par Boudjerou Nadia Mar 4 Nov - 11:09
Séquence 2 : Le témoignage
Texte support :
Le 17 octobre 1961, j’avais 27 ans. Je vivais dans un hôtel de 300 personnes à Neuilly-Plaisance.
J’étais partisan du F.L.N, je récoltais de l’argent et des armes que je cachais. Je parlais mal le français donc je paraissais peu suspect. J’avais pourtant été sujet à des fouilles et des perquisitions domiciliaires. Cependant je ne portais jamais plainte de peur de me retrouver dans la Seine. Les policiers et les supplétifs avaient pour habitude de demander à la victime si elle savait nager avant de se jeter par-dessus bord. Si la réponse était positive, alors ils l’assommaient jusqu’à l’évanouissement afin qu’elle se noie plus rapidement. Pourquoi ? Pourquoi ?
Nous nous étions réunis autour du 10 octobre afin de nous organiser pour le grand jour. Le 17 octobre 1961, j’avais pris le bus 148 je ne portais aucune arme, c’était interdit par le FLN.
Arrivés là-bas, un chef de file s’empressa de me donner un brassard vert que je mis autour du bras. Je devins pour l’occasion agent de circulation, sauf que je dirigeais des algériens : des femmes, des hommes, des vieillards et des enfants. Nous marchions vers les grands Boulevards. Plus nous avancions, plus les coups de matraque tombaient sur nous.
Les harkis se jetaient à quatre sur une victime. Les femmes qui traînaient leurs enfants affamés en pleurs n’étaient pas épargnées. Mais pourquoi ? Pourquoi tant de violence ? On embarquait les hommes dans des cars et des « paniers à salade » sous des coups de matraque et de crosse. Le sang giclait. Mon frère, qui était présent sur les lieux mais venu séparément, avait été grièvement blessé au genou.
Mon frère, qui était présent sur les lieux mais venu séparément. Avait été grièvement blessé au genou. La force policière tirait sur les gents qui tombaient, blessés ou morts. Tout le monde fut pris de panique et commence à s’éparpiller. Je
Retirai par la même occasion mon brassard. Je ne voulais aucun œil inquisiteur car pour le coup j’étais le suspect parfait et mon destin se serait écourté rapidement.
Rencontre avec Hadj Abdel Aziz
Propos recueillis par Samira Mesbahi, janv.2001
Lire et comprendre
Moment 1
Identification du fait relaté : le 17 octobre 1961.
Qui parle dans ce texte ? Hadj Abdel Aziz
Qui est Hadj Abdel Aziz ? C’est un partisan du FLN, il avait 27 ans le jour des manifestations du 17 oct. 1961.
Où cela s’est-il passé ? En France à Paris
A qui parle-t-il ? La journaliste Samira Mesbahi
De quel type d’écrit s’agit-il, Il s’agit d’un témoignage
Ce texte est un témoignage recueilli par une journaliste algérienne auprès d’un ancien militant du FLN en France : Hadj Abdel Aziz.
Moment 2
- Deux dates apparaissent dans le texte. A quels faits correspondent-elles ?
Le 17 octobre 1961 → manifestations d’algériens vivant en France
Le 10 octobre 1961 → organisation du jour « J »
Le jour « J » correspond au 17 oct. 1961
- Qui a appelé à cette manifestation ? Le FLN
- Comment les algériens de France ont-ils répondu à cet appel ?
Les algériens ont répondu massivement pour proclamer un droit confisqué
- Relevez ce qui montre dans le texte que l’appel à la manifestation a eu un grand écho.
« …je dirigeait des Algériens : des femmes, des hommes, des vieillards, et des enfants. »
- Dans quelles circonstances s’est déroulée la manifestation ?
- Pour les algériens : pour les français
• Ils voulaient manifester * la répression était violente
Pacifiquement « je ne portais (les harkis se jetaient…..
Pas d’arme c’était interdit par on embarquait…..
Le FLN
• Organiser (Le FLN)
- Le narrateur reprend la question « pourquoi ».
Attend-il une réponse ? Comment appelle-ton ce genre de question ?
Le narrateur reprend plusieurs fois la question « pourquoi ?» alors qu’il n’attend pas de réponse (question rhétorique → la fausse question), pour s’indigner, dénoncer la répression violente de la police française à l’époque….
Moment 3 :
La production écrite :
En vous basant sur l’étude du texte, faites le compte rendu objectif.
Dans ce texte, paru le 1er janvier, la journaliste S.Mesbahi rapporte le témoignage d’un ancien militant du FLN en France, Hadj Abdel Aziz, à propos des événements du 17 octobre 1961.
Le narrateur ayant vécus des événements lorsqu’il avait 27 ans relate et décrit la répression barbare et violente de la police française envers des algériens venus, ce jour-là, manifester pacifiquement « je ne portais pas d’arme, c’était interdit par le FLN » pour proclamer l’indépendance de leur pays : l’Algérie.
Hadj Abdel Aziz est profondément indigné face à l’attitude brutale de la police de Paris, car celle-ci ne faisait aucune distinction entre femmes, enfants et vieillards.
L’auteur à travers ce témoignage évoque un moment important de l’histoire de l’Algérie : le 17 oct. 1961