Langues: comment les mots résistent au changement
Message par Administrateur le Mar 26 Oct 2010 - 15:31
Langues: comment les mots résistent au changement
PARIS (AFP) — En mettant en évidence que les mots des langues indo-européennes changent d'autant moins à travers le temps qu'ils sont fréquemment employés, des chercheurs pourraient avoir trouvé une loi universelle régissant l'évolution des langues.
Une équipe de l'université de Reading en Grande-Bretagne est arrivée à ce résultat en examinant l'évolution de 200 termes du groupe indo-européen dont l'origine commune remonte à 10.000 ans, jusqu'à leurs formes actuelles en anglais, russe, grec et espagnol, selon une étude publiée dans la revue scientifique Nature.
Le groupe indo-européen comprend actuellement 87 langues.
En anglais, l'évolution des conjugaisons des verbes irréguliers s'explique de la même manière, selon une autre étude également publiée dans Nature. Sur 177 verbes irréguliers en vieil anglais, les 98 qui le sont encore en anglais contemporain sont parmi les plus couramment usités.
L'équipe de Erez Lieberman (Harvard), a pu démontrer qu'en anglais, un verbe utilisé cent fois moins qu'un autre deviendra régulier dix fois plus vite.
De son côté, l'équipe de Mark Pagel à Reading a constaté que les différences morphologiques entre langues dérivant de la souche indo-européenne sont moindres pour les mots les plus courants comme "deux" ("two" en anglais, "dos" en espagnol, "zwei" en allemand) ou "eau" (water, agua, Wasser) que pour les termes moins fréquents comme "queue" (tail, cola, Schwanz).
Mark Pagel et ses collègues sont aussi parvenus à établir une corrélation extrêmement forte entre la longévité d'un mot et sa fréquence d'emploi, qui pourrait être une loi universelle de l'évolution des langues si elle est vérifiée pour des langues non indo-européennes (chinois, japonais, tamoul,...).
Une explication, dérivée d'un principe gouvernant la réplication et la mutation des gènes, serait que les locuteurs font moins d'erreurs pour les mots qu'ils emploient le plus, lesquels auraient donc le plus tendance à conserver leur forme originelle.
Une autre théorie, pas nécessairement contradictoire, suppose que les nouveaux termes qui apparaissent dans une langue s'imposent d'autant plus facilement qu'ils ne rencontrent pas un mot dont l'usage est solidement ancré par un usage massif.
Message par Administrateur le Mar 26 Oct 2010 - 15:31
Langues: comment les mots résistent au changement
PARIS (AFP) — En mettant en évidence que les mots des langues indo-européennes changent d'autant moins à travers le temps qu'ils sont fréquemment employés, des chercheurs pourraient avoir trouvé une loi universelle régissant l'évolution des langues.
Une équipe de l'université de Reading en Grande-Bretagne est arrivée à ce résultat en examinant l'évolution de 200 termes du groupe indo-européen dont l'origine commune remonte à 10.000 ans, jusqu'à leurs formes actuelles en anglais, russe, grec et espagnol, selon une étude publiée dans la revue scientifique Nature.
Le groupe indo-européen comprend actuellement 87 langues.
En anglais, l'évolution des conjugaisons des verbes irréguliers s'explique de la même manière, selon une autre étude également publiée dans Nature. Sur 177 verbes irréguliers en vieil anglais, les 98 qui le sont encore en anglais contemporain sont parmi les plus couramment usités.
L'équipe de Erez Lieberman (Harvard), a pu démontrer qu'en anglais, un verbe utilisé cent fois moins qu'un autre deviendra régulier dix fois plus vite.
De son côté, l'équipe de Mark Pagel à Reading a constaté que les différences morphologiques entre langues dérivant de la souche indo-européenne sont moindres pour les mots les plus courants comme "deux" ("two" en anglais, "dos" en espagnol, "zwei" en allemand) ou "eau" (water, agua, Wasser) que pour les termes moins fréquents comme "queue" (tail, cola, Schwanz).
Mark Pagel et ses collègues sont aussi parvenus à établir une corrélation extrêmement forte entre la longévité d'un mot et sa fréquence d'emploi, qui pourrait être une loi universelle de l'évolution des langues si elle est vérifiée pour des langues non indo-européennes (chinois, japonais, tamoul,...).
Une explication, dérivée d'un principe gouvernant la réplication et la mutation des gènes, serait que les locuteurs font moins d'erreurs pour les mots qu'ils emploient le plus, lesquels auraient donc le plus tendance à conserver leur forme originelle.
Une autre théorie, pas nécessairement contradictoire, suppose que les nouveaux termes qui apparaissent dans une langue s'imposent d'autant plus facilement qu'ils ne rencontrent pas un mot dont l'usage est solidement ancré par un usage massif.