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Les enseignants radicalisent leur mouvement
17 Février 2010 - Page : 3
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Les syndicats de l’éducation sont déterminés à aller jusqu’au bout de leurs revendications.
Le Cnapest et l’Unpef, deux syndicats de
l’éducation, ont annoncé hier la couleur lors d’une conférence de
presse conjointe tenue au siège de l’Unpf. Une grève d’une semaine
reconductible sera lancée à partir du 24 février, ont affirmé hier les
deux responsables du Cnapest et de l’Unpef. Cette grève se veut «un message clair à l’adresse non de la tutelle mais à l’endroit du gouvernement»,
précise le coordinateur de Cnapest, Nouar Laârbi, pour dire que les
revendications des enseignants dépassent les prérogatives de la
tutelle. En fait, les deux syndicats refusent la politique «de fuite en avant dans le traitement de leurs problèmes, exacerbés par la dégradation du pouvoir d’achat», clament-ils. Les raisons ayant motivé cette décision, selon le président de l’Unpef, Sadek Dziri, sont directement liées à «la tergiversation de la tutelle à matérialiser ses promesses», explique-t-il. Il y a d’une part, selon le même responsable, «un
manque de transparence dans la concrétisation de l’accord du 23
novembre signé entre le ministère de l’Education nationale et l’Unpef.
D’autre part, on a constaté l’absence de volonté politique d’annuler la
décision arbitraire n°158/94 concernant la gestion des oeuvres sociales
mais aussi la banalisation du dossier de la médecine du travail».
Si les rassemblements, sit-in et marches ne sont pas retenus par les
deux syndicats, à l’instar de ceux de la santé publique, en revanche,
le retour à la grève ouverte sera accompagnée par d’autres formes de
contestation. Ainsi, il est prévu, notamment par le Cnapest, le boycott
des devoirs et compositions du deuxième trimestre, l’arrêt du travail
des enseignants principaux ou coordinateurs des matières et classes
jusqu’à la prise en charge de leur dossier financier par la tutelle.
En
outre, le même syndicat a mis en garde la tutelle contre la non-prise
en charge de la totalité de leurs revendications ayant fait l’objet
d’un accord le 23 novembre dernier. Il a également exhorté le ministère
de tutelle à concrétiser le contenu du procès-verbal de la réunion (PV)
datant du 25 décembre dernier, notamment les revendications concernant
les professeurs du technique. La revendication du départ à la retraite
après 25 ans de service et la formule de retraite anticipée restent
toujours maintenues par le Cnapest.
Concernant le dossier relatif au
régime indemnitaire, les porte-parole des deux syndicats déplorent
l’opacité entourant le travail de la commission ad hoc installée à cet
effet.
«La confiance placée en la tutelle pour mener les négociations au nom des syndicats nous a conduits dans un tunnel sans issue», a estimé le président de l’Unpef. Et d’ajouter: «On ignore et les valeurs et les délais entourant les négociations.»
A
une question relative à la compromission de l’avenir des élèves
scolarisés, les deux orateurs s’accordent à dire que l’intérêt des
élèves incombe, ou relève, du seul ministère de l’Edu-cation nationale.
«La Centrale syndicale exerce des pressions énormes sur la tutelle
pour amener celle-ci à revenir sur la concrétisation du dossier des
oeuvres sociales», soulignent également les syndicalistes. Par
ailleurs, le coordinateur du Cnapest n’a pas manqué de dénoncer les
contradictions ayant caractérisé les délais de la remise des
conclusions de la commission ad hoc avancés par le ministre et son
conseiller. L’un dira dans les quelques jours, quand l’autre annoncera
le délai d’un mois. «Cela n’augure rien de bon», conclut
l’orateur. De son côté, le président de l’Unpef fustige les auteurs
d’une déclaration non signée, émise au nom de son syndicat. Ce document
fait allusion aux supposées «relations étroites entre l’Unpef et un
syndicat israélien, tissées dans le cadre de son adhésion à
l’Internationale de l’éducation (IE).» Enfin, les deux orateurs ont
saisi cette occasion pour réitérer leur appel à la création d’une
coordination générale des syndicats autonomes.
Mohamed BOUFATAH
http://www.lexpressiondz.com/article/2/2010-02-17/73171.html