Activité : Syntaxe. Les types de raisonnement argumentatif
Objectif :
Reconnaître le type de raisonnement argumentatif employé pour discuter d'un thème quelconque.
Classez les énoncés suivants dans la grille proposée :
1. L'eau douce est une denrée rare et précieuse sur la planète. Ainsi, on en arrive à conclure qu'il faut préserver la nature parce que notre survie en dépend. (R.I)
2. Autrefois, on terminait ses études et on trouvait tout de suite un travail. Donc, les perspectives étaient bien tracées. (R.I)
3. Les NTIC, comme un gigantesque raz-de-marée, ont submergé le monde si bien que l'analphabétisme n'est plus ce qu'il était. (R.D)
4. Les droits de l'homme sont universellement reconnus.
Or, l'instruction devient plus que jamais utile.
Donc, l'instruction est un droit fondamental.
5. Aujourd'hui, on finit ses études et on ne sait plus ce qu'on doit faire. Par conséquent, les perspectives sont brouillées. (R.I)
6. Le bouleversement des traditions est aujourd'hui tel que l'école a beaucoup changé. (R.D)
7. Au passé, on utilisait surtout l'énergie naturelle. Alors, il faisait bon vivre sur une planète saine. (R.I)
Raisonnement inductif Raisonnement déductif Syllogisme
Entourez au crayon les articulateurs logiques employés dans les énoncés, dites quels rapports ils expriment.
Le raisonnement inductif : (va du particulier au général)
1. A présent, on consomme les énergies fossiles et nucléaire. De ce fait, toutes sortes de poisons polluent l'air.
Le raisonnement déductif : (va du général au particulier)
1. Les valeurs humanistes font tellement sentir le poids de leur absence que les jeunes de nos jours ne respectent plus leurs aînés.
Le syllogisme : (raisonnement déductif qui tire une conclusion de deux prémisses présentées comme vraies)
1. La culture et en crise.
Or, l'école transmet la culture.
Donc, l'école est en crise.
________________________________________
Polycopiés à remettre aux élèves :
I. La fonction polémique du texte argumentatif
Tout texte argumentatif défend une prise de position en s'opposant implicitement ou explicitement à ceux qui pensent le contraire.
Si le texte ne s'adresse pas directement à l'adversaire lui-même, il vise à discréditer cet adversaire.
Si le texte est directement adressé à l'adversaire, il vise à réduire l'autre au silence, sans chercher à le convaincre. La fonction est alors polémique (le débat d'idées) et l'objectif est de ridiculiser les parties avec lesquelles on est en désaccord.
Structure et système d'énonciation
L'auteur convaincu de la justesse et de la force de sa position revendique la paternité de ses idées notamment à travers :
1. Le système d'énonciation
Il recourt fréquemment à la 1ère personne, indice de la présence du locuteur dans les propos tenus.
Ainsi le locuteur peut se manifester (1ère personne et présence des marques de jugement, verbes d'opinion) ou ne pas se manifester (objectivité apparente du texte informatif/explicatif, utilisation de la 3ème personne et des phrases déclaratives) pour masquer l'intention de convaincre. Le présent atemporel est le temps habituel du texte argumentatif, puisque l'argument est valable de façon générale.
2. Le choix du lexique
La modalisation est un des moyens qui permet à l'auteur de prendre position et de s'affirmer.
En argumentant l'auteur use de termes et expressions qui affirment sa certitude d'être dans le vrai et qui traduisent son assurance et sa confiance dans ses idées comme « évidemment », « il est certain que », « assurément », « sans aucun doute », « indubitablement », « toujours » et « jamais » etc. Cette conviction se lit aussi à travers l'emploi de verbes d'obligation.
II. Les stratégies argumentatives
Le texte argumentatif s'élabore en un aller- retour entre idées abstraites et exemples concrets.
La construction de l'argumentation obéit à des règles, les unes relevant de « l'art de persuader » (la rhétorique), les autres de la logique.
A- Les formes relevant de la rhétorique
- Le dilemme : on enferme la thèse dans un choix impossible.
- L'ironie : on feint d'adopter l'opinion de l'autre pour mieux la détruire en la ridiculisant. C'est l'un des moyens de la polémique et il vise à déprécier l'adversaire, sous couvert de son éloge. On y sollicite la connivence du lecteur/auditeur par le biais de la raillerie.
-L' argument de mauvaise foi : il se sert de la propre personnalité de l'adversaire pour réfuter ses idées.
-L'argument d'autorité : qui est une affirmation présentée comme incontestable non pas nécessairement parce qu'elle est vraie, mais parce quelle émane d'une personnalité qui fait autorité dans le domaine en question.
- La concession : on commence par accorder du crédit au raisonnement avancé par la partie adverse, pour mieux défendre ensuite ses propres arguments comme « il est possible que ...mais» ;
B- Les formes relevant de la logique
-Le raisonnement inductif : permet d'énoncer une vérité générale induite à partir de l'observation d'un fait particulier, dans ce sens il est abusif.
Le raisonnement inductif est cependant très utilisé pour sa force de persuasion car il présente ce fait particulier comme une preuve.
Exemple :
Cet homme est un cambrioleur
Mais c'est aussi un gentleman
Donc, certains cambrioleurs sont des gentlemen.
-Le raisonnement par analogie : où l'on met les faits dont on parle en parallèle avec d'autres faits connus. (Ce type de raisonnement est voisin de l'induction et ne fournit jamais de preuves)
-Le raisonnement déductif : où l'on part d'une idée générale pour justifier une conclusion particulière. Cette démarche s'appuie sur des postulats qui ne sont pas à démontrer pour déduire des conséquences. Ce type de raisonnement se rencontre essentiellement dans les textes scientifiques ou philosophiques.
« Le syllogisme probable » : On part non pas de vérités prouvées mais d'affirmations probables pour obtenir l'adhésion, ce qui donne à la thèse défendue une aura d'objectivité.
Principaux mots de liaison pour exprimer des relations logiques:
Addition ou gradation : et, de plus, en outre, par ailleurs, surtout, puis, d'abord, ensuite, enfin, d'une part, d'autre part, non seulement ... mais encore, voire, de surcroît, d'ailleurs, avec, en plus de, outre, quant à, ou, outre que, sans compter que ...
Classement : puis, premièrement..., ensuite, d'une part ... d'autre part, non seulement ... mais encore, avant tout, d'abord ...
Concession ou opposition : mais, cependant, en revanche, or, toutefois, pourtant, au contraire, néanmoins, malgré, en dépit de, sauf, hormis, excepté, tandis que, pendant que, alors que, tant + adverbe + adjectif + que, tout que, loin que, bien que, quoique, sans que, si ... que, ...
Cause : car, parce que, par, grâce à, en effet, en raison de, du fait que, dans la mesure où, à cause de, faute de, puisque, sous prétexte que /de, d'autant plus que, comme, étant donné que, vu que, non que ...
Conséquence : ainsi, c'est pourquoi, en conséquence, par suite, de là, dès lors, par conséquent, aussi, de manière à, de façon à, si bien que, de sorte que, tellement que, au point ... que, de manière que, de façon que, tant ... que, si ... que, à tel point que, trop pour que, assez pour que ...
Condition, supposition ou hypothèse : si, peut-être, probablement, sans doute, éventuellement, à condition de, avec, en cas de, pour que, suivant que, à supposer que, à moins que, à condition que, en admettant que, pour peu que, au cas où, dans l'hypothèse où, quand bien même, quand même, pourvu que...
Comparaison, équivalence ou parallèle : ou, de même, ainsi, également, à la façon de, à l'image de, contrairement à, conformément à, comme, de même que, ainsi que / aussi ... que, autant ... que, tel ... que, plus ... que, plutôt ... que, moins ... que...
But : pour, dans le but de, afin de, pour que, afin que, de crainte que, de peur que.....
Indiquer une alternative : ou, autrement, sinon, soit ... soit, ou ... ou...
Expliciter : c'est-à-dire, en effet, en d'autres termes, autrement dit...
Illustrer : par exemple, c'est ainsi que, comme, c'est le cas de.....
Conclure : au total, tout compte fait, tout bien considéré, en somme, en conclusion, finalement, somme toute, en peu de mots, à tout prendre, en définitive, après tout, en dernière analyse, en dernier lieu, à la fin, au terme de l'analyse, au fond, pour conclure, en bref, en guise de conclusion...