir d'Algérie le jeudi 24 décembre 2009
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2009/12/24/article.php?sid=93138&cid=34
Et des Hommes ...un homme qui n'est pas resté... insensible à sa ...tristesse lui répond...le 27/12/2009
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2009/12/27/article.php?sid=93253&cid=34
Sans commentaire !
Je regardais le JT de 20 h lorsqu’une image a attiré mon attention : le ministère de le Culture honorait les acteurs, des cadeaux et des discours à vous faire tourner la tête. J’en suis venue à les envier mais, réflexion faite, je me suis aperçue que moi aussi, durant ma carrière de prof, j’ai joué plusieurs rôles.
D’abord la timide débutante (21 ans), puis l’expérimentée, puis la doyenne des profs de la wilaya (mes collègues ayant opté pour des postes administratifs, alors que j’ai décidé de poursuivre sur cette voie et accomplir cette noble tâche assignée aux messagers et prophètes avant nous.) J’ai enseigné l’anglais au secondaire pendant 33 ans dont 30 années au sein du même établissement. Je suis à la retraite depuis le 1er octobre 2009 et donc dans l’oubli total. J’aurais aimé connaître ces honneurs moi aussi, partir en voyage et visiter ce pays dont j’enseigne la langue et la culture «so British». A vrai dire, à ce jour, je n’ai jamais vu un prof bénéficier de ce privilège réservé aux proviseurs qui ont réalisé un taux de réussite au bac (grâce aux profs bien sûr). J’ai failli oublier de citer les beaux gestes faits par l’administration de mon lycée : une dernière prime de rendement minable : «trop d’absences» m’explique mon supérieur (absences dues à une santé défaillante et de nombreuses interventions chirurgicales). Vint, ensuite, le refus à mes élèves qui voulaient organiser pour moi une petite fête en fin d’année. Et finalement, la cerise sur le gâteau : l’obligation de restituer tous les documents dont je me suis servis et présenter un «quitus» à la DE, faute de quoi, mon dossier de retraite ne sera pas finalisé. Une question me turlupine l’esprit : est-ce de cette façon que vous gratifiez «vos hommes» Messieurs du ministère ? Et, contrairement au sieur Hakim Laâlam, moi j’ai bu mon calice jusqu’à la lie, je fume le calumet de la paix, je tire ma révérence… Le rideau tombe.
Mme B. L.
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Et des Hommes ...un homme qui n'est pas resté... insensible à sa ...tristesse lui répond...le 27/12/2009
Vox populi : Honneur à Mme B. L. et à tous les enseignants !
Chère Madame B. L.
Votre lettre parue dans Le Soir d'Algérie daté du 24 décembre m'a touché. C'est vrai qu'en Algérie on préfère honorer les «artistes» (notez je vous prie les guillemets), les chanteurs et chanteuses médiocres et les bateleurs de foire en général. Alors honneur à vous Madame qui avez su pendant 33 ans (un bail !) inculquer à ces têtes parfois ni bien pleines, ni bien faites, les beautés de la langue de Shakespeare.
Honneur à vos collègues, femmes et hommes, qui ont su inculquer aux mêmes têtes les beautés de la langue «étrangère» de Molière, souvent en rasant les murs et en s'en excusant presque, langue «nationale» oblige ! Honneur à tous vos autres collègues, profs de maths, physique/chimie, sciences nat., géo., etc. qui tentent tant bien que mal d'enseigner ces matières capitales pour le devenir d'un pays, dans un environnement semé d'embûches socio-culturo-administratives de toutes sortes. Vous avez fait, vous faites ce que vous pouvez dans cet environnement où la démagogie la dispute à l'incompétence, tout en sachant que les enfants des responsables de ce désastre national sont eux bien à l'abri dans les établissements du Québec, Lausanne ou Bruxelles ! Mais ne désespérons pas, récemment un pur produit de l'université algérienne ; le professeur Réda Souilamas est passé sur toutes les télés ici en France, c'est le meilleur spécialiste en Europe des greffes des poumons ! Pour lui et tant d'autres comme lui, grands et moins grands, ne méritent-ils pas que l'on hurle «One...two...three, viva l'Algérie» ? Malheureusement l'histoire n'attend pas, car comme disait ce grand philosophe chinois, «le pouvoir c'est le savoir, les finances et la force». Que restera-t-il de cela à nos petits enfants ? Bon courage Madame et que Dieu vous garde.
S. B.
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