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    LES CONTRIBUTIONS A LA NOTION DE PROJET EN PEDAGOGIE (partie 2)

    VIP
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    Date d'inscription : 08/12/2009
    Age : 54
    Localisation : Algérie

    LES CONTRIBUTIONS A LA NOTION DE PROJET EN PEDAGOGIE (partie 2) Empty LES CONTRIBUTIONS A LA NOTION DE PROJET EN PEDAGOGIE (partie 2)

    Message par VIP Jeu 7 Jan - 4:30

    LES CONTRIBUTIONS A LA NOTION DE PROJET EN PEDAGOGIE (partie 2)

    La
    démarche de projet oblige à un exercice d'équilibre entre deux
    logiques: le projet n'est pas une fin en soi, c'est un détour pour
    confronter les élèves à des obstacles et provoquer des situations
    d'apprentissage. En même temps, s'il devient un vrai projet, sa
    réussite devient un enjeu fort, et tous les acteurs, maîtres et élèves,
    sont tentés de viser l'efficacité au détriment des occasions
    d'apprendre. Comme le dit Philippe MEIRIEU, lorsqu'on monte un
    spectacle, ce n'est pas au bègue qu'on confie le premier rôle, alors
    même que c'est lui qui en profiterait sans doute le plus. La logique
    d'une représentation réussie contredit la logique de formation, pour
    une raison assez évidente: pour apprendre, il faut que chacun soit
    mobilisé, dans sa zone de proche développement, zone où, par
    définition, il peut apprendre, mais n'a pas déjà appris, zone où il
    hésite, va lentement, revient sur ses pas, commet des erreurs, demande
    de l'aide (...)
    Face à une telle contradiction, pas de recette, mais au moins deux pistes:
    1- accepter la contradiction, la travailler, l'anticiper
    2- la faire partager aux élèves, ne pas la considérer comme l'affaire de l'enseignant
    Mieux vaut viser une "double dévolution":
    - du projet lui-même, s'il ne vient pas spontanément et entièrement des élèves
    - du souci de le rendre formateur, dans le cadre du programme

    L'approche par compétences rejoint en partie seulement les pédagogies
    du projet et les pédagogies coopératives. Le but n'est pas ici avant
    tout de rendre autonome et actif, mais de confronter à des obstacles
    imposant de nouveaux apprentissages.
    Les enseignants qui s'engagent dans cette voie ont donc besoin de nouveaux atouts:
    1- la capacité et la volonté de négocier tout ce qui peut l'être, non
    seulement pour être démocratique, mais parce que le partage du pouvoir
    est une façon de favoriser ce que les didacticiens des mathématiques,
    notamment Brousseau, ont appelé la dévolution du problème à l'élève.
    Dans l'identité des enseignants, la négociation n'est pas inscrite et
    lorsqu'elle devient nécessaire, elle peut apparaître un vil marchandage
    plutôt qu'un levier pédagogique.
    2- une bonne connaissance des démarches de projets et des dynamiques de
    groupes restreints, de sorte à éviter les effets pervers et les erreurs
    classiques et à identifier avec précision les avantages et les effets
    pervers de ces démarches d'un point de vue didactique.

    3- Une capacité de médiation entre les élèves et d'animation du débat,
    car les projets se négocient entre eux autant qu'avec le professeur.
    4- Des capacités de métacommunication et d'analyse du fonctionnement
    d'un groupe de tâches: lassitude, leadership, exclusions et clans,
    stratégies de distinction, tactiques minimalistes

    Philippe PERRENOUD, Construire des compétences dès l'École, Paris, ESF, p.85 sq.





    LES CONTRIBUTIONS A LA NOTION DE PROJET EN PEDAGOGIE (partie 2) Suite

    La
    démarche de projet oblige à un exercice d'équilibre entre deux
    logiques: le projet n'est pas une fin en soi, c'est un détour pour
    confronter les élèves à des obstacles et provoquer des situations
    d'apprentissage. En même temps, s'il devient un vrai projet, sa
    réussite devient un enjeu fort, et tous les acteurs, maîtres et élèves,
    sont tentés de viser l'efficacité au détriment des occasions
    d'apprendre. Comme le dit Philippe MEIRIEU, lorsqu'on monte un
    spectacle, ce n'est pas au bègue qu'on confie le premier rôle, alors
    même que c'est lui qui en profiterait sans doute le plus. La logique
    d'une représentation réussie contredit la logique de formation, pour
    une raison assez évidente: pour apprendre, il faut que chacun soit
    mobilisé, dans sa zone de proche développement, zone où, par
    définition, il peut apprendre, mais n'a pas déjà appris, zone où il
    hésite, va lentement, revient sur ses pas, commet des erreurs, demande
    de l'aide (...)
    Face à une telle contradiction, pas de recette, mais au moins deux pistes:
    1- accepter la contradiction, la travailler, l'anticiper
    2- la faire partager aux élèves, ne pas la considérer comme l'affaire de l'enseignant
    Mieux vaut viser une "double dévolution":
    - du projet lui-même, s'il ne vient pas spontanément et entièrement des élèves
    - du souci de le rendre formateur, dans le cadre du programme

    L'approche par compétences rejoint en partie seulement les pédagogies
    du projet et les pédagogies coopératives. Le but n'est pas ici avant
    tout de rendre autonome et actif, mais de confronter à des obstacles
    imposant de nouveaux apprentissages.
    Les enseignants qui s'engagent dans cette voie ont donc besoin de nouveaux atouts:
    1- la capacité et la volonté de négocier tout ce qui peut l'être, non
    seulement pour être démocratique, mais parce que le partage du pouvoir
    est une façon de favoriser ce que les didacticiens des mathématiques,
    notamment Brousseau, ont appelé la dévolution du problème à l'élève.
    Dans l'identité des enseignants, la négociation n'est pas inscrite et
    lorsqu'elle devient nécessaire, elle peut apparaître un vil marchandage
    plutôt qu'un levier pédagogique.
    2- une bonne connaissance des démarches de projets et des dynamiques de
    groupes restreints, de sorte à éviter les effets pervers et les erreurs
    classiques et à identifier avec précision les avantages et les effets
    pervers de ces démarches d'un point de vue didactique.

    3- Une capacité de médiation entre les élèves et d'animation du débat,
    car les projets se négocient entre eux autant qu'avec le professeur.
    4- Des capacités de métacommunication et d'analyse du fonctionnement
    d'un groupe de tâches: lassitude, leadership, exclusions et clans,
    stratégies de distinction, tactiques minimalistes

    Philippe PERRENOUD, Construire des compétences dès l'École, Paris, ESF, p.85 sq.

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