ENSEIGNEMENT DES LANGUES ETRANGERES EN ALGERIE

BIENVENUES

Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

ENSEIGNEMENT DES LANGUES ETRANGERES EN ALGERIE

BIENVENUES

ENSEIGNEMENT DES LANGUES ETRANGERES EN ALGERIE

Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
ENSEIGNEMENT DES LANGUES ETRANGERES EN ALGERIE

APPRENTISSAGE: FRANCAIS ET ANGLAIS AUX TROIS CYCLES: PRIMAIRE-MOYEN-SECONDAIRE

Le Deal du moment : -67%
Carte Fnac+ à 4,99€ au lieu de 14,99€ ...
Voir le deal
4.99 €

    Exposé ; comment enseigner la grammaire?

    VIP
    VIP


    Date d'inscription : 08/12/2009
    Age : 54
    Localisation : Algérie

    Exposé ; comment enseigner la grammaire? Empty Exposé ; comment enseigner la grammaire?

    Message par VIP Lun 11 Jan - 18:25

    Par M.KAIS PES de français

    Exposé n° 4 : ENSEIGNER LA GRAMMAIRE.

    INTRODUCTION :


    Dans cet Exposé, il sera question de la critique d’un certain nombre de
    concepts considérés comme incontournables dans la pratique pédagogique
    traditionnelle, tel la méthode du livre de grammaire, la démarche du
    modèle, le corpus, l’enseignement grammatical, etc.
    La maîtrise
    d’une langue passe forcément par l’apprentissage de mécanismes
    cognitifs, comportementaux et relationnels, permettant à l’apprenant de
    construire des discours et de comprendre d’autres qu’il peut recevoir à
    l’oral ou à l’écrit. De ce fait, l’enseignement de la langue est soumis
    à cette condition. Il se trouve en revanche que l’enseignement
    traditionnel occultait les autres dimensions de la langue, telles
    l’énonciation, l’aspect pragmatique, la compréhension du sens,
    l’expression orale ou écrite, les réseaux lexicaux, etc., au profit de
    la seule grammaire. Cette focalisation quasi-exclusive sur l’aspect
    grammatical ne peut en réalité déboucher sur un apprentissage utile,
    car la maîtrise d’une langue ne se résume pas à la seule maîtrise de la
    grammaire.

    • La Grammaire scolaire est une référence et non une pédagogie :

    Dans
    la pratique pédagogique, le « quoi enseigner » pose parfois problème
    car il existe une grande confusion entre l’enseignement de la langue et
    l’enseignement de la grammaire. Dans l’enseignement traditionnel la
    primauté était réservée à la grammaire, à la description du système, au
    détriment du système lui-même. On considérait, à tort du reste, que la
    grammaire c’est la langue, et enseigner la grammaire c’est enseigner la
    langue. Or, la notion de « grammaire » renvoie seulement à l’étude, à
    la connaissance réflexive des régularités, règles ou normes
    caractéristiques d’une langue.
    Il apparaît dans certains
    comportements pédagogiques que l’aspect procédural de la leçon est
    calqué, le plus souvent, sur la méthodologie du livre de grammaire
    classique. Mais il faut admettre que celui-ci doit rester une référence
    et un soutien à l’apprentissage réservé plutôt aux autodidactes, plus
    qu’aux élèves, en situation d’apprentissage d’une langue, en présence
    d’un enseignent. En d’autres termes, le livre de grammaire classique ne
    présente pas de leçons mais des règles d’emploi ponctuées d’exemples.
    Certes, ce type de livre est utile à être consulté, si besoin est, mais
    pas toujours conséquent comme modèle pédagogique.
    La seule
    fonction métalinguistique du langage ne suffit pas à construire une
    compétence de communication qui peut faire de l’apprenant une personne
    capable de formuler des discours en situation concrète. Connaître les
    règles de grammaire sans savoir communiquer veut dire que l’apprenant
    possède la compétence grammaticale sans posséder la compétence de
    communication.
    A titre anecdotique, un maître d’école demande à un
    enfant de lui dire s’il aime les animaux. L’enfant lui fait un signe
    affirmatif de la tête. Lorsqu’il lui demande s’il possède un animal de
    compagnie chez lui, l’enfant lui refait le même signe. Enfin quand il
    lui demande de quel animal il s’agit, l’enfant lui fait signe cette
    fois-ci avec ses bras comme s’il bat des ailes pour lui signifier qu’il
    possède un oiseau. Cet enfant possède la compétence de compréhension et
    non la compétence linguistique.

    • L’enseignement à partir d’un modèle n’est pas rentable :

    La
    méthode d’enseignement par le modèle, appliquée dans les années 80
    notamment pour les langues étrangères, et qui consistait à proposer à
    l’apprenant des batteries d’exercices structuraux, forgés à partir d’un
    modèle de structure « correcte », s’avère inefficace sur le plan de
    l’apprentissage. Elle consacrait la grammaire phrastique qui traitait
    du fait linguistique au niveau local, en dehors de tout contexte
    discursif. Les phrases proposées n’avaient de lien syntaxico-sémantique
    qu’au niveau de la similitude de la structure à enseigner, puis à
    reproduire mécaniquement, sur des énoncés successifs. Le souci de cette
    grammaire dite « générative et transformationnelle », initiée par
    Chomsky, et basée sur le seul aspect morphosyntaxique de la langue,
    révélait dans un premier temps la règle d’emploi sous forme de modèle,
    avant de traiter de la difficulté ; ensuite elle soumettait
    l’apprenant à un conditionnement pavlovien du réflexe conditionnel à
    une forme de structure « clonée » à partir de ce modèle ; enfin elle
    faisait évaporer toute la curiosité et la motivation chez l’apprenant
    en l’empêchant d’aller de lui-même, à la découverte en dernière
    instance, de la règle d’emploi, afin de bâtir une grammaire
    personnelle, lui permettant de construire ses propres discours.
    Cette
    méthode dite « déductive » qui partait de la règle, de la généralité
    pour aboutir au cas particulier, ne permet pas à l’apprenant de se
    faire sa propre formulation de la règle de grammaire. Par ailleurs elle
    focalise l’attention uniquement sur la structure limitée de la phrase
    (la phrase simple, la phrase complexe, les concordances, les accords,
    le pluriel, etc.), mais accordait peu d’importance à un cadre plus
    global qui est la grammaire du texte (système des temps, les réseaux
    des articulateurs, les indices de co-référenciation liés à la
    distribution du thème central, etc.), ainsi qu’à la grammaire dite du
    discours ou de l’énonciation ou de la co-énonciation (indices de
    l’émetteur, du récepteur, les modalisateurs - adjectifs et adverbes
    subjectifs -, la ponctuation, etc.).

    • La Grammaire de texte et la mise en situation de l’apprenant :

    Les
    sciences de l’éducation ont apporté ces dernières années plusieurs
    méthodes d’approche concernant l’enseignement des langues. De
    l’approche par objectifs (l’Unité Didactique), à l’approche par les
    compétences enfin à l’approche par les situations. Dans tous les cas de
    figure, et contrairement à l’enseignement de la grammaire phrastique,
    la méthode la plus efficiente est celle de l’enseignement de la
    grammaire de texte et de la grammaire du discours comme il a été
    signalé plus haut. Elle consiste à proposer à l’apprenant un fait de
    langue en contexte, c’est-à-dire dans un texte « intéressant » à
    exploiter pédagogiquement. Cette méthode est rentable à plus d’un titre
    car elle permet de situer le fait de langue à étudier dans son contexte
    global. Le support choisi doit contenir le (ou les) point de langue
    ciblé comme trait pertinent. L’exercice (ou la tâche) doit être conçu à
    partir d’un texte dont il faut considérer ce qui suit :


    a- L’Enonciation : (qui parle à qui, les indices de personne, le registre de langue).
    b- Les choix syntaxiques : (les temps, les qualifiants, les accords, etc.).
    c- L’enjeu du discours : argumentation, narration, explication, description, etc.).
    d- La progression thématique :(la cohérence textuelle, la stratégie discursive, la visée de l’auteur, etc.).

    Cette approche permet donc de dévoiler l’ancrage du fait
    grammatical étudié, de le situer dans son contexte et de l’inscrire
    dans une grammaire sémantique qui peut permettre à l’apprenant « in
    finé » de tirer des conclusions et de comprendre les choix faits par
    l’auteur du texte. Les choix grammaticaux ne sont jamais gratuits dans
    un discours, qu’il soit oral ou écrit.

    • De l’analyse à la règle et non l’inverse :

    Ce
    qu’il faut souligner avec insistance c’est le fait de ne pas rester au
    stade de l’étude d’une langue pour elle-même, car il est difficile
    d’apprendre le fonctionnement de cette langue si l’on ne propose que
    des activités dans lesquelles le langage « tournerait à vide », où le
    seul rôle du métalangage serait d’expliquer le fonctionnement de ce
    langage. La grammaire ne doit pas constituer une fin en soi ni une
    compétence terminale mais un moyen d’atteindre d’autres compétences
    (lecture, production, communication)
    L’étude d’une langue devrait
    s’appuyer sur des attitudes de curiosité et de recherche, entièrement
    opposées aux attitudes dogmatiques trop souvent de règle, basées sur la
    formulation d’hypothèses, leur vérification et la construction de
    raisonnements de conceptualisation. La pédagogie qui accompagnait la
    grammaire traditionnelle était du genre « transmissif » ou « de
    processus d’inculcation et d’imposition ». L’enseignant censé tout
    savoir, venait en classe pour « enseigner » ou effectuer, à sens
    unique, un transvasement du savoir vers un apprenant censé tout
    ignorer. Il décrétait ce qu’il jugeait bon à être enseigné, sans se
    soucier des conditions d’apprentissage, de l’efficacité et même parfois
    de l’utilité de ce qu’il proposait. A défaut d’un cadre d’orientation
    et de formation théorique, ce genre de méthodologie risque encore de
    sévir dans les classes de langue.
    Mais grâce aux nouvelles
    technologies et à l’apport des nouvelles méthodes telles la pédagogie
    de projet, où toute activité doit s’inscrire dans une planification
    pédagogique, l’élève peut lui-même aller à la recherche de
    l’information et pourquoi pas devancer le maître dans la construction
    du savoir et du savoir-faire.
    Le dévoilement de la règle doit
    s’effectuer en fin de parcours, c’est-à-dire à l’issue de l’activité
    qui doit démarrer d’une situation problème, en transitant par une
    situation-recherche et en débouchant sur une solution-réponse. En
    d’autres termes, l’apprentissage doit être conduit de la difficulté
    vers le concept et non du concept vers la difficulté. Cette démarche
    est dite « inductive », c’est-à-dire du cas singulier vers la
    généralité et la règle qui préside à l’emploi. L’approche
    onomasiologique doit primer sur l’approche sémasiologique, c’est-à-dire
    du mot vers le concept et non du concept vers le mot.

    • Plusieurs types d’appellations :


    D’après
    le contenu et l’usage que l’on fait d’une grammaire, de n’importe
    quelle langue, on peut distinguer plusieurs types de concepts :

    1. La Grammaire normative :
    Il
    s’agit de l’ensemble des règles (et des exceptions) d’emploi, répondant
    à la norme, inscrites dans les ouvrages de grammaire et qui sont
    conformes à l’usage convenu par ces ouvrages de référence et dictées
    par la pratique quotidienne de son enseignement. L’usage de ces règles
    et de leurs exceptions considère comme erronée toute forme déviante de
    ce qu’elles préconisent. Toutefois, il arrive que des locuteurs aient
    recours, par souci d’économie de mots, de comportements sociaux ou de
    fluidité orale, à des registres de langue familiers et à des écarts
    syntaxiques, lexicaux ou orthographiques, sans pour autant s’inscrire
    dans l’erreur par rapport à la norme.
    2. La Grammaire intériorisée :
    c’est
    la grammaire assimilée par un locuteur et qu’il emploie
    systématiquement lorsqu’il produit un message oral ou écrit. Cette
    grammaire lui permet aussi de décoder le sens dénoté ou connoté de tout
    type de discours qu’il reçoit. Elle correspond à ce que Chomsky appelle
    non pas « grammaire » mais « compétence du sujet parlant ».
    3. La Grammaire descriptive :
    Cette
    grammaire s’intéresse à la description de la morphologie et de la
    syntaxe d’une langue. La description répond à une démarche
    d’identification, de catégorisation des unités de la langue ainsi que
    du sens de leur mise en relation dans la phrase. Cette grammaire décrit
    la structure de chaque énoncé et de l’aspect fonctionnel de chaque
    élément dans son contexte global.
    4. La Grammaire pédagogique :
    Elle
    est constituée de l’ensemble des règles enseignées à des apprenants en
    situation d’apprentissage. Cette grammaire ne fait pas l’objet d’une
    description par les linguistes mais par les pédagogues. Le rôle de
    l’auteur d’une grammaire pédagogique est de fournir à l’élève un cadre
    théorique et pratique de définitions, de schémas et d’exercices
    accessibles, lui permettant de comprendre et de maîtriser le
    fonctionnement de la langue en question.
    5. La Grammaire d’apprentissage :
    Il
    s’agit du savoir grammatical théorique ou pratique, capitalisé, à un
    stade quelconque de son apprentissage, par un apprenant. Du point de
    vue pédagogique, on distingue deux pratiques grammaticales :
    a - La Grammaire implicite (ou intuitive):

    Selon le Dictionnaire de Didactique des Langues, cette grammaire « vise
    à donner aux élèves la maîtrise d’un fonctionnement grammatical
    (variations morphosyntaxiques, par exemple) », mais « ne recommande
    l’explication d’aucune règle et élimine le métalangage, ne s’appuyant
    que sur une manipulation plus ou moins systématique d’énoncés et de
    formes. Il appartient donc à l’apprenant de déduire et de formuler la
    règle d’emploi sous forme de déduction – conclusion, consécutivement à
    l’analyse des énoncés. Cette approche ne préconise pas de faire de la
    grammaire mais plutôt de pratiquer la grammaire.

    b – La grammaire explicite (ou réflexive):

    « Elle est fondée sur l’exposé et l’explication des règles par
    l’enseignant, suivies d’applications conscientes par les élèves ». La
    maîtrise de la langue découle par conséquent de la seule description
    grammaticale de cette langue.

    CONCLUSION :

    En définitive, il s’agit dans tous les cas de ne pas en rester à
    l’étude de la langue pour elle-même. Le fait de prendre en compte le
    contexte situationnel du fait grammatical, permet à coup sûr de donner
    à l’apprenant le pouvoir non seulement sur la langue, mais sur les
    différentes situations où elle s’emploie. Il faudrait privilégier un
    mode de travail de type appropriatif, basé sur la grammaire de texte.
    Les activités d’identification et de réemploi permettront à l’élève de
    dépasser la conception limitée de la syntaxe, pour aboutir au
    renforcement de sa socialisation et de sa compétence de communication.
    Mieux vaut savoir communiquer sans connaître les règles de grammaire
    d’une langue que de maîtriser la grammaire sans pour autant savoir
    communiquer.

    .
    Bibliographie :
    1. Dictionnaire de Didactique des Langues.
    2. Situations d’Ecrit, Sophie MOIRAND.
    3. Travaux de séminaires dans le Secondaire dirigés par M. Boubekeur MADANI.

    A méditer Site Khouasweb

      La date/heure actuelle est Ven 15 Nov - 13:01