Malgré la main tendue du ministre de l’éducation : Les syndicats d’enseignants maintiennent la pression
En
visite hier à Tlemcen, Boubekeur Benbouzid a déclaré que les
enseignants auront le régime indemnitaire avant les vacances de
printemps
. Les syndicats autonomes du secteur de l’éducation ont maintenu leur
mouvement de grève, estimant que trop de promesses ont été faites par
le ministre sans lendemain.Les Syndicats autonomes du secteur de
l’éducation reprennent leur chemin de lutte et arborent en ce mois de
février leurs slogans des jours de combat pacifique. Le vent de la
colère qui souffle sur le secteur de la santé a atteint aussi
l’éducation nationale et plante le décor de l’année blanche. Le premier
à ouvrir le bal de la protesta est le Snapest, en amorçant aujourd’hui
un cycle de débrayage d’une semaine pour réclamer l’aboutissement de la
revendication de valorisation de la situation socioprofessionnelle des
enseignants. Un vœu et une revendication tant clamée et criée par les
syndicats autonomes au fil des années de combat et de sacrifices, sans
toutefois que la tutelle daigne y répondre. Le Conseil des lycées
d’Algérie (CLA), le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation
et de la formation (Satef) ainsi que le Syndicat national des
travailleurs de l’éducation (SNTE), rejoindront le train de la grève à
partir du 21 février, et ce, à raison d’une semaine de débrayage
renouvelable.
A
l’issue d’une réunion de son conseil national, l’Union nationale du
personnel de l’éducation et de la formation (UNPEF), en coordination
avec le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement
secondaire et technique (Cnapest), a décidé de recourir à la grève à
partir du 24 février et ce pour une semaine renouvelable. C’est dire
que la grogne s’inscrit dans le temps et n’est pas prête de baisser
d’un ton tant que des engagements écrits sur une réelle révision du
régime indemnitaire ne sont pas octroyés aux enseignants.
A partir de la wilaya de Tlemcen, le ministre de l’Education a annoncé
hier que le fameux relèvement des indemnités « sera accordé aux
enseignants bien avant les vacances de printemps, c’est un engagement
et non une promesse », dit-il, en appelant les enseignants à « ne pas
perdre de temps ».
Le ministre confirme ainsi les dires de son conseiller Ahmed Tessa,
qui s’est exprimé hier sur les ondes de la radio, affirmant aussi que
la commission ad hoc, composée des représentants de la direction de la
Fonction publique et du ministère des Finances, va finaliser ses
conclusions dans un mois. Invité à réagir à ces annonces, le
coordinateur du Snapest, Meziane Meriane, a estimé qu’il s’agissait
d’une manière de la part de la tutelle pour convaincre l’opinion
publique et gagner du temps.
La lettre de Benbouzid a mis le feu aux poudres
« Qu’est-ce qui empêche le ministre de faire par écrit cet
engagement et pourquoi attendre que la base soit en ébullition pour
annoncer une date et de plus sans même la mettre en noir sur blanc »,
indique notre interlocuteur. Le même syndicaliste a estimé que la
démarche de la tutelle est « maladroite » et ne vise qu’à « monter les
parents d’élèves contre les enseignants ». Meziane Meriane souligne
qu’il suffisait de coucher sur papier de vrais engagements.
« La solution du problème est entre les mains du ministre s’il y a
réellement une volonté d’en finir. Les enseignants fonctionnaires
veulent améliorer leur quotidien et ce n’est sûrement pas leur maigre
salaire qui a provoqué l’inflation, il faut regarder du côté des hauts
fonctionnaires de l’Etat », dit-il en contestant le droit au conseiller
du ministre « dont la responsabilité n’est nullement engagée de faire
de telles déclarations ». Ceci et de rappeler que le ministre s’était
déjà engagé en novembre 2009 à promulguer le régime indemnitaire après
deux mois. La dernière lettre de Benbouzid, adressée aux syndicats, n’a
pas eu un effet d’apaisement, bien au contraire.
Dans un communiqué rendu public hier, l’Unpef se dit surpris par la
lettre du ministre de l’Education intervenant deux mois après les
sessions de négociations marathoniennes et qui n’a apporté aucune
nouveauté au dossier du régime indemnitaire et sans aucune mention sur
les revendications liées aux œuvres sociales et à la médecine du
travail. « Nous réitérons que les trois revendications – salaires,
œuvres sociales et prise en charge médicale – sont légitimes et
demeurent liées. Nous revendiquons aussi le droit à la retraite
spécifique à la profession et mettons les autorités publiques devant
leur responsabilité quant à la non- prise en charge d’une des
revendications », indique le communiqué. Le Satef a préféré de son côté
répondre à la lettre de Benbouzid par une autre lettre soulignant que
le ministre « a pendant longtemps usé d’un ton arrogant, de menaces et
de démarches faisant fi de toute concertation en décidant seul de ce
que tous doivent appliquer aveuglement ».
Le Satef souligne en outre que certaines directions syndicales ont
joué le jeu en prenant part au processus de « palabres interminables
destinées à gagner du temps pour absorber l’ardeur des travailleurs et
empêcher d’aller vers de vraies solutions ». Le même syndicat, qui
était contre l’arrêt du mouvement de grève en novembre, affirme ne pas
être étonné par la non réalisation des revendications des syndicats
concernant le régime indemnitaire. Par Nadjia Bouarichahttp://www.elwatan.com/Malgre-la-main-tendue-du-ministre
En
visite hier à Tlemcen, Boubekeur Benbouzid a déclaré que les
enseignants auront le régime indemnitaire avant les vacances de
printemps
. Les syndicats autonomes du secteur de l’éducation ont maintenu leur
mouvement de grève, estimant que trop de promesses ont été faites par
le ministre sans lendemain.Les Syndicats autonomes du secteur de
l’éducation reprennent leur chemin de lutte et arborent en ce mois de
février leurs slogans des jours de combat pacifique. Le vent de la
colère qui souffle sur le secteur de la santé a atteint aussi
l’éducation nationale et plante le décor de l’année blanche. Le premier
à ouvrir le bal de la protesta est le Snapest, en amorçant aujourd’hui
un cycle de débrayage d’une semaine pour réclamer l’aboutissement de la
revendication de valorisation de la situation socioprofessionnelle des
enseignants. Un vœu et une revendication tant clamée et criée par les
syndicats autonomes au fil des années de combat et de sacrifices, sans
toutefois que la tutelle daigne y répondre. Le Conseil des lycées
d’Algérie (CLA), le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation
et de la formation (Satef) ainsi que le Syndicat national des
travailleurs de l’éducation (SNTE), rejoindront le train de la grève à
partir du 21 février, et ce, à raison d’une semaine de débrayage
renouvelable.
A
l’issue d’une réunion de son conseil national, l’Union nationale du
personnel de l’éducation et de la formation (UNPEF), en coordination
avec le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement
secondaire et technique (Cnapest), a décidé de recourir à la grève à
partir du 24 février et ce pour une semaine renouvelable. C’est dire
que la grogne s’inscrit dans le temps et n’est pas prête de baisser
d’un ton tant que des engagements écrits sur une réelle révision du
régime indemnitaire ne sont pas octroyés aux enseignants.
A partir de la wilaya de Tlemcen, le ministre de l’Education a annoncé
hier que le fameux relèvement des indemnités « sera accordé aux
enseignants bien avant les vacances de printemps, c’est un engagement
et non une promesse », dit-il, en appelant les enseignants à « ne pas
perdre de temps ».
Le ministre confirme ainsi les dires de son conseiller Ahmed Tessa,
qui s’est exprimé hier sur les ondes de la radio, affirmant aussi que
la commission ad hoc, composée des représentants de la direction de la
Fonction publique et du ministère des Finances, va finaliser ses
conclusions dans un mois. Invité à réagir à ces annonces, le
coordinateur du Snapest, Meziane Meriane, a estimé qu’il s’agissait
d’une manière de la part de la tutelle pour convaincre l’opinion
publique et gagner du temps.
La lettre de Benbouzid a mis le feu aux poudres
« Qu’est-ce qui empêche le ministre de faire par écrit cet
engagement et pourquoi attendre que la base soit en ébullition pour
annoncer une date et de plus sans même la mettre en noir sur blanc »,
indique notre interlocuteur. Le même syndicaliste a estimé que la
démarche de la tutelle est « maladroite » et ne vise qu’à « monter les
parents d’élèves contre les enseignants ». Meziane Meriane souligne
qu’il suffisait de coucher sur papier de vrais engagements.
« La solution du problème est entre les mains du ministre s’il y a
réellement une volonté d’en finir. Les enseignants fonctionnaires
veulent améliorer leur quotidien et ce n’est sûrement pas leur maigre
salaire qui a provoqué l’inflation, il faut regarder du côté des hauts
fonctionnaires de l’Etat », dit-il en contestant le droit au conseiller
du ministre « dont la responsabilité n’est nullement engagée de faire
de telles déclarations ». Ceci et de rappeler que le ministre s’était
déjà engagé en novembre 2009 à promulguer le régime indemnitaire après
deux mois. La dernière lettre de Benbouzid, adressée aux syndicats, n’a
pas eu un effet d’apaisement, bien au contraire.
Dans un communiqué rendu public hier, l’Unpef se dit surpris par la
lettre du ministre de l’Education intervenant deux mois après les
sessions de négociations marathoniennes et qui n’a apporté aucune
nouveauté au dossier du régime indemnitaire et sans aucune mention sur
les revendications liées aux œuvres sociales et à la médecine du
travail. « Nous réitérons que les trois revendications – salaires,
œuvres sociales et prise en charge médicale – sont légitimes et
demeurent liées. Nous revendiquons aussi le droit à la retraite
spécifique à la profession et mettons les autorités publiques devant
leur responsabilité quant à la non- prise en charge d’une des
revendications », indique le communiqué. Le Satef a préféré de son côté
répondre à la lettre de Benbouzid par une autre lettre soulignant que
le ministre « a pendant longtemps usé d’un ton arrogant, de menaces et
de démarches faisant fi de toute concertation en décidant seul de ce
que tous doivent appliquer aveuglement ».
Le Satef souligne en outre que certaines directions syndicales ont
joué le jeu en prenant part au processus de « palabres interminables
destinées à gagner du temps pour absorber l’ardeur des travailleurs et
empêcher d’aller vers de vraies solutions ». Le même syndicat, qui
était contre l’arrêt du mouvement de grève en novembre, affirme ne pas
être étonné par la non réalisation des revendications des syndicats
concernant le régime indemnitaire. Par Nadjia Bouarichahttp://www.elwatan.com/Malgre-la-main-tendue-du-ministre