Sujet 1 proposé en série : Lettres et langues étrangères. Mai
2008
Epreuve de baccalauréat expérimental
Lycée Khémisti. Mostaganem
Texte (1)
Dans un ouvrage intitulé "Algérienne" et publié en mars 2001,
Louisette Ighilahriz explique avoir été torturée en 1957 pendant trois mois en
Algérie "par le capitaine Graziani, qui agissait sous les ordres du
général Massu et du colonel Bigeard".
" J’étais allongée nue, toujours nue. Ils pouvaient venir une, deux, ou
trois fois par jour. Dès que j’entendais le bruit de leurs bottes dans le
couloir, je me mettais à trembler. Ensuite, le temps devenait interminable. Les
minutes me paraissaient des heures, et les heures des jours. Le plus dur, c’est
de tenir les premiers jours, de s’habituer à la douleur. Après, on se détache
mentalement, un peu comme si le corps se mettait à flotter.
Massu était brutal, infecte Bigeard
n’était pas mieux, mais le pire, c’était Graziani. Lui était innommable,
c’était un pervers qui prenait un malin plaisir à torturer. Ce n’était pas des
êtres humains. J’ai souvent hurlé à Bigeard : " Vous n’êtes pas un homme
si vous ne m’achevez pas ! " Et lui me répondait en ricanant : " Pas
encore, pas encore ! " Pendant ces trois mois, je n’ai eu qu’un but : me
suicider, mais, la pire des souffrances, c’est de vouloir à tout prix se
supprimer et de ne pas en trouver les moyens.
Ils ont arrêté mes parents et presque tous mes frères et soeurs. Maman a subi
le supplice de la baignoire pendant trois semaines de suite. Un jour, ils ont
amené le plus jeune de ses neuf enfants, mon petit frère de trois ans, et ils
l’ont pendu…
Un soir où je me balançais la tête de droite à gauche, comme d’habitude, pour
tenter de calmer mes souffrances, quelqu’un s’est approché de mon lit. Il était
grand et devait avoir environ quarante-cinq ans. Il a soulevé ma couverture, et
s’est écrié d’une voix horrifiée : " Mais, mon petit, on vous a torturée
! Qui a fait cela ? Qui ? " Je n’ai rien répondu. D’habitude, on ne me
vouvoyait pas. J’étais sûre que cette phrase cachait un piège. "(Extrait du témoignage recueilli par le Monde daté du 20 juin 2000.)
Texte (2)
Je souhaite que les français sachent qu'en Algérie, entre 1954 et 1962, il
ne s'est jamais agi d'une opération de "maintien de l'ordre" ni d'une
"pacification". J'écris pour rappeler qu'il y a eu une guerre atroce
en Algérie, et qu'il n'a pas été facile pour nous d'accéder à l'indépendance.
Notre liberté a été acquise au prix de plus d'un million de morts, de
sacrifices inouïs, d'une terrible entreprise de démolition psychologique de la
personne humaine. Je le dis sans haine. Le souvenir en est lourd à porter.
Je souhaite que mon témoignage en provoque d'autres des deux côtés de la Méditerranée; que les
langues d'anciens appelés et d'officiers français qui ont vécu cette guerre et
survécu se délient. Je souhaite que l'on retienne de mon histoire qu'il faut
préserver l'être humain, d'où qu'il vienne. Ce n'est ni en torturant, ni en
avilissant ou dégradant qu'on parvient à ses fins, quelles qu'elles soient.
Avec ce livre j'ai accompli mon devoir de vérité.
I.COMPREHENSION DE L’ECRIT : (12 points)
1. Ce texte est :
Un témoignage ;
Un aveu ;
Un texte historique à visée informative
* Recopiez la bonne réponse. 1 point
2. Qui parle dans ce texte ? 1.point
3. Relevez dans l’un des deux textes un indice qui
indique le caractère subjectif. 1 Pt
4 Relisez le 3ème paragraphe du 1er texte puis relevez quatre
adjectifs qualificatifs qui font partie d’un vocabulaire péjoratif. 2 Pts
5. Lisez le second texte, relevez dans les propositions
suivantes les raisons qui ont poussé cette personne à écrire un livre : 2 Pts
· A) Dénoncer la pratique de la torture durant la guerre de l’indépendance de l’Algérie.
B) · Dessiner son propre portrait.
C) Encourager d’autres personnes à témoigner sur les atrocités de
la guerre en Algérie.
–D) Raconter l’Histoire de la France.
E) Rendre justice aux victimes algériennes de la
guerre de l’indépendance
6 Comparez les temps utilisés dans le premier texte et ceux utilisés dans le second et justifiez cette différence. 2 Pts
7. « Lui, était innommable » que veut dire le narrateur par cet adjectif ?1 Pt
8 Pourquoi dans le 2ème texte, les expressions : « maintient de l’ordre » et « pacification » sont elles entre guillemets ?
À quelle expression qui suit sont elles opposées ? 1 Pt
9. Le narrateur voudrait que son témoignage serve de leçon. De quelle leçon est-il question dans le second texte ? 1 Pt
II.PRODUCTION ECRITE : (08 points) Une expression écrite au choix
1. « Il n’y a pas de guerre propre » à partir de cette affirmation
rédigez un essai qui montre les aspects négatifs de la guerre
2. Faites une synthèse des deux textes
Sujet proposé par S. KHALIFA ( conforme aux nouvelles modalités d’évaluation)
BONNE CHANCE
1. Ce texte
est un témoignage.
2. Louisette
Ighilahriz une ancienne combattante qui a subi des tortures.
3. 'il y a eu une guerre atroce en Algérie ceci est un indice de subjectivité
4. brutal –
pervers – infecte – innommable
5. réponses A et C
6. le premier
texte est au passé car l’auteur raconte son récit – le second texte est au
présent car il fait part de sa vision actuelle sur la guerre et ce qu’il envisage de faire.
7. cet adjectif veut dire qu’on ne peut lui trouver un adjectif tellement il était horrible.
8. Ces expressions sont entre guillemets car elles représentent ce que prétendent les Français. Elles s’opposent à « guerre atroce »
9. La leçon= Ce
n'est ni en torturant, ni en avilissant ou dégradant qu'on parvient à ses fins,
2008
Epreuve de baccalauréat expérimental
Lycée Khémisti. Mostaganem
Texte (1)
Dans un ouvrage intitulé "Algérienne" et publié en mars 2001,
Louisette Ighilahriz explique avoir été torturée en 1957 pendant trois mois en
Algérie "par le capitaine Graziani, qui agissait sous les ordres du
général Massu et du colonel Bigeard".
" J’étais allongée nue, toujours nue. Ils pouvaient venir une, deux, ou
trois fois par jour. Dès que j’entendais le bruit de leurs bottes dans le
couloir, je me mettais à trembler. Ensuite, le temps devenait interminable. Les
minutes me paraissaient des heures, et les heures des jours. Le plus dur, c’est
de tenir les premiers jours, de s’habituer à la douleur. Après, on se détache
mentalement, un peu comme si le corps se mettait à flotter.
Massu était brutal, infecte Bigeard
n’était pas mieux, mais le pire, c’était Graziani. Lui était innommable,
c’était un pervers qui prenait un malin plaisir à torturer. Ce n’était pas des
êtres humains. J’ai souvent hurlé à Bigeard : " Vous n’êtes pas un homme
si vous ne m’achevez pas ! " Et lui me répondait en ricanant : " Pas
encore, pas encore ! " Pendant ces trois mois, je n’ai eu qu’un but : me
suicider, mais, la pire des souffrances, c’est de vouloir à tout prix se
supprimer et de ne pas en trouver les moyens.
Ils ont arrêté mes parents et presque tous mes frères et soeurs. Maman a subi
le supplice de la baignoire pendant trois semaines de suite. Un jour, ils ont
amené le plus jeune de ses neuf enfants, mon petit frère de trois ans, et ils
l’ont pendu…
Un soir où je me balançais la tête de droite à gauche, comme d’habitude, pour
tenter de calmer mes souffrances, quelqu’un s’est approché de mon lit. Il était
grand et devait avoir environ quarante-cinq ans. Il a soulevé ma couverture, et
s’est écrié d’une voix horrifiée : " Mais, mon petit, on vous a torturée
! Qui a fait cela ? Qui ? " Je n’ai rien répondu. D’habitude, on ne me
vouvoyait pas. J’étais sûre que cette phrase cachait un piège. "(Extrait du témoignage recueilli par le Monde daté du 20 juin 2000.)
Texte (2)
Je souhaite que les français sachent qu'en Algérie, entre 1954 et 1962, il
ne s'est jamais agi d'une opération de "maintien de l'ordre" ni d'une
"pacification". J'écris pour rappeler qu'il y a eu une guerre atroce
en Algérie, et qu'il n'a pas été facile pour nous d'accéder à l'indépendance.
Notre liberté a été acquise au prix de plus d'un million de morts, de
sacrifices inouïs, d'une terrible entreprise de démolition psychologique de la
personne humaine. Je le dis sans haine. Le souvenir en est lourd à porter.
Je souhaite que mon témoignage en provoque d'autres des deux côtés de la Méditerranée; que les
langues d'anciens appelés et d'officiers français qui ont vécu cette guerre et
survécu se délient. Je souhaite que l'on retienne de mon histoire qu'il faut
préserver l'être humain, d'où qu'il vienne. Ce n'est ni en torturant, ni en
avilissant ou dégradant qu'on parvient à ses fins, quelles qu'elles soient.
Avec ce livre j'ai accompli mon devoir de vérité.
I.COMPREHENSION DE L’ECRIT : (12 points)
1. Ce texte est :
Un témoignage ;
Un aveu ;
Un texte historique à visée informative
* Recopiez la bonne réponse. 1 point
2. Qui parle dans ce texte ? 1.point
3. Relevez dans l’un des deux textes un indice qui
indique le caractère subjectif. 1 Pt
4 Relisez le 3ème paragraphe du 1er texte puis relevez quatre
adjectifs qualificatifs qui font partie d’un vocabulaire péjoratif. 2 Pts
5. Lisez le second texte, relevez dans les propositions
suivantes les raisons qui ont poussé cette personne à écrire un livre : 2 Pts
· A) Dénoncer la pratique de la torture durant la guerre de l’indépendance de l’Algérie.
B) · Dessiner son propre portrait.
C) Encourager d’autres personnes à témoigner sur les atrocités de
la guerre en Algérie.
–D) Raconter l’Histoire de la France.
E) Rendre justice aux victimes algériennes de la
guerre de l’indépendance
6 Comparez les temps utilisés dans le premier texte et ceux utilisés dans le second et justifiez cette différence. 2 Pts
7. « Lui, était innommable » que veut dire le narrateur par cet adjectif ?1 Pt
8 Pourquoi dans le 2ème texte, les expressions : « maintient de l’ordre » et « pacification » sont elles entre guillemets ?
À quelle expression qui suit sont elles opposées ? 1 Pt
9. Le narrateur voudrait que son témoignage serve de leçon. De quelle leçon est-il question dans le second texte ? 1 Pt
II.PRODUCTION ECRITE : (08 points) Une expression écrite au choix
1. « Il n’y a pas de guerre propre » à partir de cette affirmation
rédigez un essai qui montre les aspects négatifs de la guerre
2. Faites une synthèse des deux textes
Sujet proposé par S. KHALIFA ( conforme aux nouvelles modalités d’évaluation)
BONNE CHANCE
Corrigé de l’épreuve.
1. Ce texte
est un témoignage.
2. Louisette
Ighilahriz une ancienne combattante qui a subi des tortures.
3. 'il y a eu une guerre atroce en Algérie ceci est un indice de subjectivité
4. brutal –
pervers – infecte – innommable
5. réponses A et C
6. le premier
texte est au passé car l’auteur raconte son récit – le second texte est au
présent car il fait part de sa vision actuelle sur la guerre et ce qu’il envisage de faire.
7. cet adjectif veut dire qu’on ne peut lui trouver un adjectif tellement il était horrible.
8. Ces expressions sont entre guillemets car elles représentent ce que prétendent les Français. Elles s’opposent à « guerre atroce »
9. La leçon= Ce
n'est ni en torturant, ni en avilissant ou dégradant qu'on parvient à ses fins,