ENSEIGNEMENT DES LANGUES ETRANGERES EN ALGERIE

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ENSEIGNEMENT DES LANGUES ETRANGERES EN ALGERIE

APPRENTISSAGE: FRANCAIS ET ANGLAIS AUX TROIS CYCLES: PRIMAIRE-MOYEN-SECONDAIRE


5 participants

    conte pour vous

    sihemdebiskra
    sihemdebiskra


    Date d'inscription : 02/11/2010
    Localisation : Biskra

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    Message par sihemdebiskra Sam 10 Déc - 16:29

    Le roi mendiant

    l y a bien longtemps, dans un royaume
    oublié de tous, vivait un roi juste et bon.
    Ses sujets l'aimaient profondément. Il
    n'avait qu'une pensée : soulager les
    miséreux. Son cœur n'abritait qu'un
    désir : apporter une vie meilleure dans
    tous les foyers. Il songeait peu à lui...

    Or, un jour qu'il rentrait d'un lointain
    voyage aux frontières de son royaume,
    s'étant arrêté dans un village pour boire
    et se restaurer, il aperçut une jeune et
    jolie bergère.
    Elle allait légère, insouciante, répandant
    la joie partout où elle se rendait.

    Il fut troublé, ému, rempli d'une émotion
    qu'il n'avait jamais connue. Elle était
    lumineuse et il se prit à espérer son amour
    comme on espère le soleil après le long hiver.


    C'est l'âme remplie de sa bergère que
    le roi retourna dans sa capitale.

    Les jours passèrent et la passion dont
    il brûlait le tourmentait chaque jour un
    peu plus. Plus que tout, il désirait l'amour
    de la bergère et pour arriver à ses fins il
    était tenté d'user de son pouvoir.
    N'était-il pas maître de tous ses sujets,
    n'avait-il pas droit de vie et de mort sur
    chacun d'eux ?
    Il pouvait envoyer chercher la jeune
    paysanne par ses serviteurs et ordonner
    le mariage.
    Il pouvait aussi apprêter son carrosse,
    se présenter devant elle dans ses plus
    riches vêtements et tenter de la séduire
    grâce à tout ce qu'il possédait. Mais le
    roi espérait autre chose de beaucoup
    plus précieux : être aimé pour lui-même !


    Un soir sa décision fut prise. Il appela
    son intendant et lui remit la charge de
    son royaume. Il laissa là ses beaux
    habits et se revêtit de loques.
    Cheminant sur les routes, quémandant
    sa nourriture, dormant dans les fourrés,
    il se fit mendiant parmi les mendiants.
    Enfin il arriva au bourg où vivait la bergère
    et son cœur s'emplit de joie à la revoir.
    Il se tint là, tranquille, rendant service
    quand il le pouvait, se nourrissant de ce
    que les gens voulaient bien lui donner.

    Le roi était fort sage.
    Puisqu'il avait décidé de se faire aimer
    pour lui-même il convint d'offrir à sa
    bergère les perles de son âme, les
    diamants de son esprit et les joyaux
    de son cœur loyal qui battait pour elle


    sous cette immonde souquenille de
    mendiant.

    Jour après jour, il apprivoisa sa pastou-
    relle. Chaque matin, il quittait la cahute
    de branchages dans laquelle il dormait
    pour aller quêter à un endroit où il savait
    qu'elle passerait infailliblement. Il fit en
    sorte de croiser chaque jour son chemin
    pour qu'elle s'habitue doucement à sa
    présence.

    Bien qu'il eût pu la couvrir d'or et de
    fourrures, l'entourer des plantes les plus
    rares que ses jardiniers cultivaient dans
    les serres royales, il se contentait de
    l'aider à transporter ses seaux de lait,
    ou parfois de lui offrir une fleur cueillie
    au revers d'un talus. Il était heureux.


    Il aurait voulu lui éviter les travaux
    pénibles qui gerçaient ses petites mains,
    la décharger des peines sous lesquelles
    ployaient ses épaules, la soustraire à
    cette vie rude qui la ferait vieillir avant
    l'âge. Il choisit de se faire conteur et à
    travers les contes merveilleux qu'il
    inventait pour elle il soulageait sa
    misère en lui permettant de rêver.

    La bergère fut d'abord surprise et gênée
    de l'attitude de ce pauvre. "Que me veut
    ce mendiant se demanda-t-elle, que
    vient-il m'importuner ?" Elle fut ensuite
    touchée de tant de sollicitude assidue.
    Personne n'avait jamais agi de la sorte
    avec elle.

    Elle avait vu depuis longtemps dans le


    regard envieux des autres filles qu'elle
    était belle.
    Mais si les jeunes gens la désiraient,
    personne ne l'aimait. Ainsi elle avait déjà
    rencontré la méchanceté et le calcul
    cachés sous de riches vêtements mais
    pour la première fois elle rencontrait la
    délicatesse enfouie sous les hardes
    d'un miséreux.

    Elle se disait en elle-même :
    -" Cet homme est sans le sou, ses
    ....vêtements sont en pièces, mais ce que
    ....je vois briller dans ses yeux vaut tout l'or
    ....du monde."
    Un jour, elle se surprit à attendre avec
    impatience le moment de leur rencontre.
    Mais ce jour-là, le mendiant ne vint pas.


    Le lendemain, alors qu'elle se rendait
    au marché, elle l'attendit encore, mais
    encore une fois, le mendiant ne vint pas.

    Le surlendemain, elle ne prit pas le
    chemin le plus court pour aller vendre
    ses fromages mais celui qui passait
    devant la cabane du mendiant. Elle fut
    surprise d'en voir sortir une vieille femme
    au visage soucieux. S'approchant d'elle,
    la bergère lui demanda :
    -" Grand-mère, le mendiant qui vit là est-il
    ...votre fils ? "

    La vieille lui répondit qu'elle n'avait pas
    de fils. Elle n'était qu'une voisine pour
    laquelle ce mendiant s'était montré plus
    affectueux et plus attentif qu'aucun fils
    au monde.




    Hélas, depuis trois jours il était couché,
    dévoré de fièvre, en grand danger de
    mourir.
    Sur ces derniers mots de grosses
    larmes coulèrent le long de ses rides.

    La jeune fille entra et s'approcha du
    grabat où gisait le mendiant.
    Elle s'agenouilla près de lui et posa sa
    main fraîche sur son front brûlant. A cet
    instant il ouvrit les yeux, quand il l'eût
    reconnue un bref sourire illumina sa
    figure émaciée. Puis tout disparu et ses
    paupières se fermèrent de nouveau.
    Son teint de rouge qu'il était, devint
    livide, son souffle était imperceptible.
    La vieille se tordait les mains, elle
    gémissait : -" Il est mort !"


    Mais la bergère qui s'était penchée pour
    écouter le cœur du mendiant leva vers
    elle un regard radieux et lui dit :
    -" Non, grand-mère : il vit. La fièvre est
    ...tombée, à présent il dort. Rentrez chez
    ...vous, vous reposer. Je resterai ici tout le
    ...temps nécessaire."

    Ainsi fit-elle : chaque matin elle arrivait
    pour relayer la vieille qui veillait le
    mendiant pendant la nuit.
    Tout le jour elle chantait doucement
    pour bercer son sommeil, elle tenait sa
    cabane aussi propre qu'il était possible,
    elle taillait de tous petits morceaux de
    ses fromages pour les lui faire avaler, lui
    faisait boire du lait de ses bêtes.


    Bientôt le mendiant fut capable de
    rester de longs moments éveillé et
    ses forces revenaient.
    Mais il fit semblant d'être plus faible qu'il
    ne l'était de peur que la bergère ne vint
    plus le voir.
    Tous les soirs, quand la bergère rentrait
    chez elle, elle ressentait chaque pas
    qui l'éloignait du mendiant comme une
    souffrance. Elle aurait voulu rester auprès
    de lui pour toujours. Les moments qu'ils
    avaient passés ensemble étaient devenus
    la joie de ses jours et elle comprit qu'elle
    l'aimait.
    Elle n'avait plus d'autre désir que de
    partager le paisible quotidien de cet
    homme, aussi pauvre fût-il.


    Un jour qu'elle se tenait près de lui,
    silencieuse, le mendiant pris sa main
    et la garda serrée entre les siennes.

    Il commença à lui raconter l'histoire de ce
    roi qui avait peur d'être aimé seulement
    pour son titre et sa gloire et qui, par
    amour d'une bergère s'était fait mendiant.

    Comme il s'arrêtait de parler sans dire la
    fin de son conte, elle lui demanda en riant
    (car elle était loin d'imaginer la vérité) :
    -" Eh ! bien ? Que sont devenus ce
    ...roi-mendiant et cette bergère ? "

    Il lui répondit qu'il ne tenait qu'à elle de
    donner un dénouement heureux à leur
    sort.


    Il lui révéla qu'il était le souverain de ce
    royaume et qu'elle était pour toujours la
    reine de son cœur. Que sans elle il ne
    serait réellement qu'un mendiant, le plus
    pauvre d'entre tous les mendiants : un
    mendiant de l'amour.

    Ils se sont mariés. Ils ont été très, très
    heureux. Ils ont su rendre heureux ceux
    qui les entouraient.

    C'était il y a bien longtemps, dans un
    royaume oublié de tous.

    Leur histoire est restée dans la mémoire
    des hommes.
    avatar
    laloucha


    Date d'inscription : 24/11/2011
    Age : 66

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    Message par laloucha Sam 10 Déc - 17:42

    très touchant être aimé pour soi même est le plus cadeau qu'on pourrait recevoir I love you
    sihemdebiskra
    sihemdebiskra


    Date d'inscription : 02/11/2010
    Localisation : Biskra

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    Message par sihemdebiskra Sam 10 Déc - 19:35

    « Il est doux d'être aimé pour soi-même. »


    Beaumarchais
    zemrode
    zemrode


    Date d'inscription : 11/11/2011

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    Message par zemrode Lun 12 Déc - 18:16

    c'est un joli conte merci
    avatar
    ass87ia


    Date d'inscription : 23/08/2011

    conte pour vous Empty Re: conte pour vous

    Message par ass87ia Mer 14 Déc - 18:28

    très joli conte merci sihem.
    sihemdebiskra
    sihemdebiskra


    Date d'inscription : 02/11/2010
    Localisation : Biskra

    conte pour vous Empty merci collègues

    Message par sihemdebiskra Mer 14 Déc - 18:39

    Je suis contente que le conte vous ait plu. Merci à vous aussi de m’avoir laissé un mot.
    avatar
    ahlem n


    Date d'inscription : 02/10/2012
    Age : 37

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    Message par ahlem n Mar 23 Oct - 16:54

    elle ressentait chaque pas
    qui l'éloignait du mendiant comme une
    souffrance. c le vrai amour Wink merci pr ce très joli conte

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    Message par Contenu sponsorisé


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