L’accord de Copenhague est perçu comme une catastrophe
La colère noire des pays du Sud et des écologistes
L’organisation non gouvernementale les Amis de la Terre a estimé, vendredi, que le projet de déclaration adopté le même jour à l’issue du sommet climat de Copenhague est « une catastrophe pour les pays les plus pauvres ».
« Nous sommes écœurés de l’incapacité des pays riches à s’engager sur les réductions d’émission de gaz à effet de serre qu’ils savent nécessaires, en particulier les Etats-Unis qui sont historiquement le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre », a indiqué le président des Amis de la Terre, Nnimmo Bassey, dans un communiqué distribué à la presse. Profondément déçu, le patron de l’organisation écologique Greenpeace, Kumi Naidoo, a indiqué, hier, dans un entretien au Spiegel Online, que le résultat de la conférence de Copenhague sur le climat présente « des trous si grands qu’on pourrait les traverser avec l’Air Force One », l’avion présidentiel américain. Le Sud-Africain n’a pas hésité à prôner « de nouvelles formes de désobéissance civile pacifique » dans la lutte contre le réchauffement climatique, même, a-t-il dit, « si nous devons remplir les prisons à cause de cela ».
M. Naidoo a critiqué les Etats-Unis qui « ont la volonté politique de débloquer des milliards de dollars pour sauver les banques et les primes des banquiers » au lieu de combattre le réchauffement climatique. « Nous perdons déjà des vies humaines à cause du changement climatique », a-t-il souligné, avant d’ajouter : « Je ne voulais pas rentrer à la maison pour Noël, regarder ma fille dans les yeux et lui dire que nous avons lutté et perdu pour son avenir. » Pascal Husting, directeur de Greenpeace France, a dénoncé aussi, dans une déclaration à la presse française, un « désastre » et un « recul » par rapport à Kyoto, avec un projet d’accord ayant « la substance d’une brochure touristique ». Il a critiqué l’absence d’accord politique en vue d’un traité juridiquement contraignant : « Il n’y a plus aucune référence scientifique, pas de vision à long terme et il n’y a qu’une série d’annonces de mesures nationales, totalement volontaires et que personne ne contrôlera et qui ne seront de toute manière pas à la hauteur des recommandations de la science. » Même son de cloche du côté du G77. Le délégué soudanais Lumumba Stanislas Diaping, dont le pays préside le G77 (130 pays en développement) a estimé que l’accord sur le climat obtenu à l’arraché vendredi soir à Copenhague, à l’issue d’un sommet des chefs d’Etat, est « le pire de l’histoire ».
Un accord inacceptable pour les pays du G77
Plusieurs autres pays, y compris la Bolivie et le Venezuela, ont jugé le texte inacceptable, car ne fixant pas d’objectifs chiffrés pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le délégué soudanais, Lumumba Diaping, a déclaré qu’il condamnera l’Afrique à des décès massifs qu’il a comparés à l’Holocauste. Ses propos ont d’ailleurs été dénoncés par d’autres délégations. A mentionner que même le président Barack Obama a jugé l’accord, obtenu in extremis, « significatif » mais « insuffisant » pour combattre la menace du changement climatique. Moins pessimiste et peu disposé à noircir le tableau déjà sombre de la problématique du climat, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a estimé pour sa part que l’accord de Copenhague contre le réchauffement climatique, adopté samedi par une procédure spéciale par la conférence plénière de la convention climat de l’ONU, est une première « étape essentielle ». « Ce n’est peut-être pas tout ce que nous espérions, mais cette décision de la conférence des parties est une étape essentielle », a déclaré le plus haut responsable de l’Onu lors d’un point de presse. L’accord de Copenhague a été conclu, rappelle-t-on, vendredi soir par les chefs d’Etat d’une trentaine de pays industrialisés et émergents, puis validé par la conférence des Nations unies. Les pays signataires de l’accord se sont fixé l’objectif de limiter le réchauffement planétaire à 2 degrés par rapport aux niveaux pré-industriels. L’accord de Copenhague prévoit également 30 milliards de dollars à court terme (années 2010, 2011 et 2012) aux pays les plus vulnérables afin de les aider à s’adapter aux impacts du dérèglement climatique. Cette enveloppe financière sera portée, d’ici à 2020, à 100 milliards de dollars. Une réunion est prévue, l’année prochaine à Bonn, pour préciser ces objectifs chiffrés avant la conférence de Mexico 2010 qui doit, elle, déboucher sur un traité.
La colère noire des pays du Sud et des écologistes
L’organisation non gouvernementale les Amis de la Terre a estimé, vendredi, que le projet de déclaration adopté le même jour à l’issue du sommet climat de Copenhague est « une catastrophe pour les pays les plus pauvres ».
« Nous sommes écœurés de l’incapacité des pays riches à s’engager sur les réductions d’émission de gaz à effet de serre qu’ils savent nécessaires, en particulier les Etats-Unis qui sont historiquement le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre », a indiqué le président des Amis de la Terre, Nnimmo Bassey, dans un communiqué distribué à la presse. Profondément déçu, le patron de l’organisation écologique Greenpeace, Kumi Naidoo, a indiqué, hier, dans un entretien au Spiegel Online, que le résultat de la conférence de Copenhague sur le climat présente « des trous si grands qu’on pourrait les traverser avec l’Air Force One », l’avion présidentiel américain. Le Sud-Africain n’a pas hésité à prôner « de nouvelles formes de désobéissance civile pacifique » dans la lutte contre le réchauffement climatique, même, a-t-il dit, « si nous devons remplir les prisons à cause de cela ».
M. Naidoo a critiqué les Etats-Unis qui « ont la volonté politique de débloquer des milliards de dollars pour sauver les banques et les primes des banquiers » au lieu de combattre le réchauffement climatique. « Nous perdons déjà des vies humaines à cause du changement climatique », a-t-il souligné, avant d’ajouter : « Je ne voulais pas rentrer à la maison pour Noël, regarder ma fille dans les yeux et lui dire que nous avons lutté et perdu pour son avenir. » Pascal Husting, directeur de Greenpeace France, a dénoncé aussi, dans une déclaration à la presse française, un « désastre » et un « recul » par rapport à Kyoto, avec un projet d’accord ayant « la substance d’une brochure touristique ». Il a critiqué l’absence d’accord politique en vue d’un traité juridiquement contraignant : « Il n’y a plus aucune référence scientifique, pas de vision à long terme et il n’y a qu’une série d’annonces de mesures nationales, totalement volontaires et que personne ne contrôlera et qui ne seront de toute manière pas à la hauteur des recommandations de la science. » Même son de cloche du côté du G77. Le délégué soudanais Lumumba Stanislas Diaping, dont le pays préside le G77 (130 pays en développement) a estimé que l’accord sur le climat obtenu à l’arraché vendredi soir à Copenhague, à l’issue d’un sommet des chefs d’Etat, est « le pire de l’histoire ».
Un accord inacceptable pour les pays du G77
Plusieurs autres pays, y compris la Bolivie et le Venezuela, ont jugé le texte inacceptable, car ne fixant pas d’objectifs chiffrés pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le délégué soudanais, Lumumba Diaping, a déclaré qu’il condamnera l’Afrique à des décès massifs qu’il a comparés à l’Holocauste. Ses propos ont d’ailleurs été dénoncés par d’autres délégations. A mentionner que même le président Barack Obama a jugé l’accord, obtenu in extremis, « significatif » mais « insuffisant » pour combattre la menace du changement climatique. Moins pessimiste et peu disposé à noircir le tableau déjà sombre de la problématique du climat, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a estimé pour sa part que l’accord de Copenhague contre le réchauffement climatique, adopté samedi par une procédure spéciale par la conférence plénière de la convention climat de l’ONU, est une première « étape essentielle ». « Ce n’est peut-être pas tout ce que nous espérions, mais cette décision de la conférence des parties est une étape essentielle », a déclaré le plus haut responsable de l’Onu lors d’un point de presse. L’accord de Copenhague a été conclu, rappelle-t-on, vendredi soir par les chefs d’Etat d’une trentaine de pays industrialisés et émergents, puis validé par la conférence des Nations unies. Les pays signataires de l’accord se sont fixé l’objectif de limiter le réchauffement planétaire à 2 degrés par rapport aux niveaux pré-industriels. L’accord de Copenhague prévoit également 30 milliards de dollars à court terme (années 2010, 2011 et 2012) aux pays les plus vulnérables afin de les aider à s’adapter aux impacts du dérèglement climatique. Cette enveloppe financière sera portée, d’ici à 2020, à 100 milliards de dollars. Une réunion est prévue, l’année prochaine à Bonn, pour préciser ces objectifs chiffrés avant la conférence de Mexico 2010 qui doit, elle, déboucher sur un traité.
Par Zine Cherfaoui
ELWATAN Edition du 20 décembre 2009
ELWATAN Edition du 20 décembre 2009