Le
front social est en effervescence, les mouvements de protestation se
suivent et se ressemblent. Après les grèves à la SNVI (Rouiba), à
ArcelorMittal (Annaba) et celle des syndicats de santé, c’est au tour
des organisations syndicales représentant le corps enseignant de
renouer avec la protestation. Les syndicats autonomes de la Fonction
publique promettent un mois de février tumultueux. En effet, après une
grève ouverte qui a paralysé, en début d’année, les établissements
scolaires, les mêmes syndicats, initiateurs de ce débrayage menacent
encore une fois de perturber le déroulement des cours.
Ces
syndicats, représentant des secteurs souffrant d’un profond malaise,
revendiquent uniquement leurs droits consacrés par les lois de la
République et le statut de la Fonction publique. Ce week-end, le
Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire
(Cnapest) s’est réuni en session extraordinaire à Alger pour décider de
la marche à suivre suite aux tergiversations des pouvoirs publics. A
l’unanimité, les participants à cette rencontre ont opté pour le retour
à la protestation. Une décision motivée, notamment, par le retard
enregistré dans la prise en charge effective des dossiers des œuvres
sociales, de la médecine de travail et du transfert du dossier du
régime indemnitaire vers la commission ad hoc.
« Le corps enseignant ne peut rester les bras croisés devant la
dégradation flagrante du pouvoir d’achat de l’éducateur en général et
du professeur de l’enseignement secondaire en particulier. Nous avons
donné un ultimatum à la tutelle et ce délai n’a pas été respecté. Nos
bases respectives veulent que l’on investisse le terrain de la
protesta », a expliqué le porte-parole du Cnapest. Celui-ci fera
remarquer que les 43 représentants de wilayas présents à la réunion ont
tous exigé le recours à la grève, avançant ainsi les PV des assemblées
générales des différentes wilayas ayant proposer en totalité l’option
du débrayage, ultime action pour amener les pouvoirs publics à prendre
en charge les doléances des enseignants.
Après délibération, le conseil national a voté pour le retour à la
grève d’une semaine reconductible, et ce, avant le 25 février. La date
exacte du débrayage sera fixée en concertation avec l’Union nationale
des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef). Les syndicats
du secteur de l’éducation ont également décidé de boycotter les devoirs
et compositions du deuxième trimestre, de geler les activités des
professeurs responsables de matières et de classes jusqu’au règlement
du dossier financier par la tutelle. Le conseil national du Cnapest a
réitéré sa revendication relative au départ à la retraite après 25 ans
de service effectif et refuse toute remise en cause de la retraite
anticipée.
Si le pouvoir ne prend pas en considération la menace des syndicats
du secteur de l’éducation, les établissements des trois paliers
(primaire, moyen et secondaire) seront sérieusement perturbés à partir
de la semaine prochaine et le spectre d’une année blanche planera,
d’autant plus que certaines écoles accusent toujours un retard dû
essentiellement au débrayage d’il y a deux mois. Pour sa part le
Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire
et technique (Snapest) a annoncé aussi le recours à une grève d’une
semaine reconductible à partir du 16 février prochain. M. Meriane,
président du Snapest, a promis, à l’encontre des pouvoirs publics, une
fermeté indéfectible dans cette nouvelle grève.
Seulement, le Snapest n’exclut pas l’idée de revoir la date du
débrayage. « Nous sommes en contact avec les autres syndicats et il est
fort possible que nous convergions vers une action commune », a soutenu
M. Meriane.
Par Nabila Amir