Djedjiga RahmaniIl n’y a que 4% des enseignants du secteur de l’éducation qui ont pu donner une définition juste de l’approche par compétences, d’après une enquête menée par le Conseil des lycées d’Algérie (CLA).
Cette enquête – qui a été lancée suite à l’annonce du débat national pour l’évaluation de la réforme du système éducatif – est arrivée à des conclusions qui donnent froid dans le dos.
La commission installée par le CLA en vu d’évaluer la réforme éducative a soumis quatre questionnaires à un échantillon de 400 enseignants exerçant dans les différentes régions du pays. Le CLA s’est montré peu satisfait de la manière avec laquelle s’effectuent les concertations sur l’évaluation de la réforme éducative.
C’est pourquoi ce syndicat, récemment agréé, a tenu à mener sa propre enquête et à rendre publics ses résultats afin de prendre l’opinion publique à témoin. Lors de la conférence de presse tenue hier à Alger, Idir Achour, porte-parole du CLA, a révélé que 81% des enseignants n’arrivent toujours pas à se situer par rapport à l’approche par compétences qu’ils appliquent depuis une dizaine d’années. «74% ont donné une réponse confuse et 7% une réponse fausse à la question relative à la définition de l’approche par compétences», atteste l’enquête du CLA. Cette enquête dont 3 questionnaires portent sur l’évaluation du niveau de l’élève, notamment en mathématiques et en langues, a donné lieu également à des résultats surprenants.
Au moment où tous ceux qui sont actifs dans le secteur éducatif critiquent la nouvelle réforme éducative, 72% des enseignants questionnés préfèrent le niveau des élèves dans le nouveau système. «Le système fondamental était plus défaillant», explique Idir Achour. Mais le niveau des élèves dans le nouveau système reste loin des objectifs attendus. 70% des réponses des enseignants de mathématiques affirment que le niveau des élèves est faible dans cette matière.
Ce constat a été confirmé par les enseignants dont les matières sont liées aux maths. Ainsi 45% des réponses de ces derniers attestent que le niveau de leurs élèves est faible en mathématiques. Ce qui constitue un frein pour l’assimilation des autres matières notamment la physique et la chimie.
Même constat pour les langues, l’enquête du CLA conclut que plus de 60% des réponses des enseignants estiment que le niveau des élèves est très faible dans les langues, exception faite de l’allemand et de l’espagnol. Pour rappel, l’enseignement de ces deux langues débute au lycée. 45% des enseignants des autres matières considèrent que le niveau des élèves est très faible dans les langues. A ce titre, le CLA conclut que les élèves ne maîtrisent pas les trois éléments de la connaissance, à savoir la lecture, l’écriture et les quatre opérations de calcul. Une autre conclusion d’ordre social, mais qui entrave le processus d’apprentissage en Algérie, demeure la non-reconnaissance sociale du savoir.
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