LE CLA, LE CNAPEST ET LE SNAPEST MENACENT DE BOYCOTTER L’EXAMEN
Le Bac compromis
10 Février 2010 - Page : 3
Lu 121 fois
En 15 ans, le malaise profond que vit l’Ecole algérienne n’a fait que s’enliser.
Alors que les syndicats et le ministère de
l’Education se regardent en chiens de faïence, les élèves risquent de
trinquer. L’examen qui ouvre les portes de l’université et de l’avenir
est sérieusement compromis. «Nous risquons de boycotter le Bac, si l’administration ne répond pas à nos revendications», a menacé, hier, M.Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d’Alger (CLA).
Joint
par téléphone, ce dernier a indiqué que le CLA tiendra un conseil
national vendredi prochain. Important, ce conseil a de fortes chances
de confirmer la tendance radicale qui règne au sein du CLA: l’option de
la grève ouverte. Ainsi, le gel des deux journées de protestation
prévues les 15 et 16 du mois en cours est quasiment certain. «Le CLA ne peut s’inscrire en dehors de la mobilisation générale des syndicats qui renouent avec le débrayage», a justifié M.Achour. C’est dit! les syndicats reviennent à la charge.
Et
cette fois-ci, le secteur de l’éducation fait face au spectre de
l’année blanche. Et pour cause, les enseignants n’excluent pas de
boycotter les examens de l’année. Le ton a été donné par le Conseil
national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et
technique.
En effet, «le Cnapest a appelé à boycotter les examens du deuxième trimestre», a déclaré M.Larbi Nouar, le coordinateur national du Cnapest. Pour rappel, ce syndicat a donné le «la»
du retour de la protestation. Ce dernier a lancé le mot d’ordre de
grève d’une semaine renouvelable. Prévue avant le 25 février prochain,
la date du lancement de ce mouvement n’est pas encore arrêtée.
«Nous agissons selon les résolutions des assemblées générales qui se tiennent au niveau de nos structures de base»,
a expliqué M.Nouar. Sur un ensemble de près de 1400 lycées, le Cnapest
revendique une représentation au niveau de 1000 établissements.
Pour la date, «nous ne pouvons la fixer sans le consentement de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef)».
A
cet effet, le conseil national de l’Unpef se tiendra samedi et dimanche
prochains. Pour rappel, le Cnapest et l’Unpef sont les principaux
syndicats qui négocient avec la tutelle depuis la grève des 21 jours,
au mois de novembre 2009. Si ces deux partenaires sociaux décident de
couper les ponts, c’est le département de Benbouzid qui risque de se
retrouver dans de beaux draps.
Pourtant, les revendications des
enseignants et des travailleurs de l’Education sont aussi anciennes que
la désignation de M.Boubekeur Benbouzid à la tête du ministère. Donc,
ce dernier est censé connaître les problèmes de ce secteur dans le
moindre détail.
En 15 ans, le malaise profond que vit l’Ecole algérienne n’a fait que s’enliser.
A
ce jour, les réponses apportées aux revendications de pas moins de
500.000 travailleurs ont montré leurs limites, à tel point que, cette
année, huit millions d’élèves risquent de faire les frais d’une année
blanche. Devant cette situation, le ministère se confine dans un
mutisme total.
«Pour le moment, je n’ai aucun commentaire à faire sur la grève qui est annoncée», a déclaré hier au téléphone M.Boumaâraf, chargé de communication du département Benbouzid. «C’est du mépris pour les revendications légitimes des enseignants et travailleurs de l’Education»,
a fulminé M.Mériane Meziane, secrétaire général du Syndicat national
autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique
(Snapest). «Les revendications des syndicats sont légitimes», a
affirmé, pour sa part, M Ahmed Khaled, président de l’Union nationale
des parents d’élèves (Unpe). Cependant, ce dernier se déclare contre le
recours systématique à la grève. «C’est l’avenir de nos enfants qui en dépend», a-t-il signalé.
A ce propos, l’Unpe envisage de solliciter l’intervention du président de la République pour assainir la situation. «L’intérêt porté par la Présidence pour l’Equipe nationale doit être manifesté pour 8 millions d’enfants scolarisés»,
a souligné M.Khaled. Cet appel sonne comme une mise à nu de l’impéritie
du ministère de l’Education à apporter des solutions durables à un
secteur vital.
Mohamed Sadek LOUCIF
Le Bac compromis
10 Février 2010 - Page : 3
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En 15 ans, le malaise profond que vit l’Ecole algérienne n’a fait que s’enliser.
Alors que les syndicats et le ministère de
l’Education se regardent en chiens de faïence, les élèves risquent de
trinquer. L’examen qui ouvre les portes de l’université et de l’avenir
est sérieusement compromis. «Nous risquons de boycotter le Bac, si l’administration ne répond pas à nos revendications», a menacé, hier, M.Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d’Alger (CLA).
Joint
par téléphone, ce dernier a indiqué que le CLA tiendra un conseil
national vendredi prochain. Important, ce conseil a de fortes chances
de confirmer la tendance radicale qui règne au sein du CLA: l’option de
la grève ouverte. Ainsi, le gel des deux journées de protestation
prévues les 15 et 16 du mois en cours est quasiment certain. «Le CLA ne peut s’inscrire en dehors de la mobilisation générale des syndicats qui renouent avec le débrayage», a justifié M.Achour. C’est dit! les syndicats reviennent à la charge.
Et
cette fois-ci, le secteur de l’éducation fait face au spectre de
l’année blanche. Et pour cause, les enseignants n’excluent pas de
boycotter les examens de l’année. Le ton a été donné par le Conseil
national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et
technique.
En effet, «le Cnapest a appelé à boycotter les examens du deuxième trimestre», a déclaré M.Larbi Nouar, le coordinateur national du Cnapest. Pour rappel, ce syndicat a donné le «la»
du retour de la protestation. Ce dernier a lancé le mot d’ordre de
grève d’une semaine renouvelable. Prévue avant le 25 février prochain,
la date du lancement de ce mouvement n’est pas encore arrêtée.
«Nous agissons selon les résolutions des assemblées générales qui se tiennent au niveau de nos structures de base»,
a expliqué M.Nouar. Sur un ensemble de près de 1400 lycées, le Cnapest
revendique une représentation au niveau de 1000 établissements.
Pour la date, «nous ne pouvons la fixer sans le consentement de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef)».
A
cet effet, le conseil national de l’Unpef se tiendra samedi et dimanche
prochains. Pour rappel, le Cnapest et l’Unpef sont les principaux
syndicats qui négocient avec la tutelle depuis la grève des 21 jours,
au mois de novembre 2009. Si ces deux partenaires sociaux décident de
couper les ponts, c’est le département de Benbouzid qui risque de se
retrouver dans de beaux draps.
Pourtant, les revendications des
enseignants et des travailleurs de l’Education sont aussi anciennes que
la désignation de M.Boubekeur Benbouzid à la tête du ministère. Donc,
ce dernier est censé connaître les problèmes de ce secteur dans le
moindre détail.
En 15 ans, le malaise profond que vit l’Ecole algérienne n’a fait que s’enliser.
A
ce jour, les réponses apportées aux revendications de pas moins de
500.000 travailleurs ont montré leurs limites, à tel point que, cette
année, huit millions d’élèves risquent de faire les frais d’une année
blanche. Devant cette situation, le ministère se confine dans un
mutisme total.
«Pour le moment, je n’ai aucun commentaire à faire sur la grève qui est annoncée», a déclaré hier au téléphone M.Boumaâraf, chargé de communication du département Benbouzid. «C’est du mépris pour les revendications légitimes des enseignants et travailleurs de l’Education»,
a fulminé M.Mériane Meziane, secrétaire général du Syndicat national
autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique
(Snapest). «Les revendications des syndicats sont légitimes», a
affirmé, pour sa part, M Ahmed Khaled, président de l’Union nationale
des parents d’élèves (Unpe). Cependant, ce dernier se déclare contre le
recours systématique à la grève. «C’est l’avenir de nos enfants qui en dépend», a-t-il signalé.
A ce propos, l’Unpe envisage de solliciter l’intervention du président de la République pour assainir la situation. «L’intérêt porté par la Présidence pour l’Equipe nationale doit être manifesté pour 8 millions d’enfants scolarisés»,
a souligné M.Khaled. Cet appel sonne comme une mise à nu de l’impéritie
du ministère de l’Education à apporter des solutions durables à un
secteur vital.
Mohamed Sadek LOUCIF